Forum

Article : L'asile du transgenrisme triomphant

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Sur un vieux Roman

Geo

  24/01/2021

"Venus plus X", de Theodore Sturgeon  (Lattès 1980 en france,  nommé pour le prix Hugo du meilleur roman 1961 aux USA. ) met en scène une utopie sociale androgyne obtenue chirurgicalement à patir d'individus normaux.
Cette utopie sera refusée par le héros au terme du roman: le héros a une attitude typique de "beauf", de "blaireau", de "déplorable" qui ne voit dans cette solution à la vie humaine qu'une bande pédales.

On n'osait pas encore imaginer le triomphe d'un tel modèle.
Du reste, à en juger par cet article,
http://sfemoi.canalblog.com/archives/2018/02/25/36174129.html
on n'osait pas considérer en 2018 que le roman etait une véritable utopie. Citation:

" Alors la société Ledom est-elle le bon remède à cette « guerre des sexes » ? Assurément non ! Au lieu de travailler à leur rapprochement, à une meilleure compréhension entre les hommes et les femmes et à des relations fondées sur le respect mutuel, les ledoms ont préféré supprimer la différence et créer des citoyens androgynes. Une solution radicale qui ressemble tout de même beaucoup à un constat d’échec. "
On peut imaginer que l'auteur du papier va le corriger d'urgence.

À propos du genre

jc

  25/01/2021

Sur ce forum, qui est pour moi un divan psychanalytique, il y a longtemps (2 ans?) que je cherche systématiquement à genrer ma pensée (yin-féminin/yang-masculin), par exemple -aujourd'hui, demain est un autre jour- temps-yin/espace-yang, Caïn/Kane et d'Abel/Abelle,  bosons-féminins/fermions-masculins, etc.

Thom associe des morphologies archétypes et des verbes à ses catastrophes élémentaires, commencer et finir à la catastrophe "pli", séparer et réunir à la catastrophe "fronce", etc. . Pour moi commencer et réunir sont féminins et finir et séparer sont masculins (classification confortée par Zeus lui-même qui sépara brutalement -acte fondateur typiquement masculin? (1)- les hermaphrodites en deux moitiés).

Thom traite de la genèse des organes génitaux aux pages 190 à 193 d'un chapitre de SSM épigraphé "Et le Verbe s'est fait chair", pour moi l'un des plus fascinants (avec le dernier de la deuxième édition, intitulé "De l'animal à l'homme : pensée et langage"). Il y écrit :

"Si l'embryon humain présente une structure hermaphrodite jusqu'à un âge avancé, ce n'est sans doute pas, comme le voudrait la loi de récapitulation, parce que nous eûmes de lointains ancêtres hermaphrodites (2); mais plutôt parce que l'épigenèse (3), ayant à construire des mâles et des femelles, a trouvé plus économique de construire d'abord la situation seuil, quitte ensuite à infléchir, pour un court laps de temps (4), l'organisation dans un sens ou dans l'autre."

Mathématiquement la séparation (l'infléchissement) n'est pas, pour Thom, associée à la catastrophe fronce mais est une section -soit elliptique-masculine soit hyperbolique-féminine de l'ombilic parabolique (5).

Thom dit à la fin d'une vidéo-testament (6) : "Je pense que dans une large mesure, j'ai fondé la biologie théorique. (...) Quand j'ai écrit SSM je pensais avoir un demi-siècle d'avance sur la biologie de mon temps. Je crois que j'étais encore optimiste." Peut-être se plonger dans son œuvre va-t-il bientôt devenir une nécessité pour les biologistes contemporains? C'est mon vœu le plus cher.


(1) La réunion comme acte fondateur féminin?
(2) Nom de Zeus!
(3) Le titre de la section est "Épigenèse tardive".
(4) Cet intrigant "court laps de temps" n'est pas commenté par Thom.
(5) La plus compliquée des trois catastrophes qualifiées par Thom de sexuelles (ombilic elliptique, ombilic hyperbolique, ombilic parabolique).
(6) René Thom et Émile Noël : La théorie des catastrophes. (disponible gratuitement sur la toile).

Mécanisme victimaire et wokenisme

jc

  25/01/2021

PhG : "En général, pour les intellectuels wokenistes (catégorie racialiste dans ce cas), le premier degré est largement suffisant pour déployer toutes leurs fines capacités d’analyse et de tragique mémoire victimaire.".

Peut-être faut-il mettre les girardiens dans le même sac ?

Thom écrit dans la conclusion de "La danse comme sémiurgie" (AL):

"Je ne pense pas, en tout cas, qu'on puisse  toujours rattacher l'unité dynamique du ballet au sacrifice dionysiaque cher à René Girard¹ ; il y a place, aussi, pour la blancheur apollinienne du clair de lune, un blanc non rougi du sang des victimes."

¹: Allusion à son intervention dans le même colloque."

Convergences épistémologiques et divergences ontologiques entre Thom et Girard (http://lucadeparis.free.fr/jpweb/surscubla.htm) :

"Il y a une divergence philosophique entre Girard et Thom. Girard n'accepte des conceptions d'Héraclite que le mobilisme du flux permanent et du conflit structurant, alors que Thom retient aussi celle d'un logos régulateur, à rapprocher d'une idée platonicienne ou d'une forme aristotélicienne, ce que récuse Girard, dans son aversion envers tous les essentialismes."

 

L'ontologie, c'est la mathématique

jc

  25/01/2021

À propos d'une citation du philosophe Roger Scruton j'avais commenté (positivement) cette phrase d'Alain Badiou (bien que j'aie commenté négativement sa propre façon -grothendieckienne et non thomienne- de la mettre en pratique). J'ai déjà commenté ici en ce sens, et également dans l'autre article du jour "Que faire de tout cela?".

Le manque de hauteur de vue de la logique occidentale est connu et dénoncé depuis longtemps sur ce site (1) par PhG, et Thom a abouti à la même conclusion dès les années 1960, pour qui le topo-logique dynamique précède ontologiquement le logo-logique statique (2).

Pour moi l'approche wokeniste but(t)e sur des problèmes ontologiques dont seuls de grands esprits mathématiques ont réussi à tirer quelque chose, ces problèmes étant liées au double niveau de langage et/ou à l'auto-référence, problèmes qui jouxtent tous deux le fameux paradoxe du menteur (si je suis un menteur qui  dis "je mens" alors je ne mens pas -et réciproquement-), à la base des théorèmes de Tarski concernant la vérité et de Gödel concernant la démontrabilité) :

"Andrew Doyle travaille donc au second degré, mais tout le monde n’est pas au courant" ; "demander des preuves de racisme est en soi une preuve de racisme" ; un anti-raciste blanc est ipso facto un raciste anti-blanc" ; etc.

Thom (ES p.16) : "On ne cherchera pas à fonder la Géométrie dans la Logique, mais bien au contraire on regardera la logique comme une activité dérivée (et somme toute bien accessoire dans l'histoire de l'esprit humain), une rhétorique (3)."



(1) https://www.dedefensa.org/article/glossairedde-crisis-la-crise-de-la-raison-humaine-1
(2) Avant de synthétiser logo-logiquement sa pensée en "Le ciel est bleu" il y a toute une analyse topo-logique du ciel à effectuer (même si elle s'effectue quasi-instantanément et quasi-inconsciemment). Thom consacre le dernier chapitre de SSM (2ème ed. 1977) et une partie de ES (1988) à ce problème du rapport de la pensée au langage.
(3) Et même une rhétorique bien souvent sophistiquée lorsqu'elle est utilisée par les wokenistes…

Merci

Kevin

  25/01/2021

Merci P.Grasset de prendre le temps d'explorer le wokenisme, LGBT-isme et transgenrisme, catastrophes déprimantes qui trouvent le moyen d'assaillir l'esprit chaque jour d'une nouvelle manière différente en réussissant l'exploit de défendre des idées toujours plus nocives, stupides et nihilistes avec une fierté jusqu'auboutiste fièvreuse effrayante.

L'oeuvre du diable ?

David Cayla

  25/01/2021

Difficile de dégager une pensée cohérente de ce maëlstrom d'informations… Aussi je commencerai par cette déclaration d'un de nos éminents experts stipendiés es-traitements anti-Covid dont il ne me semble pas utile de préciser l'identité "Nous avons affaire à un virus diabolique !"

Allons bon… Est-ce le virus qui ferait preuve, vraiment, d'une habilité satanique pour déjouer les chausse-trappes de la science moderne ? Ne serait-ce pas plutôt la conséquence logique de l'acharnement de nos diafoirus modernes stipendiés à tenter d'imposer coûte que coûte les traitements les plus "modernes" (les plus coûteux, les plus innovants, les moins fiables, les moins efficaces,...) qui soient pour lutter contre cette menace, en rejetant avec constance les traitements les plus basiques, les plus simples, les moins coûteux,... parce que les moins "désirables" à leurs yeux et ceux de leurs richissimes commanditaires ? Mais, soit ! Puisque le mot est lâché, allons-y ! Donc, le virus serait d'obédiance satanique !

Oui… Au IVè siècle de notre ère, Saint-Augustin disait « Humanum fuit errare, diabolicum est per animositatem in errore manere » (« L'erreur est humaine, mais persister dans l'erreur par arrogance, c'est diabolique ») (je connaissais depuis longtemps "Errare humanum est, sed diabolicum perserverare" mais restons-en à Saint-Augustin). Or, c'est un fait avéré que nos élites auront persévéré encore et encore dans l'erreur par pure arrogance (ou aveuglement, mais quelle différence cela fait-il ?).

Cela fait maintenant un an qu'ils auront empilé décision inepte après décision inepte. Et au bout du bout, rien. Rien. Rien, rien, rien, et rien. Rien que le néant absolu. Au bout d'un an passé et de décisions autoritaires sans fin, difficile en effet de continuer de rejeter une quelconque responsabilité sur une population brimée, réduite en esclavage, sauf à dire qu'au fond, personne ne reconnaîtrait la moindre autorité, la moindre légitimité, à ceux qui leur auront imposé décision absconce après décision absconce.

Aussi, je me dis que c'est sans doute accorder une bien trop grande intelligence à ce virus ("il est diabolique !") quand la seule bêtise (faiblesse ?), humaine, trop humaine, de ces si lâches Serviteurs du Système expliquerait tout aussi bien, et bien mieux, leur incapacité à en venir à bout.

Evidemment qu'ils n'ont jamais eu la moindre conscience de cela où cette crise les entraînerait ! Les uns et les autres n'y ont bien entendu vu que leur seul petit intérêt personnel, bien mesquin (s'afficher en sauveurs de la nation pour certains urgentistes, promouvoir un traitement hors de prix mais qui ferait bien assez l'affaire pour d'autres,...), mais la crise gluante qui n'en finit pas les force à reconsidérer leur action. C'est le diable ! disent-ils !

Certes.

Et si le Diable au fond perçu comme "anti-idéal" n'était que l'agrégation de toutes les faiblesses humaines ? Et si le Diable n'était autre que le Système parvenu au faîte de sa Gloire ? Et si c'était cela, la clé de Sa déchéance ? Et si, bien loin de n'être que Sa signature, la Sottise (avec une majuscule) n'était autre que Lui en Majesté ?

Sexuation

jc

  30/01/2021

En refeuilletant "Le mythe de la virilité" -pour moi passionnant- écrit par la philosophe Olivia Gazalé (en réponse au "Le premier sexe" d'Éric Zemmour -pour moi très quelconque-) pour retrouver une citation d'Aristote à propos des femmes (1) je suis tombé sur l'étymologie de "sexuation" (p.34) où j'apprends que sexus étant dérivé de sectus, section, séparation. La sexuation est donc bien pensée comme une séparation. Acte fondateur masculin s'il en est, selon la mythologie grecque (et sans doute d'autres), conforté par la science moderne puisque le sexe de l'enfant est actuellement déterminé par le choix X ou Y lors de la différenciation du chromosome mâle indifférencié X&Y (2).

En reparcourant les pages 68 à 75 où sont exposées les idées d'Aristote concernant la procréation je n'ai pu m'empêcher de penser en permanence à la citation suivante de "La Grâce" (fin du tome II et tome III.1): "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive [féminine pour Aristote] et la volonté créatrice [masculine pour Aristote]".


(1) Aristote (Les politiques) : "Un modeste silence est l'honneur de la femme" (p.68). En écho à la citation du commentateur Yvan-Yvan Chasseneuil.
(2) Cf. la fin de l'appendice de l'article (AL) "Les mathématiques modernes…" où Thom propose un modèle dynamique des mixtes (considérés par Platon dans "Le sophiste").