Serge Pierre
26/02/2015
La provenance de ce texte est indiquée dans la mention, en tête d’article, du titre du livre écrit par Natalia Narotchnitskaïa. En effet, le texte, mis à disposition sous le label ‘anonyme’ est extrait des pages 35 à 37 du livre.
Les écrits de Madame Narotchnitskaïa représentent une source d’éléments épistémologiques tout à fait intéressante pour la compréhension de la pensée “patriotique” russe qui anime un vaste courant politique unissant un véritable foisonnement de structures politiques et sociales s’efforçant d’une part de contrer dans les médias russes l’influence de la tendance ‘libérale’, généreusement soutenue par l’Occident, et d’autre part d’influencer la prise de décision politique.
Le blog Russie Sujet Géopolitique propose deux autres textes de Madame Narotchnitskaïa, traduits directement du russe, comme tous les textes du blog. Dans le texte le plus récent, Madame Narotchnitskaïa met en lumière la notion de “Monde Russe”.
http://www.russiesujetgeopolitique.ru/tag/narotchnitskaia/
Patrice Coste
26/02/2015
LEncyclopédie de Diderot et dAlembert a formulé la définition de la nation selon les Lumières : « une quantité considérable de peuple, qui habite une certaine étendue du pays, renfermée dans de certaines limites, et qui obéit au même gouvernement».
Pas un mot sur lhistoire, la culture, la langue ou la religion : cest ainsi quest venu au monde le citoyen, affranchi de ses particularités. Cest sur cette base que furent libérés par la Révolution les juifs et les esclaves noirs : pour la première fois dans lhistoire moderne, tous les habitants dun même pays obéissant au même gouvernement devinrent des citoyens libres et égaux en droit, relevant tous des mêmes lois.
Cette conception de la nation, il convient de le préciser, nexprimait pas une réalité sociologique ou culturelle, mais représentait leffort héroïque des penseurs des Lumières pour dépasser les résistances de lhistoire, libérer lindividu des déterminismes de son temps, notamment de la religion, et affirmer son autonomie
[...]
La droite américaine, la droite nationaliste religieuse et annexionniste en Israël, les islamistes partout dans le monde, participent ainsi dun courant commun postulant une modernité différente : celle qui considère la nation comme le type idéal dune communauté soudée, tournée vers Dieu, forte dune existence objective, et dont les ressorts sont indépendants de la volonté individuelle et de la raison car les hommes ont besoin du sacré, et besoin dobéir.
Ce qui évidemment suppose une vision de lavenir en totale opposition avec celle des Lumières
http://www.monde-diplomatique.fr/2010/12/STERNHELL/19952
Zeev Sternhell
Historien, professeur émérite à lUniversité hébraïque de Jérusalem, auteur de louvrage Les Anti-Lumières. Une tradition du XVIIIe siècle à la guerre froide, Gallimard, col. « Folio Histoire », Paris, 2010.
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Il est triste de voir la Russie se ranger du coté des fous de Dieu.
Ce n’est pas parce qu’une nation a des “racines chrétiennes” que les fleurs qu’elle porte doivent etre empoisonnées - elles pourrait, au contraire, s’en enrichir et les dépasser.
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