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Article : Le débat sur la sécurité européenne, le “triple langage” et l’absence des USA

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Conformismes

Ilker

  17/07/2008

Il existe en effet un conformisme dans les toutes les sphères politiques des pays occidentaux. A quoi se conforment t-ils ? Pour ma part, à une sorte d’occidentalisme (qui est de l’hégémonie) moralement “angélisé” ou “angéliquement” moralisé et qui se destine à “évangélisé” le monde - gare aux réfractaires, la parole, comme les bombes, viennent de haut.

Comme tout conformisme politique, il est dangereux, c’est par exemple lui qui a cautionné la mensongère et criminelle agression des Etats-Unis sur l’Irak. L’administration Bush affirmait, pour justifier sa politique (main mise sur le pétrole etc), que l’Irak de Saddam avait des ADM, menaçait le “monde libre”, que ce même Irak hébergeait Al-Qaida, qu’il était à classer dans l’Axe du Mal, et les politiques et les médias suivaient ou pire jouaient un rôle actif dans la politique de Bush. Le philosophe Jacques Derrida disait à ce propos lors d’une interview :

“Mais il y a évidemment – et je suppose que vous allez en parler dans votre commission d’enquête – l’énorme problème des médias, du contrôle des médias, de la puissance médiatique qui a accompagné de façon déterminante toute cette histoire, du 11 septembre à l’invasion de l’Irak, l’invasion de l’Irak étant d’ailleurs à mon avis programmée bien avant le 11 septembre.”

http://www.brusselstribunal.org/pdf/Derrida_FR.pdf

Ainsi, dans l’optique de maintenir une hégémonie, par peur de la perdre ou la volonté de la perpétuer, cause purement égoïste, on suit une politique, qui ne pouvant dire son nom, use d’un argumentaire moral et altruiste comme prétexte (Axe du Bien, protéger le “monde libre” etc), s’en tenir à ce prétexte, comme étant la réalité, c’est là que le conformisme prend forme.

On a bien vu que le combat soit disant moral était un prétexte, car le million d’Irakiens morts, et les 4 millions déplacés, après l’invasion, n’ont pas remis en cause la politique de l’administration Bush - sauf dans le sens où c’est un gouffre financier. S’il y avait vraiment une sensibilité humaniste, on aurait dit stop à ce carnage depuis longtemps.

En définitif, les arguments moraux à une politique hégémonique peuvent être infiniment grossiers, lorsque le monde politique, médiatique les suit, par conformisme voulu ou subi, ils deviennent valables aux yeux des populations ce qui est un autre conformisme par ignorance alors.

Le “Discours de la servitude volontaire” d’Étienne de La Boétie est d’un éclairage très intéressant sur ce sujet :

“Pour acquérir le bien qu’il souhaite, l’homme hardi ne redoute aucun danger, l’homme avisé n’est rebuté par aucune peine. Seuls les lâches et les engourdis ne savent ni endurer le mal, ni recouvrer le bien qu’ils se bornent à convoiter. L’énergie d’y prétendre leur est ravie par leur propre lâcheté ; il ne leur reste que le désir naturel de le posséder. Ce désir, cette volonté commune aux sages et aux imprudents, aux courageux et aux couards, leur fait souhaiter toutes les choses dont la possession les rendrait heureux et contents. il en est une seule que les hommes, je ne sais pourquoi, n’ont pas la force de désirer : c’est la liberté, bien si grand et si doux ! Dès qu’elle est perdue, tous les maux s’ensuivent, et sans elle tous les autres biens, corrompus par la servitude, perdent entièrement leur goût et leur saveur. La liberté, les hommes la dédaignent uniquement, semble-t-il, parce que s’ils la désiraient, ils l’auraient ; comme s’ils refusaient de faire cette précieuse acquisition parce qu’elle est trop aisée.

Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien ! Vous vous laissez enlever sous vos yeux le plus beau et le plus clair de votre revenu, vous laissez piller vos champs, voler et dépouiller vos maisons des vieux meubles de vos ancêtres ! Vous vivez de telle sorte que rien n’est plus à vous. Il semble que vous regarderiez désormais comme un grand bonheur qu’on vous laissât seulement la moitié de vos biens, de vos familles, de vos vies. Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi, de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort. Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir.

Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.”

The New World Order and Transatlantic Relations

dedefGM

  18/07/2008

The Kissinger-Steinmeier Debate:
“The New World Order and Transatlantic Relations”

In Berlin, on July 4, Henry Kissinger and German Foreign Minister Steinmeier presented key elements of their respective foreign policy “agendas.” The emerging “new realism” in America, which will be the hallmark of the next administration, and the policy views of the other major actors in world politics are certainly not congruent. Finding a compromise will be a truly tough job.
by Michael Liebig

Letter from the Rhine July 9, 2008       lien:  http://www.solon-line.de/the-kissinger-steinmeier-debate.html

Vaut vraiment d’être lu en entier