Ni Ando
17/10/2015
Un historien australien, apparemment fin connaisseur de l'histoire européenne contemporaine, relevait en 2014 à l'occasion du rattachement de la Crimée à la fédération russe, que Vladimir Poutine et son gouvernement avec lui prenaient des risques importants à vouloir remettre en question l"'ordre établi" en Europe. C'est bien sûr contre cette tentative de remise en question que s'arcquebouttent aujourd'hui les régimes de l'ouest à l'aide de menaces, de démonstrations de force illusoires, de guerre de l'information ou d'alliances de circonstance avec des groupuscules fascistes. Pourtant, on peut tout aussi bien considérer que la Russie n'est pas engagée dans la tentative de création d'une nouvelle hégémonie mais bien plutôt dans le simple rétablissement d'une puissance à sa mesure.
La Russie n'a pas aujourd'hui la place qui lui revient dans les affaires européennes. D'une part, l'effondrement de 1991 a conduit les décideurs ouest-européens à vouloir la réléguer au rang de simple fournisseur d'énergie et de matière première (schéma colonialiste habituel) avant d'être un marché d'écoulement pour les économies de l'ouest, lui déniant ainsi tout projet politique propre. D'autre part, la puissance russe qui existait pleinement en Europe avant 1917 où son influence sur les affaires européennes était tout sauf négligeable s'est retrouvée prise dans les glaces d'un projet soviétique qui exigeait que cette puissance soit en grande partie neutralisée tout en accaparant à son profit ses forces et son énergie. Maintenant que le carcan soviétique s'est dissous cette puissance se reconstitue lentement mais surement, économiquement et humainement. Il faudra donc bien que d'une manière ou d'une autre la partie du continent eurasiatique que l'on appelle Europe fasse au rétablissement naturel de cette puissance la place qu'on doit lui accorder, n'en déplaise aux régimes (anciennement facsisants) des Etats baltes, à celui de la petite Pologne, incapable encore en 2015 d'admettre une rélégation historique qui remonte pourtant à plusieurs siècles (les Etats ont des névroses comme les individus), et plus générallement à la plupart de ces Etats du nord de l'Europe marqués par une histoire politique particulierement ambivalente à l'égard de l'Allemagne des années 30, "valeurs européennes" du club ou pas.
Le vrai test pour la Fédération russe ne sera pas tellement une victoire militaire sur le terrain syrien (où l'armée russe ne fait que suppléer la faiblesse croissante d'une armée syrienne subissant une guerre d'attrition menée par les régimes de l'ouest via un terrorisme instrumentalisé), ce sera la capacité à faire émerger en Syrie une vraie solution politique, et le retour de la paix. Tâche délicate.
perceval78
17/10/2015
Il devient dangereux de lire The Intercept aux USA, profitez en pour le faire en Europe tant que cela est encore possible ...
Just like with the ‘Wikileaks’ disclosures, individuals holding security clearances are technically not supposed to review the materials contained in the drone strike stories published by The Intercept,” Bradley P. Moss, a national security attorney in Washington, D.C., told The Daily News. “The leaked materials are still considered classified and viewing classified documents, to which clearance holders are not authorized access is again, technically speaking, a security violation.
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