Ni ANDO
02/04/2009
La Pologne aime, comme beaucoup des Etats actuels d’Europe centrale, se draper dans les plis d’une histoire tragique. Avec raison. Elle a cependant une mémoire sélective. La République des Deux Nations (Pologne et Lituanie), fondée par l’union de Lublin de 1569, mena des offensives expansionnistes, parfois réussies, contre ses voisins. Elle organisa plusieurs invasions contre le Duché de Moscou, alors affaibli par une période de troubles internes. Ses troupes parvinrent à occuper Moscou du 27 septembre 1610 au 4 novembre 1612, jusqu’à être reconduites par un soulèvement patriotique de la nation russe. Il semble que les Russes cultivés d’aujourd’hui aient conservé un “souvenir culturel” plutôt amer de ces invasions, avec son cortège de viols et de massacres. De même qu’ils n’ont pas oublié les conditions dans lesquelles des milliers de leurs soldats et officiers faits prisonniers lors de la courte guerre soviéto-polonaise de 1920 sont morts dans les camps d’internement polonais (morts de faim, de dénuement, et de froid). Katyn est une plaie encore ouverte dans la psychologie collective polonaise. Pourtant, Katyn, près de Smolensk, fut de 1922 à la mort de Staline en 1953, le tyran géorgien (ou ce qu’il advient du pouvoir absolu quand il est manié par un primate), un lieu d’extermination ou la plupart des victimes du NKVD (balle dans la nuque) furent des ressortissants soviétiques, Russes principalement.
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