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Article : Le “mot nouveau” de Mélenchon

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“réflexion approfiondie”

Marcpier Lecocq

  11/04/2017

Sublime !      Un peu d'Audiard, pour détendre l'atmosphère de notre Anthropocène, qui en a bien besoin, sans-doute ...?

C'est vrai qu'avec tous ces troufions-Tavistock qui dirigent le monde…

Bravo Mr. Ph-G., les co(q)uilles* les plus improbables sont les meilleures…

[*celle-ci notamment fut célèbre dans un journal parisien en 1940, par sabotage d'un typographe  résistant.]

Coquille envolée

Philippe Grasset

  11/04/2017

Le problème avec les commentaires, souvent bienveillants, accompagnant l'identification d'une coquille, c'est qu'il n'a plus guère de sens une fois la coquille réparée et envolée.

Merci pour votre intervention et nos excuses pour la coquille envlée.

PhG

Non pas le mot mais la chose même

Marc Gébelin

  12/04/2017

Effectivement, l’écologie de Mélenchon n’est pas tout à fait celle des Verts, disons de Jadot, puisque Jadot il y a, qui, comme chacun sait, a fait le bon choix en accrochant sa charrette de petites légumes bio au corbillard Hamon, nécrophage du PS et de la gauche François Macron. Ce positionnement ne contredit pas le "marxisme" revendiqué de Mélenchon, sachant que ce marxisme là n’est pas, n’a jamais été celui de Lénine, Staline ou Brejnev, sans parler de celui de Lyssenko.
 
C’est le marxisme mélenchonien qui a fait de Mélenchon ce qu’il est devenu, c'est-à-dire celui qui parle de l’ "intérêt général humain" et pas de la victoire d’une classe sur une autre. Il est celui d’un homme qui pense et qui est capable de repérer une évolution, une transformation dans les processus économiques et sociaux sans rester figer au concept (toujours valable mais à réévaluer) de lutte des classes. Comme disait un milliardaire américain récemment: "Si, si il y bien une lutte des classes et nous l’avons gagnée"! Donc "penser marxiste" n’est pas l’apanage de révolutionnaires vieux style, c’est la reconnaissance que l’analyse marxiste a sa pertinence. C’est la reconnaissance aussi qu’elle évolue puisque dialectique. Mélenchon donc, au concept trop réducteur de lutte des classes substitue le concept de "révolution citoyenne" soulignant ainsi que nous sommes arrivés au point où, population croissant de façon asymptotique, matières premières forcément se raréfiant et pollution s’amplifiant, il faut revoir le concept de prolétariat, le concept de lutte des classes résultant d’intérêts antagonistes et irréconciliables dans la société, et enfin le concept de prise du pouvoir, le concept du grand soir (usant d’armes) que Lénine avait théorisé. Le concept d’anthropocène balaye tout ça.
 
Mélenchon "trahit" donc le marxisme du 19e siècle pour mieux bâtir un marxisme novateur du 21e. Peu de militants on réfléchi à cette courbure de l’espace temps politico-économique, d’où les critiques des gauchistes de quelque obédience qu’ils soient. Le seul hic si je puis dire, c’est son trotskisme mâtiné de Grand Orient humanisé à la Robespierre lui enjoint de parler non de la Nation française (comme Marine Le Pen) mais de la "patrie républicaine", à quoi il ajoute que la France n’est pas un pays "occidental", la France est un pays… universaliste dont la langue, dans vingt ans, sera parlée par plusieurs milliards d’êtres humains essentiellement africains et que donc la France (et l’Europe peut-être aussi!) peuvent digérer une "immigration enrichissante". Oubliant seulement peut-être que les Français blancs, les Français de souche (la souche ayant des radicelles variés), n’ont pas forcément envie que parce qu’un quart du monde parlera leur langue, que cela induisent qu’ils doivent devenir tous métis et pas seulement de peau.
 
Là, on touche à l’os. L’os que Mélenchon n’attribue pas à l’anthropocène mauvais mais au bon, qu’est selon lui le métissage. D’où la désespérance de ceux qui, conscients du problème, et qui pensent s’ils ont à la fois du cœur et de la raison, que ce qu’il faudrait à la France pour vraiment la redresser, serait une Marine le Pen présidente (peut-être en réformant la constitution gaullienne pour qu’elle ne soit pas chef des armées) et Mélenchon premier ministre. A eux deux ils représentent désormais plus de 50% des désirs de vote du corps électoral et comme le fusil ne sera plus brandi pour prendre le pouvoir, il ne reste que l’urne. Cet étrange chose qui collecte les cendres des morts quand elle est funéraire.
 
Cette alliance évidemment n’adviendra pas car, outre que notre Méluche puisse trébucher sur la dernière marche, il fait une fixation sur le fascisme, la fachosphère, l’Algérie, la Marine le Pen, qui reste pour lui "le diable de confort" comme il l’a dit un jour dans un débat. Il a ses petites haines bien compréhensibles de Marocain devant quittant "sa patrie" à 11 ans, se convertissant peu à peu au mondialisme parce que n’ayant pu faire sienne cette France qui le traita à son arrivée de bougnoule ou quelque chose du genre. Cela a évidemment marqué l’enfant devenu homme. Cela l’a desservi, et le re-desservira. Car s’il aime incontestablement cette France de la Grande Révolution, pas assez de Français ne l’aiment pour en faire leur prochain président. L’anthropocène qu’il dénonce, avancera encore quelques pions avant que le monde ne le vomisse.
 

Antropocène et choix du feu

Franck du Faubourg

  12/04/2017

Antropocène, ce terme qui sert a masquer le plus souvent le "salopage" du monde en mettant en avant un "réchauffement climatique" dont nous devrions nous, pauvres manants, nous sentir coupables avec nos Lada mal réglées à courir les rocades dans notre univers périurbain sans saveur, tout cela pour nous faire gober une taxe carbone qui ne sert que les intérets d'une caste de kleptocrates. J'avoue que Mélenchon, malgré la qualité de son écriture,  m'énerve sur ce coup là!
d'ailleurs comment parler du climat sans parler de son histoire?
https://www.armstrongeconomics.com/international-news/nature/climate-change-history-the-fall-of-empires-come-when-warming-turns-of-cooling/
ou écouter Courtillot, entre autres..

Le "choix du feu" n'aurait pas pu prendre toute sa puissance s'il n'y avait pas eu une mécanique particulière qui passe inapercue au plus grand nombre.
 Comprenons bien que les horreurs de la 1ère guerre mondiale ne seraient pas allé très loin s'il n'y avait eu cette orgie de crédits et de dette obligeamment fournie par les Morgan and co…

Ludovic Geiling, dans la conclusion de son livre "Monnaie et Pouvoir" met le doigt sur ce "mécanisme" destructeur, mais ne propose pas de solutions, et la question reste ouverte.

En voilà un extrait:
... " Nous assistons à la fusion des pouvoirs légaux et des pouvoirs d'argent et celle -ci pulvérise les barrières qui limitaient la puissance des clans dans la société. Le controle monétaire à "libéré" la dette et ainsi démultiplié le potentiel de puissance.

Mais si nous vivons dans une jungle pécuniaire, celle-ci est enfermé dans une bulle de verre que nous ne voyons pas. La jungle se développe dans une cage monétaire telle que les sociétés n'en avaient jamais connues. L'argent n'est plus ce moyen secondaire et particulier destiné à l'échange, il est devenu le moteur artificiel de l'économie, maitrisé et défendu jalousement par ses contremaitres. Jamais, sur le plan financier, les sociétés humaines n'ont été aussi peu libérales.

A l'évidence, l'une des conséquences profondes de notre bulle de verre monétaire est le saccage écologique. La dette dont elle est issue a provoqué le plus grand bétonnage de l'histoire et la plus grande consommation de ressources de tous les temps. "...

Le matérialisme au XXIème siècle

jc

  12/04/2017

Je le vois comme suit.


À partir de dorénavant il faut considérer que la matière n'est pas stupide, pas plus stupide que nous, peut-être même moins que nous. 
Corrélativement il faut considérer que la nature est comme nous, qu'elle est vivante, peut-être même plus vivante que nous; car c'est clairement un pas fondamental à franchir pour la respecter, et devenir ainsi un authentique écologiste.

Cela imposera sans doute quelques révisions difficiles (voire déchirantes*) aux matérialistes formatés au marbre du XIXème siècle. Mais je suis convaincu que l'émergence d'une véritable écologie politique est à ce prix. En consolation pour les anti-capitalistes, que la nature soit vivante et plus intelligente que nous est un argument fort pour réaffirmer l'évidence que nous appartenons à la nature, et non l'inverse.

* Platon (Timée): "Ainsi, on doit admettre comme vraisemblable que ce monde est un animal doué d'une âme et d'une intelligence ..." , citation tronquée par respect pour les matérialistes "traditionnels" (... = "par la providence divine").

René Thom, qui se considère
philosophe de la nature, est, selon moi, idéalement placé pour être l'inspirateur intellectuel (philosophiquement et scientifiquement) de ce mouvement que je vois fondateur de la civilisation appelée à succéder à "notre" hideuse contre-civilisation moribonde.

Michèle Porte a recueilli 90 pages de citations de René Thom, disponibles sur la toile. Parmi elles, certaines tournent directement autour de cette question du vitalisme de la nature:

cf. pp. 6-7, 20, 23, 34, 46, 64, 65, 75