Francis Lambert
30/01/2012
Comme les royaumes, les empires européens ont disparu, le dernier effondrement étant soviétique.
Cela évolue en fonction de la globalisation, de la science et des nouvelles menaces.
Un facteur majeur est aussi la population.
Tout le monde veut oublier le suicide séculaire de nos Nations. C’est devenu moins important car les autres forces l’emportent ... quoique nos haines Nationales restent une lourde tare (Irlande, Basques, Ecossais, Balkans, Ligue du Nord Italienne, Flamands, divisions etc.)
La population européenne s’est relativement effondrée (moins de 7% de la population mondiale), son vieillissement est spectaculaire ... sa souveraineté relative tend ainsi à s’invertir.
Sa soumission au bloc BAO est autant dans son histoire impériale binaire : dominant/dominé.
L’immigration, notre bouée de secours, est devenue spectaculaire, nos identités se continentalisent dans un schéma de révolution “planétaire”.
L’espace a explosé infiniment en une génération ... la télévision éclaire la moindre hutte africaine. La terre se conçoit comme notre seul vaisseau orbital, les politiques ne peuvent qu’être mondiales, et bientôt probablement dans la panique.
Internet me semble illustrer particulièrement cette révolution ... la souveraineté s’y balbutie en hadopis/hadopas, dans la déroute entrepreneuriale de nos Nations qui importent ... tout. Souverainement ...
Il y a aussi des contre-force en oeuvre.
La déplétion des ressources est anti-globalisation par son effet sur les transports : il y a - aura - un “peak” des transports, et une re-localisation relative.
Par contre les menaces de pandémie augmentent géométriquement ... jamais les microbes n’ont été aussi résistants. (Rappelons que la “grippe espagnole” avait tué bien plus que 14-18 ! ) La lutte ne peut qu’être globale.
Finalement la souveraineté se réfugie dans les guenilles de la fiscalité et se perçoit de plus en plus oppressive et de plus en plus injuste.
Des sentiments de plus en plus globaux.
Irlandais, Islandais, Grecs, Britanniques, Espagnols, Italiens etc en témoignent.
De la souveraineté ne restent que l’oppression et l’injustice ?
Dedef
01/02/2012
Puisque Francis Lambert - (Fr001[at]operamail.com 30/01/2012) parle de population:
un extrait de http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/un_entretien_avec_dmitry_orlov.html
concernant la Russie
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Dans un entretien avec Lindsay Curren (No shirt, no shoes, no problem), Dmitry Orlov décrivait la Russie contemporaine ainsi :
La Russie est maintenant un pays assez étrange d’une manière stable, en quelque sorte. Par stable je veux dire qu’elle tiendra encore quelques décennies au moins, parce qu’elle est si riche en énergie et en ressources. Pour aucune autre raison.
Je constate que la société soviétique avait certains avantages en terme de survie à l’effondrement, mais elle s’est désintégrée au cours de cet effondrement.
Ce que nous avons à présent en Russie est ce capitalisme maboul où les revenus du pétrole et du gaz naturel filtrent dans et à travers l’économie par diverses sortes de pots-de-vin, de dessous-de-table et de corruption, et gonfle cette société très urbaine, classe moyenne et prospère qui ne comprend qu’un petit pourcentage de la population totale.
Le reste du pays est en train de disparaître. Les Russes en tant que peuple sont en train de disparaître. Il y aura de moins en moins de grande villes. La campagne est grandement dévastée et vide. Et par dessus cela il y a beaucoup de désastres environnementaux qui approchent et qui pourraient faire de la production de nourriture en Russie une entreprise aussi aléatoire qu’ailleurs.
Donc la Russie, en tant que pays, est en train de se ratatiner doucement. Il n’y a plus de frontière entre la Russie et la Chine. Je pense qu’il y a des accords en préparation dans lesquels toute la partie orientale de la fédération de Russie sera finalement louée à la Chine pour divers usages. De grand morceaux le sont déjà.
http://transitionvoice.com/2011/08/no-shirt-no-shoes-no-problem-interview-dmitry-orlov/
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GEO
02/02/2012
Pour un autre son de cloche sur la russie:
http://www.bertrand-renouvin.fr/?p=3307
Pour comprendre la politique économique de la Russie depuis 1998, il faut considérer à la fois leffondrement du système soviétique et la violence de la thérapie de choc imposée dans les années quatre-vingt dix par les ultralibéraux.
Cest la première fois dans lhistoire de la Russie moderne que le projet économique nest pas tourné contre le peuple à la manière stalinienne ou figé dans le conservatisme propre aux interminables années Brejnev. Cette remarque de Jacques Sapir éclaire le présent russe, généralement obscurci par des analyses datées ou polémiques. La politique économique amorcée par Evgueni Primakov et poursuivie par Vladimir Poutine est le résultat dun travail empirique, étranger à la nostalgie de lUnion soviétique et soulagé du poids de lidéologie ultralibérale. Si cette tendance se confirme, nous pourrions voir se constituer un modèle de développement relativement cohérent qui devrait intéresser les Européens de lOuest lorsquils décideront de sortir de lultralibéralisme. Doù limportance, pour nous autres Français, des études de trois économistes russes présentées et commentées par Jacques Sapir.
(....)
Le pays ne vit pas seulement de la rente pétrolière, contrairement à une légende tenace, mais dispose de secteurs industriels dynamiques ceux de larmement, de laéronautique civile, de la construction navale, des transports
qui bénéficient de lexcellent niveau de ses ingénieurs et de ses techniciens. Le financement des investissements est assuré pour une part décisive par lEtat qui a su retrouver la confiance des entreprises grâce à la stabilité du pouvoir politique.
Durement éprouvée par les folies elstiniennes, la population a obtenu à la suite de manifestations que les salaires soient régulièrement payés et que les retraites soient un peu augmentées. Les Russes trouvent aujourdhui normal de choisir librement les biens et les services et de voyager dans le monde entier quand ils en ont les moyens. Une classe moyenne en voie de constitution, surtout à Moscou et à Saint-Pétersbourg, commence à exprimer des revendications politiques.
(...)
etc…
GEO
09/02/2012
http://descartes.over-blog.fr/article-pour-qui-sonne-le-glas-98769567.html
Du bloggeur qui signe “Descartes:
Les dirigeants européens s’inquiètent des conséquences de la crise sur la démocratie. Et ce n’est pas moi qui le dit, c’est le “journal de référence” (daté du 7 février 2012) autrement connu comme “Le Monde” dans le titre d’un article dont le sous-titre est encore plus explicite: “L’austérité prônée par l’Allemagne est de plsu en plus critiquée dans l’UE”. Et si Le Monde le dit, cela doit sûrement être vrai…
(......)
par exemple, Mario Monti s’étonne que l’Italie ait confié à un technicien le soin de piloter le pays dans la tempête, “comme si la démocratie n’était pas le système le plus à même de résoudre les problèmes”, alors qu’un pays au régime autoritaire, la Chine, va de succès économique en succès économique. Peer Steinbruck, si l’on croit la encore le journal, déclare que “les gens ont à la fois l’impression que le contribuable finit toujours par payer la facture, mais aussi que les politiques ne maîtrisent pas la situation”. Et il conclut dans la même veine: “Aura-t-on une crise des systèmes démocratiques ? Beaucoup de gens pensent que ces systèmes ne protègent plus leur vie”.
Ces remarques sont intéressantes parce qu’elles posent le problème non pas au niveau des faits, mais au niveau de la perception. Ce que Monti et Steinbruck disent d’une manière légèrement différente est que le problème ne se situe pas au niveau de la capacité réelle du système qu’ils appellent “démocratique” - en cette espèce si particulière de “démocratie” qui est celle associée à la construction européenne - de répondre aux problèmes, de répartir correctement les factures, de maîtriser la situation et de protéger la vie des gens. Le problème, pour ces dirigeants, se situe au niveau de la perception que les gens ont de ces capacités. La conséquence évidente de ce raisonnement est qu’il n’y a rien à retoucher dans le processus institutionnel lui même: il suffit de mieux communiquer, afin que les européens perçoivent le système dans toute sa perfection, au lieu de se laisser berner par la réalité.
(.....)
Jack v.
13/02/2012
Voilà un article qui prétend rapporter des propos de Kissinger…
—> http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=28610
Soit le vieux Henry est gâteux ( si c’est lui) soit il tente un coup de bluff pour intimider les fortes têtes du conseil de sécurité laissant entendre que les US ne désirent que la confrontation armée parce qu’ils encore ont plein de joujoux technologiques que les autres ne sont pas censés avoir.
Dans ce deuxième cas, on peut se demander pourquoi ils n’ont pas attaqué plus tôt, lorsque leur avance technologique et leur moral les avantageait beaucoup plus puisque de toutes façons ils n’ont que faire de l’avis du reste du monde mondiale.
Arrou Mia
13/02/2012
Ou l’invention de la nouvelle démocratie pour la Grèce
Les quelques quarante députés qui ont voté hier soircontre le nième plan daustérité ont été radiés de leurs partis ( droite et gauche)
La fondation de la démocratie athénienne avait coïncidé avec la suppression de la prison pour dette, en 2012, la nouvelle version valide la sujétion des peuples pour dette.
Francis Lambert
13/02/2012
« Même avec une répudiation intégrale de la dette grecque, la situation ne serait pas tenable », jugent même les experts dUBS dans une note consacrée au pays.
Le déficit public primaire grec (hors paiement des intérêts de la dette) serait ainsi estimé à 5 % à 6 % du PIB en 2011, calculent-ils. Avec des compteurs remis à zéro, le pays continuerait donc de « fabriquer » trop de dette.
De fait les difficultés de la Grèce ne sont pas seulement le fruit dune gabegie de la dépense publique mais aussi le résultat des faiblesses structurelles de son économie.
« Son industrie est lune des plus petite de la zone euro », souligne Jésus Castillo, chez Natixis : la valeur ajoutée industrielle représente 8 % du PIB grec contre 20 % en Italie ou 14 % en France, poursuit-il. Pour fonctionner « normalement » le pays ne produit donc pas assez et a sans cesse besoin de capitaux extérieurs.
« DES CHOSES INFAISABLES »
1. Pour inverser cette tendance, il faut donc réduire les dépenses publiques mais aussi, et surtout, doper les exportations. Problème : reconstruire une industrie et rendre le pays plus compétitif ne peut se faire du jour au lendemain. Cela réclame du temps mais aussi de largent. La manne de la troïka sera sans doute consacrée à cet objectif mais qui seront les autres financiers assez audacieux pour investir en Grèce ?
2. Lautre option, plus rapide et plus douloureuse, consiste à jouer en priorité sur les importations afin de réduire la demande intérieure.
Grâce à cette tactique, le Portugal, lui aussi sous assistance financière, nest-il pas parvenu en 2011 à rendre plus toniques ses exportations ? Mais en Grèce le déséquilibre est tel que les chiffres pour y parvenir semblent hors de portée : selon M. Probyn, léconomiste de State Street, une telle option reviendrait à réduire le PIB de 20 % à 25 %. La récession se transformerait alors en dépression.
3. In fine, la Grèce naurait-elle pas intérêt à sortir de la zone euro pour se rétablir ?
Cest ce que pensent certains. En dévaluant la monnaie le pays parviendrait peu ou prou au même résultat mais dune manière plus indolore. Sauf que là encore le résultat risque de ne pas être convainquant. Au-delà des effets politiques et financiers potentiellement désastreux, cette solution serait inutile tant que lindustrie grecque est quasi inexistante, rappelle M.Probyn.
En résumé le dispositif prévu semble pour lheure inadéquat pour redresser le pays à long terme. « On pousse la Grèce à faire des choses infaisables. Cest sans doute ça lultime erreur », conclut Mme Valla.
Extraits de larticle de Claire Gatinois
http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/02/13/la-cure-d-austerite-ne-suffira-pas-a-redresser-l-economie-grecque_1642532_1581613.html#ens_id=1508090
Francis Lambert
13/02/2012
“Ce que l’Europe ne comprend pas, c’est que la crise grecque n’est pas uniquement due à une crise des marchés européens. Bien au contraire, l’économie grecque n’a été que peu exposée à la crise. Au fond, c’est la crise de l’État grec, qui ne correspond pas à ce qu’est la société.
Depuis le début de la crise, on met la société grecque face à un dilemme : la faillite ou les plans d’austérité. Mais ce n’est pas la bonne question.
Tout d’abord, parce que la société grecque est déjà en faillite, vous n’avez qu’à demander aux 50 % de jeunes au chômage. D’autre part, parce que cette violente redistribution des ressources profite aux mêmes personnes.
La classe politique grecque, qui se comporte comme une véritable oligarchie pillant la société. La fraude fiscale est encore plus présente qu’auparavant. Le problème, ce n’est pas que les politiques ne peuvent pas, mais plutôt qu’ils ne veulent pas réduire les dépenses de l’État.
Ce n’est pas une question de gouvernement, mais de système. Quiconque arrive au pouvoir ne peut agir différemment, sous peine d’être mis à la porte. L’État a réussi à démanteler la collectivité sociale : on peut parler d’État d’occupation.
Le problème pour la société grecque n’est pas le Fonds monétaire international, ni l’Union européenne. C’est la classe politique grecque qui est visée. Il s’agit pour la population de montrer que l’argent prêté à la Grèce ne bénéficiera pas à la prospérité de la société. Rien n’a été fait contre la fraude fiscale. C’est donc une nouvelle fois la société qui va payer pour le mauvais fonctionnement de l’État.
L’alternance au pouvoir n’apportera aucun changement. Aucun parti en Grèce, de la gauche radicale à l’extrême droite, ne touchera aux véritables causes de la crise grecque.
Il serait relativement facile d’arrêter tous les auteurs de fraudes sociales, par l’intermédiaire de leurs comptes bancaires. Mais le gouvernement n’en fera rien, l’ensemble de la classe politique grecque étant concernée. Il en va de même pour l’administration publique. Aujourd’hui, il est impossible d’obtenir ne serait-ce qu’un simple certificat, si vous ne payez pas. Si rien n’est fait contre ces fléaux, la Grèce ne sortira pas de la crise.
Georges Contorgeorgi, Professeur de sciences politiques à l’université Panteïon d’Athènes. Extraits de :
http://www.lepoint.fr/monde/grece-la-classe-politique-grecque-une-oligarchie-pillant-la-societe-13-02-2012-1431047_24.php
NB : avec la complicité active, massive et traditionelle d’une église orthodoxe exceptionellement riche.
Francis Lambert
15/02/2012
Grèce : le président de la République renonce à son salaire.
“Le président de la République m’a demandé, en tant que ministre des Finances, de mettre en oeuvre toutes les procédures adéquates pour qu’il renonce à son salaire”, a déclaré Evangélos Vénizélos à l’issue d’une rencontre avec le chef de l’État. Le ministre a salué “un geste très important et très symbolique à l’heure où le peuple grec doit supporter des sacrifices”.
NB : L’exception confirmerait la règle ?
Sarkozy, lui, a plantureusement augmenté ses revenus en pleine crise, entre autres abus souverains.
Reste à accuser le président grec de populisme ... exactement comme les riches sénateurs Français au nom de leur souveraineté personelle. De Gaulle voulait supprimer cette fromagerie dispendieuse.
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