Christian Feugnet
24/04/2016
Je me permet d'apporter ma touche au portrait . A l'analyse ce n'est pas tellement les disporportions physiques qui rendent le Diabolique laid , mais l'animation de son aspect par sa malveillance profonde et son abscence de base , son refus du sol ferme .
Bilibine a joué avec bonheur pour illustrer les contes Russes , hauts en couleurs , de ses disproportions , pour créer toutes sortes de trognes sympatiques , un Rabelais de l'ordinaire . Celà crée une beauté parce que les personnages sont maladroits , mais pas malintentionnés . Au contraire chez des personnages comme le Djaffar , ou Baba Yaga , les intentions sont toujours mauvaises , méme habilement cachées par des maniéres et grimaces trop courtoises .
Baba Yaga n'a pas de base , elle vole sur son balai ou saute comme un pilon dans sa marmite et habite une maison montée sur des pattes de poulets .
Djaffar non plus n'a pas de base . Jamais au méme endroit il se glisse d'un lieu à l'autre , se faufile sournoisement .
Christian Merlinki
24/04/2016
«La démocratie est un paradis pour l'homme faible et médiocre»
Edward Limonov "L'Idiot International" 1989
Le vieux Orwell s’est trompé. Ce n’est pas la terreur, l’arme la plus efficace pour opprimer les masses mais la lâcheté de chacun, le besoin de tranquillité. En 1989, c’est cette paix mortelle qui nous asservit.
Après des millénaires de dressage par notre civilisation blanche, le bloc de l’Ouest (l’Europe et ses « space-colonies » : USA, Canada, Australie, Nouvelle Zélande, Afrique du Sud et Israël) et le bloc de l’Est (l’URSS and Co) ressemblent à s’y méprendre à deux ailes d’un même asile psychiatrique bien organisé.
Les malades (vous, mes chers concitoyens), dans leur écrasante majorité, gavés de tranquillisants, restent sages. Ils obéissent. Leurs visages sont ronds (30% des Anglais souffrent d’embonpoint et les culs des réfugiés Est-allemands sont impressionnants) et sont ravis de leur condition. Le calme règne dans l’Asile. Qu’un accident se produise – qu’un des malades se laisse aller à une crise violente – les infirmiers font leur boulot et l’écartent de la communauté. La qualité du travail des infirmiers varie selon la richesse et le degré de développement de chaque pays. Dans l’Asile le moins développé (en URSS et dans tout le bloc de l’Est) le travail laissait à désirer jusqu’à ces dernières années : brutalité excessive, cruauté inopportune, bavures regrettables. (D’ailleurs, le plus grand reproche que l’Ouest faisait à l’Est se réduisait à l’utilisation d’une méthode démodée dans la répression de ses malades, mais surtout pas la répression en soi).
Vous pensez que la métaphore est trop forte ? Non, elle est juste. Regardez autour de vous : toutes les structures de l’Asile existent bel et bien. Les malades – les populations. L’administration de l’Asile – les médecins, les docteurs, les profs, les fonctionnaires de chaque pays. L’appareil d’oppression (pour réduire à la soumission les plus énervés) – l’armée et la police. Le petit groupe chargé d’entretenir le moral et de distraire les malades – les médias et les intellos.
Les « bons » malades, ceux qui aiment travailler dans le jardin de l’Asile ou confectionner des boites en carton, sont encouragés par l’Administration. Le malade idéal (autrement dit, le citoyen modèle) n’est autre que celui qui cause le moins de soucis possible à l’Administration. Le malade exemplaire se déplace doucement : ni trop vite ni trop lentement. Il ne rit pas mais n’est jamais triste. Son visage est affublé d’un sourire tranquille et perpétuel (le fameux sourire à l’américaine). Occupé à fabriquer des boîtes en carton ou à jardiner, le malade exemplaire mange avec appétit et ne demande pas à être libéré. Enfin, le malade exemplaire ne s’excite jamais. L’excitation est le crime capital à l’Asile. Car l’excitation signifie l’abandon de l’état de tranquillité. Les degrés d’excitation sont multiples : le malade marche trop vite, il crie « libérez-moi, je suis en bonne santé », il prononce des discours furieux, il demande à l’Administration de changer le régime de l’Asile ou il accuse l’Administration d’escroquerie et de corruption. L’excité peut se laisser aller jusqu’à des degrés extrêmes, jusqu’à, par exemple, agresser physiquement un membre de l’Administration (ainsi, Action Directe, Brigades Rouges, etc.).
Les Administrations des deux ailes se livrent une concurrence hostile, permanente et sans pitié. Chacune exaltant les qualités de « son » régime pour mieux dénoncer les défauts de l’autre. En fait, les dirigeants de l’aile communiste imitent en tout ceux de l’aile capitaliste. Leurs différences sont uniquement d’ordre quantitatif. Ils poursuivent le même but ; la production par la productivité. Ils mesurent leur degré d’avancement selon le même paramètre : le Produit National Brut. Ils partagent la même conviction de la vie sur terre : le développement à l’infini des forces productivistes. (Et ils utilisent la même technologie pour l’atteindre). Ils pratiquent la hiérarchisation et la « statistification » des masses pour tendre au résultat maximal. Le travail reste la valeur fondamentale des deux ailes de l’Asile. Jamais n’a été élaborée sur terre une société aussi mécanique. Pas de relation avec Dieu, pas de relation d’homme à homme, juste une relation entre l’homme et l’objet.
L’idéal de l’Asile ? L’Asile. C’est pourquoi notre civilisation blanche n’a pas de but. L’Asile démontre la justification de son existence en se comparant au passé ou au Tiers-monde. L’Histoire, selon les maîtres de conférence de l’Asile, se résume à une longue marche de la collectivité (avec ses souffrances et ses douleurs d’hier) vers un point culminant : la tranquillité de l’Asile. Le passé de l’humanité, d’après les philosophes de l’Asile, n’a pu être que terrible, barbare et digne de mépris. (Le Tiers-monde aujourd’hui, c’est notre passé malheureux. Mais nous sommes morts, le Tiers-monde est vivant). Le résident de l’Asile s’apitoie facilement sur l’homme des époques précédentes, lequel a vécu sans confort : pas de voiture, pas de télévision, pas de téléphone, pas de machine à laver, pas d’ordinateur, pas de minitel, pas de congés payés.
Le résident de l’Asile est un homme-machine. Il est ennuyeux. Car la réalité de l’Asile est ennuyeuse. L’Ennui à l’Asile n’est pas un état personnel, mais un climat totalitaire imposé. Aussi, l’excitation et ses extrêmes, désespérance ou euphorie sont des crimes à l’Asile. Les pères fondateurs de l’Asile n’ont pas choisi impunément l’Ennui comme climat social idéal.
Pose ton journal, lecteur, et allume la télévision. Regarde le visage de Tonton. Ce n’est pas celui d’un leader politique mais celui du véritable directeur de l’Asile, le Sage Suprême de la psychiatrie.
Je suis l’excité. Nous sommes les excités dans le monde des fous tranquilles. Une société sans conflits est une société morte.
perceval78
24/04/2016
Toujours sa plus chère espérance
Rêva le bonheur de la France.
Toujours il respecta les lois…
Mais les haines sont implacables,
Et sur le banc des vils coupables
La vertu s’assied quelquefois.
Gérard de Nerval. à Béranger.
Madeleine Albright a été honorée à Bratislava (Slovaquie) la semaine dernière
On notera qu'en 1938 le père de Madeleine Albright Josef Korbel était dans le clan des tchécoslovaquistes représentés par l'ex président Beneš en guerre
contre les slovaquistes représentés par l'ex PM Milan Hodža.
Bohus Benes le neveu du président et beau père de Brzezinski nous dit qu'un accord à l'amiable fut trouvé entre toutes les factions présentent à Londres, tout le monde ne partage pas cet avis cf p.36
Le fait est à 70 ans de distance que les idées professées par Hodza semblaient plus réalistes.
Josef Korbel le père de Madeleine Albright était conseiller de Benes durant son exil à Londres. Il revint à Prague en 1948 mais dut s'enfuir suite au coup d'état communiste.
Entre temps il avait été choisi (cf p69) par l'Inde pour la représenter (en tant que diplomate tchèque) dans le conflit sur le Cachemire.
The UNCIP reached the subcontinent in July. Soon, Shone reported that the Belgian Graeffe was persisting with the idea of independence for Kashmir ‘guaranteed by India, Pakistan and
the UN’.240 He was being supported by Siri, Lozano and Korbel while Huddle remained ‘an enigma, a negative sceptic
Jean Filliozat indianiste français pointe déja la préférence donnée par Korbel aux intrigues plutôt qu'aux populations.
L'intérêt du livre est dans la vue qu'il apporte de nombreux faits récents et qui constitue un témoignage à verser au dossier de l'enquête historique qui sera à mener sur le Kashmir d'aujourd'hui. C'est en ce sens que l'amiral Nimitz a pu décrire le livre comme une très importante contribution à l'histoire ...
Les problèmes des appartenances culturelles à l'Inde ou à l'Islam et des rôles respectifs des groupes culturels dans les activités du pays, quoique fondamentaux pour l'histoire, et souvent même pour l'intelligence des réactions politiques, ne sont pas traités. Le danger dénoncé est celui du communisme favorisé par les différends de l'Inde et du Pakistan.
Korbel fut évincé suite au coup de prague
Korbel himself did more than most to contextualise Kashmir within the East-West confrontation and, requesting asylum in
America, claimed that his refusal to follow the Soviet policy in the UNCIP had led to his removal.
Et c'est là que l'on s'apercoit que l'histoire réelle est beaucoup plus lente que l'histoire réelle, tout change rien ne change :
en 1978 Albright travaille au plus près de Brzezinski à la maison blanche.
en 1980 Edmund Muskie qui a lancé la carrière de Albright devient 58 ème secrétaire d'état US
en 1997 Madeleine Albright devient la 64ème secrétaire d'état sous présidence de Bill CLinton
en 2000 Condolezza Rice, ancienne élève de Korbel obtient le même poste que Brzezinski
en 2004 Condolezza Rice devient la 66ème secrétaire d'état
en 2009 Hillary Clinton devient devient la 67ème secrétaire d'état
en 2015 Zbigniew Brzezinski nous annoncait le pire au Globsec
en 2016 Madeleine Albright était l'héroïne du GlobSec 2016 grand mess des bellicistes d'europe centrale.
Rien ne change, tout change ... Brzezinski, Albright et Rice n'ont jamais été élus par un seul citoyen US ...
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