Misanthrope modéré
09/10/2007
Oui mais ce retour à un certain protectionnisme se fait surtout sous la pression des “fonds souverains” en provenance de Chine et des pays du Moyen-Orient, des pays refusant “nos valeurs”.
L’Allemagne de Merkel accepte donc de se préoccuper de cette question, mais il reste à savoir si elle comprend cela comme un protectionnisme prenant pour base l’Europe ou “l’Occident/le monde libre”, c’est-à-dire le bloc Europe/USA. Car Merkel est favorable à une zone de libre échange Europe-Amérique du Nord, comme vous l’avez, je crois, mentionné.
Par conséquent, que Sarkozy veuille tirer parti de cette évolution pour promouvoir l’Europe-puissance (ce qui supposerait déjà qu’il lève son ambiguité identitaire - j’entend par là qu’il choisisse entre son tropisme atlantiste et une sensibilité plus franco- ou euro-centrée) cela n’écarterait pas forcément tous les obstacles à l’émergence de Europe-puissance “à la Française”.
Cela dit, ce serait déjà une défaite pour l’Occident d’avouer de la sorte (en se “protégeant”) qu’il est sur une position défensive. Ce serait reconnaître qu’il n’est pas nécessairement le pôle autour duquel le monde se rassemble, dans l’adhésion aux valeurs démocratiques universelles.
Dommage, comme le remarquait Hubert Védrine, que l’Europe ne semble pas profiter du monde multipolaire dont elle espérait tant l’émergence.
Cordialement.
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