perceval78
01/04/2014
1) l’UE met en ligne un formulaire en anglais pour que les citoyens puissent faire leurs remarques sur le traité transatlantique , l’anglais est elle la langue de l’UE ?
http://trade.ec.europa.eu/consultations/index.cfm?consul_id=179
2) article dans Die Welt : mêmes les elites n’ont plus envie d’europe
3) Merkel aurait plaidé la cause de Pierre Moscovici auprès de François Hollande ( Hollande vice chancelier ?)
D.M.
02/04/2014
Laffaire Snowden est assurément très étrange, un peu à la manière de laventure dun rêve qui sinstalle dans létrangeté. Je veux dire en nous berçant absolument de son intrigue, qui accapare toute notre attention, et cela sans que lon savise du cortège de bizarreries qui laccompagne.
Certes, comme il a été joliment dit ailleurs, tirons notre miel de cette affaire; on est bien daccord, cest certain, mais cela ne nous empêche pas, néanmoins et conjointement, et surtout parce que nous sommes certainement dans linconnaissance, pour reprendre un terme très bien adapté, de nous interroger plus librement sur le fond de laffaire.
On ne voudra pas à nouveau attirer ici lattention sur le fait troublant quEdward Snowden ait reçu le soutien de toute la presse-système, ni que le propriétaire du site The intercept soit réputé pour avoir cofinancé des actions de la CIA, en particulier pour déstabiliser lUkraine, et donc que lhypothèse que la CIA puisse être derrière le site est très sérieuse, etc. Lidée est bien vaillamment passée.
Je voudrais juste souligner une incohérence supplémentaire.
Edward Snowden est donc, nous explique t-on, un lanceur dalerte. Bientôt, toute la presse nous le dépeint; cest un héros; voilà un homme qui nhésite pas à tout quitter, son pays, sa famille, à risquer sa vie, et cela, pour se mettre intangiblement au service de lintérêt commun.
Mais pourtant, cest étrange, alors quil sest mis en capacité de porter un coup mortel au système, on pourrait dire: au mal, un coup du genre épée de Saint Michel, il y renonce; au contraire, il ne porte plus que des coups secondaires; il laisse vivre la bête; alors que pourtant, il a risqué sa vie, quil poursuit un noble idéal; que lon eût cru quil avait tout fait pour cela ; le voilà qui suspend ses coups, qui ne sont plus décisifs.
Cest étrange, parce que moi, à sa place, jaurais bandé larc de toutes mes forces, et la flèche, je laurais lâchée.
Alors, pourquoi ne la t-il pas fait? Parce que les informations critiques quil a en sa possession, nous explique t-on, il les garde en matière « dassurance vie » ; cest-à-dire, en un mot, que si lon attente à sa vie, elles seront immédiatement révélées.
Donc, là où auparavant Edward Snowden risquait sa vie pour le bien commun; il sacrifie maintenant le bien commun pour préserver sa vie.
Si par exemple, il a la preuve que lattentat du 11/9 a été ourdi par le gouvernement US, il se tait, sil connaît quelque chose de mille fois pire, il se tait aussi. Il laisse vivre la bête, et le peuple américain, être donc, la victime du Mal Suprême.
Or, il me paraît à tout le moins curieux que ces deux manières de penser incompatibles (être prêt à risquer sa vie pour le bien commun / protéger sa vie au détriment du bien commun) puissent exister dans le même esprit. Dun point de vue psychiatrique, cest possible, mais alors cela constituerait une anomalie dont on sait quelle est à lorigine même des psychoses.
Mais rien nindique quEdward Snowden soit fou; au contraire, manifestement, il ne délire pas, il nendure pas dhallucinations, etc.
Donc, on peut supposer, en toute logique, sil nest pas fou, que ces deux manières de penser, son esprit ne les abrite pas, et donc que lhistoire qui nous est présentée est disons, une très, très probable « narrative ».
Maintenant, si je me place du point de vue dun officiel US, disons, qui serait impliqué décisivement dans laffaire Snowden, en matière décisionnelle, je veux dire; je pense que, à sa place, je me serais interrogé puissamment, et en premier lieu, pour savoir pourquoi Mr Snwoden ne révélait pas linformation critique quil prétendait avoir en sa possession (« information critique », un peu au sens de la « masse critique », pour donner une idée de lampleur du drame).
Or, je ne vois pas pour quelle bonne raison il aurait pu sen empêcher, ni quelle motivation jaurais pu me représenter quil ait eu pour expliquer la chose, si bien que jen aurais probablement déduit, après avoir passé en revue toutes les hypothèses, que très vraisemblablement, au fond, Edouard Snowden navait pas en sa possession linformation redoutée, et, en un mot, quil bluffait.
Son assurance vie, du coup, naurait pas valu grand chose, et sa vie, dans ce contexte, encore moins. Et en tant quofficiel US, jaurais pris, ou à tout le moins conseillé de prendre, les mesures adaptées
Il y a là, effectivement, une curieuse incohérence, que je ne mexplique pas.
Alors oui, réjouissons-nous des révélations dEdward Snowden, mais sil fallait faire un peu de contre-espionnage pour le compte de lanti-système, je dirais: ne lacceptons pas chez nous; soyons les spectateurs satisfaits, mais agissons comme les Russes, laissons le à laéroport, faire ses révélations, sans le laisser entrer.
N.B. Edward Snowden me fait penser à ces sortes despions de jadis, qui pour sinfiltrer chez lennemi, lui révélaient quelques informations vraies, pour labreuver ensuite de fausses nouvelles, ou y accéder à je ne sais quel poste de responsabilité en la matière, etc.
Jack v.
02/04/2014
Merci à monsieur D.M. pour son point de vue. Depuis le début de l’affaire Snowden, je perçois une dissonance un peu comme ce qu’on ressent face à un combat de catch et je m’étais dit que tout cela ressemble en effet plutôt à une narrative. Je vais même jusqu’à penser que tout à été fait, par les différents pays de l’OTAN pour rendre Snowden crédible, y compris l’interception de l’avion de Moralès.
Pourquoi ? Sans doute pour nous préparer à gober une prochaine révélation qu’il va faire ou, au contraire, certains sujet sur lesquels il ne communique pas (exemple les attaques du 11 septembre), les faire oublier pendant qu’on se focalisera sur du flan.
Les révélations de Snowden ont un certain intérêt, du moins lorsqu’elles sont vérifiables, mais il faut se coàncentrer sur le jeu US actuel en évitant comme la peste la tentation de croire que le “Système” est fini et qu’on a accès à ses entrailles.
Pour ce qui est des Russes, ils ont déjà montré qu’ils peuvent être très retors et je serais surpris qu’ils gobent tout ce que dit Snowden.
Ilker de Paris
11/04/2014
En commentaire a Bernard Scaringella qui parlent de “valeur(s)” comme étant le fait de la matière, or s’il y a des valeurs matérielles, qui répondent au principe disons dutilité ou defficacité, il existe par ailleurs - et cet ailleurs devient de plus en plus précieux - des valeurs qu’on pourrait qualifier d’humaines répondant elles a d’autres principes : la vérité, l’importance de la parole donnée, le respect de la vie etc
Regarder la vie a la manière de Paul Cézanne, par exemple, qui durant des heures regardait un paysage, a s’en rendre les yeux rouge, pour en entendre la voix, c’est autre chose que de ce promener en Porsche Cayenne sur les Champs Elysées.
Qu’on se penche devant la vie ou pas, elle n’en a cure, elle qui est encore plus “éternelle” que “celle” présente dans le poème “La Beauté” de Baudelaire.
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier