Eric Basillais
17/02/2016
Même si Mélanchon faisait son autocritique pour expier les années Mitterandiennes et européistes, personne ne le croirait.
On ne peut pas avoir l'argent du beurre et le beurre;
Le cirque électoral, tragique plutôt que comique en effet, continuera sans lui.
Décidément, l'Histoire se moque des grands hommes.
Alexis Toulet
17/02/2016
Le paradoxe est en effet remarquable - un homme qui critique les institutions de la 5ème République jusqu'à proposer d'en fonder une "6ème", et qui est amené ce 10 février 2016 à se placer dans une posture toute gaullienne, la seule sans doute à être à la hauteur des enjeux du pays en même temps qu'elle lui assure la liberté d'action et de projet indispensable.
Les difficultés sur son chemin sont réellement considérables, je ne rajouterai rien à ce qu'a déjà écrit l'auteur. Sur le plan des ouvertures et des atouts potentiels maintenant :
- Mélenchon dispose maintenant d'une liberté programmatique incomparablement supérieure à ce qu'elle était lorsque le PCF à la fois lui procurait une aide précieuse et lui créait une contrainte impérative du fait de la nécessité pour le PCF de conserver l'accord du PS pour s'accrocher aux mandats et responsabilités locales dont il dispose encore. Mélenchon avait en définitive un fil à la patte, pour ne pas dire qu'il était en cage, du moins pour ce qui est de véritablement briser des tabous.
Et le premier des tabous, c'est bien évidemment l'euro. Marine Le Pen, soumise à forte pression interne et externe au Front National pour revenir sur sa proposition d'abandonner l'euro, n'a pas cédé.
Jean-Luc Mélenchon n'a pas encore proposé nettement de trancher ce noeud gordien, mais il y a peu à douter que s'il souhaite apporter une pleine cohérence à son projet il y viendra bientôt. Et c'est précisément ce que sa posture toute gaullienne d' "homme seul" lui permet maintenant de faire en toute liberté
- L'espace politique de Mélenchon - évalué au sens traditionnel du terme, gauche-droite et le reste - est assez vaste en vérité.
François Hollande a créé une situation où à la fois il a fait le vide sur sa gauche, et sa gauche inclut plus d'un responsable de son propre parti, en même temps qu'il a verrouillé toute velléité de "primaire" de gauche, tout en confirmant mois après mois les résultats pitoyables de son mandat pour le pays ainsi que le rejet intense que lui portent les Français. En somme, il est bien parti pour être le fossoyeur pour longtemps de la gauche au sens de partis et d'affidés, après avoir été son fossoyeur au sens des politiques et des idées.
L'espace libéré à la gauche d'Hollande est véritablement grand, et Mélenchon pourrait être le mieux à même de l'exploiter. J'hésite à l'écrire, mais je n'hésiterai pas longtemps, tant l'époque est emportée par des bouleversements rapides et imprévisibles : on ne peut exclure que Mélenchon ne l'emporte sur Hollande voire ne se retrouve au second tour. De même et pour les mêmes raisons que l'on ne peut exclure outre-Atlantique que Sanders ne l'emporte sur Clinton
- Le point le plus difficile pour Mélenchon sera sans doute le financement. Le barrage de l'argent, le rôle évidemment politique des banques privées à refuser les avances de crédit aux partis dangereux pour le statu quo, Mélenchon risque fort de le sentir, et d'autant plus qu'il sera libre et se montrera disposé à trancher des noeuds gordiens, et sera donc d'autant plus qualifié de "populiste".
Et certes une banque russe a pu avancer de l'argent au FN pour les élections départementales comme régionales - empochant d'ailleurs par parenthèse un joli bénéfice au passage -mais enfin la Russie ne va pas nécessairement financer TOUS les candidats français hors système !
Cependant, là encore le mouvement autour de Bernie Sanders peut servir d'exemple, et un mouvement de sympathisants donnant chacun 20, 30 ou 50 euros serait suffisant pour financer la campagne de Mélenchon… pour peu qu'il ait lieu bien sûr. Et là, c'est de nous autres Français que la chose dépend
Subotai
17/02/2016
Si vous pensez que Melenchon a des ambitions présidentielles et croit y arriver vous vous trompez.
Savez vous qu'il y a un autre candidat déclaré dans le sud pacifique français? Oscar Temaru.
Pensez vous vraiment que l'ambiton est de devenir Président de la République Française?
Non. Etre Candidat au Présidentielle c'est avoir une formidable tribune internationnale pour faire passer ses idées et son combat.
Méluche n'est pas con, et une fois candidat, il va pouvoir se déchainer et exposer à la face du monde la veulerie de nos dirigeants…
Christophe
17/02/2016
Voici résumé les lignes rouges de JLM qu'Aurélien Bernier (ancien du fdg) énonce dans son livre "La gauche radicale et ses tabous" .
Trouvé sur le blogue "Les mutins de Pangée".
«Dans cet entretien, Aurélien Bernier part d’un constat douloureux mais irréfutable : malgré le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, c’est bien le Front National qui réussit le mieux aujourd’hui à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d’Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche radicale qu’à une mouvance nationaliste favorable au capitalisme. C’est ce paradoxe qui est analysé par l’auteur.
Paralysé par la peur de "dire la même chose que Le Pen", le Front de gauche s’enferme dans trois contradictions. Il veut restaurer la souveraineté populaire mais ne défend plus la Nation, seule espace possible pour une réelle démocratie. Il lutte pour "une autre Europe", sociale et solidaire, mais n’assume pas la nécessaire rupture avec l’ordre juridique et monétaire européen. Il est anticapitaliste mais renonce au protectionnisme contre le libre échange mondialisé qui brise toutes les résistances.
Souveraineté populaire et nationale, désobéissance européenne et protectionnisme : tels sont les trois sujets tabous dont la gauche radicale doit se ressaisir, au lieu de les abandonner au Front National qui a beau jeu de se présenter comme le seul protecteur du peuple français. Ce même Front National qui, dans les années 80, chantaient les louanges de Ronald Reagan et de l’ultralibéralisme.»
http://www.lesmutins.org/la-gauche-radicale-et-ses-tabous
Aujourd'hui, seuls trois microscopiques partis ont dépassé ces tabous : le M'pep (gauche), le PRCF (communiste), UPR (centre). Mélanchon ne veut ni être microscopiques, ni aux oubliettes, ni être considéré comme un "brun-rouge".
Mélanchon veut continuer le spectacle.
Auguste Vannier
20/02/2016
le "système de la communication" est ainsi fait qu'il faut en passer par une "personnalisation".
la culture, l'art oratoire, l'authenticité, la hauteur et le fond historique d'une pensée politique nourrie par un intense travail collectif, font de JLM une personnalité préférable à beaucoup d'autres.
Est-on certain de ce que véhicule les media (le système de la comm.) sur l'inéluctabilité des prévisions des éditocrates ?
Les faits leur ont souvent donné tort.
Je ne donne pas JLM perdant d'avance…Sinon à quoi bon la démocratie? Laissons alors les sondeurs et les propriétaires des media nous dicter un destin collectif, et sans la Liberté nous pourrons nous reposer .
Qui pouvait imaginer que la plus grande (et la seule vraie, of course) démocratie du monde nous offrirait le spectacle de Trump contre Cruz et Sanders contre Clinton II?
D'un tourbillon cahotique, émerge parfois l'inédit, l'improbable nouvelle création, comme "les rires innombrable de la méditerrannée " qui inspiraient la recherche de Cornélius Castoriadis sur la création humaine.
Ce qui est certain, sans combattre aucune chance de victoire…
Arriba Melenchon!
GEO
21/02/2016
http://www.chevenement.fr/Politique-etrangere-et-interet-national_a1815.html
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Que faire ? La compétitivité par l’innovation est préférable à la compétitivité par les salaires. Mais le niveau de l’investissement en France ne permet pas de nourrir assez les innovations. Nous voilà « au rouet », ramenés au casse-tête des parités internes à l’euro. Il serait souhaitable de combler les écarts qui se sont creusés depuis 1999 entre grands pays industriels européens. Pouvons-nous convaincre nos amis allemands de mener en Europe une stratégie plus coopérative ? S’ils veulent que la France puisse jouer, à leurs côtés, son rôle d’équilibre et de proposition en Europe, ils le comprendront, dans leur intérêt même. Mais s’ils restent indifférents à la strangulation ottomane dont souffre, pour des raisons historiques et structurelles anciennes, l’économie française par rapport à la leur, en régime de change bloqué, il appartiendra à un gouvernement français désireux de prévenir une dérive extrémiste, de prendre les mesures que commande le salut public, et cela dans l’intérêt de l’Europe tout entière. Le temps des choix difficiles est devant nous. Les marges sont étroites. Seul y réussira un gouvernement de large rassemblement qui devra inventer une politique assez nouvelle et ambitieuse pour qu’elle puisse susciter l’adhésion populaire.
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L'article est long mais vaut la lecture intégrale.
Il suggère que la « ligne Sapir » ( front pour une sortie de l'Euro et plus ) gagne du terrain.
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