perceval78
01/12/2014
C’est vraiment étonnant que le système ne s’intéresse pas plus à Sarah Wagenknecht, elle est belle, brillante et elle parle juste, c’est peut être ça qui les dérange d’ailleurs .
Elle s’est adressée au bundestag la semaine dernière, son message est clair .
la sécurité et la paix en Europe sont plus importants que les instructions de Washington ...
C’est le 100eme anniversaire de la Première Guerre mondiale ...la guerre n’est pas l’ ultima ratio. La guerre c’ est l’ irratio ultima.
Jean-Paul Baquiast
01/12/2014
Vous reprenez, avec une prudence qui vous honore, une hypothèse qui effectivement circule de plus en plus, selon laquelle la NSA américaine disposerait, par telle ou telle voie, d’un « dossier » compromettant pour Merkel, montrant une compromission coupable de la jeune Merkel à l’égard de la Stasi, ou toute autre affaire gênante de cette nature. En menaçant Merkel de rendre public ce dossier, la diplomatie américaine aurait convaincu Merkel, tout récemment, de soutenir à 100% la position américaine dans l’affaire ukrainienne, alors que, jusque là, comme le monde entier l’avait observé auparavant, elle ne l’appuyait qu’à...disons 60%. Virement cap pour cap qu’elle a effectué incontinent, et d’une façon qui a surpris la plupart de ceux s’intéressant à cette actualité chaude.
Nous pensons qu’il ne s’agit pas là d’une simple hypothèse amusante, du type: « Pierre a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu le loup ». Il s’agit d’une affaire méritant d’entrer dans la grande Histoire, compte tenu des conséquences en chaine désastreuses de la soumission soudaine d’Angela Merkel aux pressions américaines. Les intérêts allemands sont les premiers à souffrir du divorce dorénavant hélas sans doute définitif entre l’Allemagne et la Russie. Mais les nôtres aussi, qui avons la faiblesse de suivre comme des moutons les consignes de Washington, en ce domaine comme en tous les autres.
Si quelqu’un, selon des voies que nous ne pouvons pas à notre place imaginer, apportait des preuves du chantage de la NSA et de la capitulation d’Angela Merkel, l’histoire pourrait être changée. Nous avons pour le moment, en ce qui nous concerne, le devoir de faire écho à cette rumeur, de façon à ce qu’elle devienne virale et que la preuve dont nous avons tous besoin sorte peut-être de l’ombre. Ajoutons que, mais il ne s’agit que d’un point mineur, pourrait ainsi se comprendre la gentillesse soudaine de la Chancelière à l’égard des espionnages américains contre elle révélés dans le cadre de l’affaire Snowden. Longtemps virulente contre la NSA à l’égard de la découverte de ces espionnages, d’un jour à l’autre, elle n’en a plus parlé.
Sans doute s’agissait-il d’un effet collatéral de la menace américaine: « Taisez vous un peu et faites ce que nous vous disons de faire, ou alors gare… »
Nestor LELONG
01/12/2014
Cet article semble conforter votre analyse. Désormais, cet état ressemble de plus à la “nef des fous” si bien peinte par Jérome BOSCH.
A force que les uns et les autres tirent chacun la couverture à soi, elle va bien finir par se déchirer. Ce qui validerait les écrits, que vous publiez depuis si longtemps.
marc gébelin
02/12/2014
Merci à Perceval pour son lien…
On aimerait avoir de pareil orateurs à Paris. Rien qu’à voir la tête de cette vieille vache (pardon, ce n’est pas ce que je voulais dire)de Merkel on peut supposer que les soupçons “stasiens” qui pèsent sur elle sont peut-être bien vrais… ça serait le scoop du siècle et rabaisserait le caquet des Teutons.
PS J’aime l’Allemagne.
pierre
12/12/2014
Bonjour,
en faisant quelques recherches pour un billet, je tombe sur cet article de la revue Horizons et Débat de… 2006. Où l’on dit bien des choses intéressantes au regard de ce qui se passe aujourd’hui, notamment avec Merkel, qui pourrait bien être tout à fait convaincue dans son rôle de principal relais US en Europe..
bien à vous
Pierre
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Angela Merkel va-t-elle entraîner lEurope et le monde dans les prochaines guerres?
Comment les Etats-Unis pourraient tirer leur épingle du jeu sans pour autant renoncer à leurs objectifs
par Erika Vögeli, Suisse, et Karl Müller, Allemagne
La thèse centrale de cet article est quil est prévu de faire du gouvernement fédéral allemand et surtout de la Chancelière Angela Merkel ladministrateur le plus puissant des intérêts des Etats-Unis en Europe. Et cela pour résoudre les problèmes résultant du déclin politique de lactuel gouvernement américain, de la situation catastrophique du budget des Etats-Unis et de la baisse rapide de popularité de la politique américaine dans le monde. Cela serait catastrophique pour lEurope. Elle naurait plus de politique mondiale autonome. Elle serait instrumentalisée pour les guerres déjà prévues et pour une politique de suprématie mondiale.
Dans la plupart des Etats européens, on est actuellement persuadé que le gouvernement des Etats-Unis est au bout du rouleau à cause de léchec de sa guerre en Irak et de ses difficultés croissantes en Afghanistan. La réputation de la politique intérieure comme de la politique extérieure américaine est tellement mauvaise quon peut tranquillement attendre en Europe que le problème se résolve quasiment de lui-même en une sorte dimplosion silencieuse.
On oublie cependant que le gouvernement des Etats-Unis et plus encore les stratèges qui agissent en coulisse adaptent sans cesse leurs tactiques aux changements de la politique et de lopinion publique mondiales sans pour autant oublier leur objectif de domination du monde.
Il est exact que le gouvernement actuel des Etats-Unis subit dénormes pressions. Il souffre dune perte considérable de prestige aussi bien à lintérieur quà lextérieur du pays et le parti du président actuel risque, daprès divers sondages récents à propos des élections de mi-mandat du début novembre de perdre la majorité à la Chambre des représentants et peut-être aussi au Sénat. A cela sajoute une faiblesse financière permanente, que des cours boursiers gonflés et les chiffres enjolivés de la situation économique ne sauraient dissimuler. Le château de carte américain ne tient debout actuellement que grâce au soutien dautres Etats et il peut sécrouler totalement dès que ceux-ci auront trouvé un moyen de ne plus jouer le jeu.
Le gouvernement des Etats-Unis sachemine vers une dictature de guerre
Le gouvernement se trouve actuellement au pied du mur, contrairement aux premières années consécutives au 11-Septembre, et se transforme en une véritable dictature de guerre. On ne peut pas expliquer autrement ladoption par le Congrès américain dune loi qui supprime radicalement tout ce que les Etats-Unis prétendent défendre. Le fondement de toutes les libertés civiles, la protection contre les actes arbitraires de lEtat ont été supprimées par la «Loi sur les commissions militaires» de 2006. Dès que quelquun a été déclaré «ennemi combattant», il peut être arrêté et mis en prison sans inculpation et ne peut pas contester sa détention préventive. Ce ne sont plus des tribunaux réguliers qui sont compétents, mais des «commissions militaires» instituées par le président. Linterdiction des traitements «cruels et inhumains» est abolie, et cela rétroactivement. Autrement dit: larbitraire de lEtat et la torture reviennent et les crimes resteront impunis!
Au vu de la baisse de popularité et du fait que de plus en plus de diplomates, de militaires, dagents des Services secrets, danciens membres du gouvernement, tous de haut rang, se posent des questions à propos du 11-Septembre justification de toutes les guerres du gouvernement Bush et à propos de tous les autres arguments en faveur des guerres, au vu des violations des droits de lhomme toujours plus évidentes, du scandale des tortures, etc. il faut, avant un changement possible de gouvernement, faire en sorte au plus vite que tous les responsables, le président en fonction et son équipe gouvernementale, obtiennent une amnistie générale pour tous les crimes de guerre, les crimes contre lhumanité et les violations des droits de lhomme quils ont commis. Une guerre dagression remplit à elle seule tous ces critères.
Il ny aura pas de différence fondamentale entre «démocrates» et «républicains», mais il faut sattendre à un changement de stratégie
Il ne faut cependant pas oublier que jusquici la politique américaine, malgré la propagande de la campagne électorale actuelle, a en principe toujours été soutenue par les deux grands partis. Les résultats des votes des deux Chambres du Congrès en disent long là-dessus. Le Congrès ne sest véritablement opposé ni à la politique belliqueuse du gouvernement, ni à lexorbitant budget militaire, ni à labolition de la démocratie. Les deux grands partis se comportent comme une simple chambre denregistrement du programme gouvernemental et il faut supposer quun changement de majorité au Congrès napportera pas de vrai changement politique. Les Etats-Unis sont devenus une dictature de guerre. Les résultats du vote sur le «Military Commissions Act» en témoignent. Un éventuel changement de gouvernement naura guère dinfluence sur les objectifs fondamentaux de la politique mondiale des Etats-Unis.
En revanche, la stratégie peut se modifier et lon en perçoit déjà, en particulier en ce qui concerne lEurope, les signes inquiétants. Les milieux américains du pouvoir et de la finance cherchent des stratégies visant à assujettir politiquement et financièrement dautres gouvernements afin de se défaire du rôle duniques impérialistes. Un signe évident en est le transfert dune partie importante des responsabilités militaires américaines à lOTAN et par conséquent à la plupart des Etats européens, tout en conservant en fait le commandement. Lengagement accru de lOTAN en Afghanistan et au Proche-Orient en sont deux exemples. Avec sa Force de réaction, mise sur pied essentiellement sous la pression des Etats-Unis, lOTAN dispose dune troupe dintervention rapide.
Le rôle du gouvernement allemand et dAngela Merkel consiste à faire accepter ce qui est planifié aux Etats-Unis
Un rôle spécial dans ce transfert des basses besognes échoit certainement à lAllemagne de la Chancelière Angela Merkel. Quelques années avant les dernières élections du Bundestag déjà et surtout depuis le début de son mandat, Merkel est courtisée par lestablishment politique et financier des Etats-Unis et elle est de son côté toute disposée à écouter le chant des sirènes américaines. Elle a donné une nouvelle orientation à la politique étrangère allemande et écarté les timides avancées de Schröder visant à créer un contrepoids à lunilatéralisme américain. Cela se manifeste déjà dans laccord de coalition du gouvernement qui met beaucoup plus laccent sur les engagements transatlantiques que le gouvernement précédent et également dans la politique du gouvernement qui saligne tout à fait sur la politique américaine malgré quelques remarques apparemment critiques sur des détails. Mais Angela Merkel est plus quune simple marionnette du président des Etats-Unis. Tout porte à croire quon va la pousser à être un Bush européen qui devra faire appliquer en Allemagne et en Europe ce qui est planifié aux Etats-Unis. Cela correspond en grande partie à la personnalité de la Chancelière, à sa biographie politique et aux conceptions du rôle de lAllemagne en Europe formulées par des stratèges comme lancien conseiller à la sécurité du gouvernement des Etats-Unis Zbigniew Brzezinski.
Brzezinski: LAllemagne, tête de pont des Etats-Unis en Europe
Dans son livre «Le grand échiquier» paru en 1997, Brzezinski concevait un projet dhégémonie mondiale des Etats-Unis dans lequel la domination du continent eurasien, lEurope et lAsie, joue un rôle central. Pour Brzezinski, lEurope doit être lindispensable tête de pont géostratégique de lAmérique sur le continent eurasien. Pour lAmérique, celui-ci présente un intérêt géostratégique considérable. LEurope occidentale et centrale reste dans une large mesure un protectorat américain et la situation des Etats alliés rappelle celle des vassaux des anciens empires. Brzezinski traite en détail du rôle attribué à lAllemagne. Contrairement à ce qui sest passé après la Seconde Guerre mondiale, où les Etats-Unis avaient attribué un rôle de leader à la France pour construire lEurope telle quils la souhaitaient, il faut maintenant que lAllemagne joue un rôle central pour empêcher laspiration de la France à une position de force indépendante des Etats-Unis. Toutefois, laxe franco-allemand est également nécessaire car une Allemagne agissant seule susciterait trop la méfiance des autres pays européens. Cela ne serait bien sûr pas un axe comme lentendent les Français mais un garant de lemprise américaine sur le continent eurasien. Pour que lAllemagne puisse donner le ton, sa position devra être renforcée. Cest pour cela que le gouvernement des Etats-Unis, notamment sous linfluence considérable de lactuelle ministre des Affaires étrangères Condoleezza Rice, a soutenu le processus de réunification contre les réserves du gouvernement français dalors qui craignait déjà à cette époque et à juste titre, comme on le voit aujourdhui une hégémonie de lAllemagne en Europe.
Merkel a un programme athée
La Chancelière allemande na pas grandi dans le milieu politique de lAllemagne de lOuest de laprès-guerre dont les principes étaient de ne plus pratiquer de véritable politique de force, de soumettre la politique à des valeurs chrétiennes, humaines et sociales ainsi quau droit, de veiller au maintien des libertés et de lEtat social et déviter tout conflit militaire. Merkel a grandi en RDA dans un milieu athée et daprès ce quon sait aujourdhui elle sest accommodée du régime et elle était prête, là où cela servait sa carrière, à occuper des fonctions officielles dans la dictature. Depuis quelques années, il semble quelle suive un programme athée, bien que présidente dun parti «chrétien», lUnion chrétienne démocrate (CDU). Le thème de la conférence quelle a organisée à loccasion de son 50e anniversaire en 2004, a attiré lattention: «Le cerveau, un exemple dorganisation autonome de systèmes complexes». La Frankfurter Allgemeine Zeitung, dhabitude proche de la CDU, a écrit à lépoque: «Le fait quun orateur officiel de la CDU considère le christianisme comme une pensée dépassée marque une date historique.»
Merkel est soutenue par les médias du groupe Springer et Jeffrey Gedmin lui fait un «briefing» quotidien
Au sein du parti, on sait que Merkel na pas les partisans habituels de la CDU, quelle nest pas vraiment ancrée dans son parti. Elle est restée une étrangère surtout soutenue sans réserve par la puissante presse Springer. Le fondateur du groupe, Axel Cäsar Springer, défendait déjà sans réserves dans ses médias une politique proaméricaine et proisraélienne et nautorisait aucune critique vis-à-vis des Etats-Unis et dIsraël. Aujourdhui, le groupe Springer est étroitement lié aux intérêts des Etats-Unis. Dans le quotidien modèle Die Welt, Jeffrey Gedmin, conseiller officieux de la Chancelière, écrit presque chaque semaine de longs articles politiques. Fidèle à la ligne néo-conservatrice, il nest pas avare de conseils à lintention dAngela Merkel. Il appartient au premier cercle des néo-conservateurs, collabore étroitement avec Richard Perle et John Bolton au sein de lAmerican Enterprise Institute et dirige, depuis la fin de 2001, donc depuis le début de la «guerre mondiale contre le terrorisme», la filiale berlinoise de lAspen Institute présent dans le monde entier. Il est intéressant de savoir que Gedmin lui-même évoque de temps en temps son passé communiste et quil a, selon ses dires, étudié une année en RDA, en 19841985, avant de se tourner vers la politique et de se détourner du communisme, biographie typiquement néo-conservatrice. Gedmin «briefe» quotidiennement la Chancelière, or cétait justement le rôle des «Führungsoffiziere» de la Stasi [Sûreté est-allemande]. Si lAllemagne veut continuer à prétendre être une démocratie, il faudrait que Merkel soit contrainte de révéler au pays le contenu de ces «briefings» quotidiens. Dans dautres pays, il existe une loi pour cela appelée «freedom of information act». Le conseiller officiel de la Chancelière en matière de politique étrangère, Echard von Kaeden, est, au sein du groupe parlementaire de la CDU, un faucon acquis à la politique étrangère américaine. Lancien président de la CDU Wolfgang Schäuble est aussi un atlantiste. Il est lui aussi, comme le ministre de la défense Jung (CDU), favorable aux engagements militaires à lintérieur de lAllemagne. Le ministre des Affaires étrangères Steinmeier (SPD) est, en tant quancien ministre et chef de la Chancellerie, trop menacé de scandales pour pouvoir mener une politique autonome.
Merkel est au service des milieux financiers internationaux
Merkel a fait ces dernières années des concessions importantes aux milieux financiers. Dans son allocution «Quo Vadis Deutsch-land?», prononcée à loccasion de la Journée de la réunification en 2003, elle a défendu un programme néolibéral pour la CDU et en a retiré ce qui relevait de la doctrine sociale catholique. Encore une date historique! Depuis son entrée au gouvernement, la politique financière et économique nest pratiquement plus orientée vers le bien commun. Des hausses dimpôts pour les consommateurs et la diminution des prestations sociales doivent permettre une politique néolibérale et une augmentation du budget militaire. On dit quavant son élection, Merkel avait promis au président des Etats-Unis que les investisseurs financiers extrêmement louches seraient toujours les bienvenus en Allemagne sous son gouvernement. Merkel a déclaré que lun de ses objectifs les plus importants lorsquelle serait présidente de lUE à partir du 1er janvier prochain, sera dencourager la libre circulation des capitaux.
LAllemagne est aussi en passe de devenir une dictature de guerre
Avec ladoption du «Military Commissions Act» par les deux Chambres du Congrès des Etats-Unis, ceux-ci ont quitté le club des Etats de droit occidentaux.
Le CICR a critiqué la nouvelle loi américaine. Selon des sources russes, il y a un an déjà, le CICR a commencé détablir un dossier sur les crimes de guerre en Irak, sur les crimes contre lhumanité dont sont responsables le président des Etats-Unis, son vice-président, le ministre de la Défense, les commandants des forces armées américaines et de nombreux membres du Congrès. Ce serait la première fois depuis 1943, lorsque le CICR avait établi un dossier sur les crimes de guerre de Hitler. Le monde devrait sen inquiéter!
Le gouvernement allemand, par contre, na pas du tout critiqué la nouvelle loi américaine. Au contraire: presque en même temps, il a voté une nouvelle loi contre le terrorisme qui prévoit la création dun prétendu fichier antiterroriste calqué sur celui des Etats-Unis pour contrôler les citoyennes et les citoyens. Lannée dernière, Angela Merkel a déclaré dans un discours prononcé à loccasion du 60e anniversaire de la CDU que les Allemands «ne jouissaient pas pour léternité du droit à la démocratie et à léconomie sociale de marché». En disant cela, elle portait atteinte à la Constitution allemande dont larticle 20 («La République fédérale dAllemagne est un Etat fédéral démocratique et social.»), en liaison avec larticle 79-3, affirme lexistence de ces droits. Encore une date historique!
La « raison dEtat militaire» de Merkel enfreint la Constitution
Pour Merkel, ce nest plus la Constitution allemande qui fonde la raison dEtat allemande, ce nest plus le respect de la loi, donc de la justice et de la paix, mais le «partenariat transatlantique» et la défense du «droit dIsraël à exister». Cest ce quelle a également affirmé lors de cet anniversaire de la CDU. Des idéologues néo-conservateurs ne pourraient pas dire mieux. La protection dIsraël est pour les néo-conservateurs un des prétextes les plus importants à leur «guerre mondiale contre le terrorisme» et «partenariat transatlantique» signifie pour eux vassalisation de lAllemagne et de lEurope. Le gouvernement allemand a montré avec sa politique et ses prises de position sur la guerre et les crimes de guerre perpétrés par Israël au Liban et en Palestine quil veut imposer cette nouvelle raison dEtat malgré lopposition des autres gouvernements européens. Tandis que dautres Etats européens comme la France ne veulent plus participer à la guerre permanente en Afghanistan organisée par les Etats-Unis, le gouvernement allemand est en train de sinstaller durablement en Hindou Kuch et de remplir de plus en plus de missions dans cette guerre. Ce faisant, lAllemagne contribue à développer le front de lEst contre lIran et à rapprocher ce grand front militaire de la Chine. Il en va de même à lOuest pour le commandement de limportant engagement international de la marine au large du Liban et pour celui de lengagement mal connu à la frontière de la Syrie.
LAllemagne est le pays le plus peuplé et économiquement le plus fort dEurope. Les Allemands voudraient vivre en paix et dans une aisance relative et ils sont prêts à sengager en faveur dun monde plus juste et plus pacifique. Leur gouvernement poursuit une autre politique, une politique qui ne tient pas compte de la volonté du peuple. Il sagit là dune sorte de coup dEtat qui sopère aux dépens des Allemands eux-mêmes et des Européens qui ont fait damères expériences avec la mentalité dominatrice allemande. En conséquence, plus le nouveau rôle de lAllemagne sera connu dans le monde, plus la face hideuse de la nouvelle dictature de guerre apparaîtra clairement. Il convient de mettre en garde contre cette très inquiétante évolution.
(Horizons et débats, numéro 41, novembre 2006)
mise à jour le 19/11/06
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