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Il faut, je crois, nuancer la réplique culte d'Audiard « Un con ça ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît » selon qu'il s'agit de vrais cons ou de faux cons. Je m'explique.

Quelqu'un qui ose tout, c'est quelqu'un qui a une liberté totale. Liberté qui peut être en puissance ou en acte. Lorsqu'elle est "en puissance" (et seulement "en puissance") je ne considère pas que ce soit un mal. Ainsi sont par exemple les matheux qui peuvent en toute liberté  décréter que par un même point du plan passent une infinité de parallèles à une droite donnée. Pour moi, il n'y a pas de mal à ça, il n'y a même que du bien; ces gens là (les matheux par exemple) je les appelle des faux cons. Thom: "Pour atteindre les limites du possible il faut rêver l'impossible". Et, selon moi, les faux cons sont exactement faits pour ça.

Par contre ceux qui osent tout "en acte" sont assez souvent, je crois, de vrais cons. Et, de nos jours, il y en a pas mal. La volonté d'agir coûte que coûte est, à mes yeux, l'un des cancers de notre contre-civilisation.

Oser doit  d'abord rimer avec puissance avant d'éventuellement rimer avec acte. Car c'est la puissance qui existe en vue de l'acte, et non l'inverse: l'acte est premier selon la nature mais dernier selon la génération.