Père Iclès
10/06/2010
J’ai quelques remarques à faire au sujet de l’article “la Turquie et la Renovatio”. La thèse de monsieur Vlahos semble lumineuse mais il y a tout de même un problème… Cette solution qui était “sous nos yeux” et qu’on feint de découvrir était connue depuis un moment déjà et on a tout fait pour l’écarter, notamment en tentant d’impliquer la Turquie dans une guerre contre l’Irak puis contre l’Iran après avoir renforcé l’insurrection kurde dans la région.
Les US ont tout fait pour arrimer la Turquie à l’Europe et l"occidentaliser” et ce qui arrive aujourd’hui, n’aurait pas dû arriver. Vlahos ne fait que “positiver” ce qui doit apparaître, vu de Washington, comme une catastrophe.
Les US ont dû se résigner à cela, comme ils ont dû accepter l’existence du groupe BRIC, de l’initiative Brésil-Turquie à propos du nucléaire iranien et d’autres atteintes jadis intolérables, à leur leadership.
Ils s’y sont résigné parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement !!!
Aujourd’hui Vlahos, qui carbure tout de même assez vite comparé à monsieur Frédéric Engel qui est cité sur le forum et qui nous afflige d’une analyse digne de celles que j’entends dans le bistrot où j’ai mes habitudes et qui sont à base de “Ya qu’à” et de “les américains, c’est les plus forts du monde”, nous présente en quelque sorte le jeu turc comme récupérable dans une espèce de plan B où les US laisseraient en quelque sorte le Moyen-Orient se remodeler lui-même (sous la férule des toujours amis turcs).
J’imagine la perplexité d’un Brzezinski face à un tel programme. :D :D :D
Et la déception des néo-conservateurs parce que le plan A c’était si je me souviens bien, pêle-mêle, des braiements murawiequiens du genre “détruire la Mecque” pour permettre une disparition totale de l’Islam, occuper militairement un certain nombre de pays musulmans pour les tenir à l’il pendant une transition vers une démocratie à l’occidentale (et l’économie de marché à poil dur), partager le pétrole moyen-oriental entre arabes et israéliens, foncer à la vitesse de l’éclair vers l’Asie centrale (tout en s’emparant de l’Afrique et en tenant en respect l’Amérique latine) pour s’insinuer tel un coin irrésistible entre la Chine et la Russie, faire du chantage à l’Europe pour qu’elle file doux et devenir le maître du Monde en douze coups… Gniahahahaha (rire de dément).
Une question demeure : ce semblant de plan B, qui n’est pas l’uvre d’un toqué mais qui n’existe encore qu’à l’état de vague projet aussi nébuleux qu’Al Qaeda, qui parmi tous ces responsables US en train de reprendre contact avec le sol se chargera de le mettre au propre et surtout, a-t-il une chance de réussir à maintenir l’emprise des US sur l’Asie mineure ?
Leroimerlin666
10/06/2010
http://www.journaldumauss.net/spip.php?article695
La compatibilité de lislam et de la modernité
À propos de « LIslam de marché. Lautre révolution conservatrice » de Patrick Haenni
Paris, Seuil, 10,5 , 110 p.
Dans LIslam de marché, lautre révolution conservatrice. Le politologue suisse Patrick Haenni décrit un phénomène qui, quoique largement passé inaperçu depuis lOccident, affecte le cur de la religion musulmane au Moyen-Orient, au Maghreb et en Asie du Sud-est. Lislam de marché implique une sortie de lislamisme politique dans un sens qui sectaire (minoritaire), qui en phase avec la mondialisation, les nouveaux modes de télécommunication, la performance économique et lethos de la consommation. Avec pour corolaire une vague de fond conservatrice légitimant les politiques néolibérales et donnant raison aux défendeurs de la thèse suivant laquelle la modernisation des pays non occidentaux suit non pas le modèle européen inspiré des Lumières mais le modèle états-unien, avec son modèle daccommodement particulier du religieux et du politique. (FG)
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