Stéphane Reposo
19/12/2008
Cette affaire libanaise est très intéressante.
Soulignons le caractère très inhabituel -de nos jours- dun don darmement technologique.
Comme vous lavez noté, la valeur militaire dune dizaine davions est ridicule, et il aurait été bien plus pragmatique de fournir des systèmes anti-char. Cependant, nous savons quune plainte récurrente des libanais est la violation de leur espace aérien par larmée de lair israélienne. Même si cette petite escadrille ne peut pas y remédier, les opérations aériennes israéliennes comportent désormais un risque descalade majeur. Il est évident que pour sauvegarder sa crédibilité, larmée libanaise sera contrainte et forcée daller intercepter un éventuel envahisseur aérien. Ces avions ne représentent pas une force militaire importante, mais sont une force de déstabilisation incomparable. Tout comme lont été les missiles anti-char derniers cri aux mains du Hezbollah en 2006, utilisés magistralement par ce dernier.
Mettez ceci en parallèle aux annonces de livraison de missile anti-aériens longue portée S-300 MPU à lIran par ces mêmes russes, qui déjà avaient fournis des systèmes courte portée Tor.
Sagit-il de représailles aux affaires Géorgiennes ? Cela va sûrement au-delà. Noublions pas que lURSS fût en son temps très impliquée au moyen orient, et que ça nest que depuis le début des années 90 que cette région semble une chasse gardée américaine.
Dans les années 80, larrivée dAndropov à la tête de lURSS avait conduit à un réarmement complet de larmée syrienne (gratis), qui permit, en combinaison à lhabileté politique dHafez al Assad, de faire de la Syrie le seul vainqueur de la guerre du Liban, envers et contre limplication massive israélienne. La Syrie vit encore sur les bénéfices de cet immense succès politique, diplomatique et militaire…
La Syrie, une passerelle Franco-russe de plus?
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