Eric
05/09/2005
Bonjour,
Suite de mon message sur le forum. La phrase exacte commence par “It is not Somalia.” J’ai oublié le “t” dans mon message.
Hier soir, j’ai regardé “Meet the Press” toujours sur CNBC Europe. L’émission était passionnante.
Le premier invité était le secrétaire d’état à la sécurité intérieure, Michael Chertoff. Le journaliste n’a pas été tendre (euphémisme). Chertoff a été excellent dans le genre langue de bois : “notre souci, ce sont les gens. La polémique plus tard.”. Attage du présentateur : “Vous n’avez rien fait”. Réponse : “Nous vivons une évènement exceptionnel”. Puis le présentateur lit un texte de 2002 qui décrit dans les moindres détails ce qui s’est effectivement produit.
“A major hurricane could decimate the region, but flooding from even a moderate storm could kill thousands. It’s just a matter of time. ... The scene’s been played out for years in computer models or emergency operations simulations… New Orleans has hurricane levees that create a bowl with the bottom dipping lower than the bottom of Lake Pontchartrain. ...the levees would trap any water that gets inside—by breach, overtopping or torrential downpour—catastrophic storm. ... The estimated 200,000 or more people left behind in an evacuation will be struggling to survive. Some will be housed at the Superdome, the designated shelter for people too sick or inform to leave the city. ...But many will simply be on their own, in homes or looking for high ground. Thousands will drown while trapped in homes or cars by rising water. Other will be washed away or crushed by debris. Survivors will end up trapped on roofs, in buildings or on high ground surrounded by water, with no means of escape and little food or fresh water, perhaps for several days.”
Petite gêne de Chertoff : “Oui, mais, ... vous avez mal compris etc…”. Au bout d’un moment, j’ai arrêté d’écouter. La langue de bois en français, c’est déjà pénible à écouter, alors en anglais…
Puis viennent deux hommes politiques, l’un de Louisiane, l’autre au Mississipi. Le premier commence par cette phrase : “We have been abandoned by our own country.”. Ça tire à balle réelle, genre gros calibre ! Son ton monte très vite. Puis il craque et éclate en sanglot en racontant l’histoire suivante :
“And I want to give you one last story and I’ll shut up and let you tell me whatever you want to tell me. The guy who runs this building I’m in, emergency management, he’s responsible for everything. His mother was trapped in St. Bernard nursing home and every day she called him and said, “Are you coming, son? Is somebody coming?” And he said, “Yeah, Mama, somebody’s coming to get you. Somebody’s coming to get you on Tuesday. Somebody’s coming to get you on Wednesday. Somebody’s coming to get you on Thursday. Somebody’s coming to get you on Friday.” And she drowned Friday night. She drowned Friday night.”
Un peu plus tard pendant l’émission, l’ancien maire de La Nouvelle Orléans raconte qu’un ordre d’évacuation avait été donné en 98 suite au passage d’un ouragan. Les statistiques étaient les suivantes :
- 50% de la population avait suivi l’ordre et était partie
- 20 à 25 % s’était réfugiée dans des abris notamment le centre de la Convention
- 25 % avait refusé de partir
Quelles conséquences a-t-on tiré de cela ? Rien.
J’ai retenu une seule chose de ce débat : la violence des réactions. Les gens sont scandalisés et je les comprends.
Le compte-rendu du débat est disponible sur http://www.msnbc.msn.com/id/9179790/
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