Francis Lambert
25/09/2009
Le théoricien militaire William S.Lind considère nul et non avenu le rapport McChrystal demandant 45000 hommes en renfort en Afghansitan et propose une solution pour le moins provocatrice, bien dans sa manière. Selon lui la seule force capable de créer un Etat dans ce pays afaibli par la corruption et le tribalisme, ce sont les talibans, et cest sur eux quil faut sappuyer pour parvenir à réaliser le but de guerre initial : interdire à Al Quaida dopérer à partir de lAfghanistan.
Philippe Le Baleur
25/09/2009
Un véritable expert en matière politique Henry Kissinger- disait que les Etats-Unis sont un empire sans doctrine impériale. Il parlait dor, mais manquait aussi volontairement ?- lopportunité de dire que les Etats-Unis sont AUSSI un empire sans la référence suprême dun empereur, ou dun conseil au pouvoir ultime.
Plus que jamais, la question se pose aux Etats-Unis daujourdhui. Le nouveau président Barack Obama est un relatif débutant en matière politique, lui. Cest même à se demander sil na pas été planté là pour avaler toutes les couleuvres générées par lépoque Bush. En Obama, on retrouve le destin tragique des empereurs de la décadence romaine. Certains dentre eux étaient plus ou moins fous de leur propre pouvoir, dautres étaient des personnages de grande valeur intellectuelle, mais rendus impuissants par létat avancé de pourrissement des institutions. Nous avons déjà eu loccasion de comparer le destin tragique dObama à celui de lempereur Marc-Aurèle, et nous réitérons notre thèse en voyant les événements se précipiter.
Au demeurant, ce qui va faire la différence, cest le niveau avancé de technologie de lempire. Rome se battait avec les bras de ses légionnaires, alors que larmée des Etats-Unis, même sur le déclin, dispose du pouvoir arbitraire de détruire lennemi au moyen des artifices variés issus de limagination de lindustrie darmement, y compris drônes, missiles nucléaires etc Sur le plan politique, ce nest pas rien. Cela permet de tordre le bras de nimporte quel pouvoir au monde, et de le forcer à se soumettre. On en voit un exemple criant dans la remarquable constance des banques chinoises à acheter des bons du trésor américains, dont elles savent quils vont perdre leur valeur. Ou encore lacharnement contre lIran, dont le seul crime serait de projeter dacquérir la compétence pour envisager davoir un arsenal nucléaire.
La problématique de lempire reste cependant la même. Il faut, au centre des institutions, un pouvoir suprême et ultime, capable de rabaisser les prétentions de toutes les factions présentes dans lempire. A Rome, cétait la personne divine de lempereur, dont lavis ne pouvait être contesté. Et la décadence survint alors de lérosion du concept de divinité, qui rendit lavis de lempereur de plus en plus contestable au fil de la dégradation dune situation de plus en plus complexe. Ainsi saccomplit une descente en spirale, un cercle vicieux impliquant la contestation de lempereur et la dégradation subséquente de lempire.
A présent, nous avons dans notre empire américaniste une équation encore plus passionnante. Il ny a jamais eu de pouvoir ultime, ni roi, ni conseil suprême. On se trouve en présence de plusieurs factions, comparables à celles commandées par les chefs de guerre dans le moyen-âge japonais. Chaque chef de guerre prétend devenir empereur. Ici, nous avons des clans dotés de spécificités nettes, comme larmée la force-, les banques largent-, lindustrie lénergie, la consommation-. Le peuple ne compte plus. Chaque lobby entend diriger le pays et le monde selon ses propres critères. Larmée veut une guerre permanente, la banque veut plus dargent, lindustrie veut vendre plus etc
Cette situation explosive, combinée à une haute technologie qui lui permet de perdurer, conduit directement à un désordre croissant.
A un moment de lhistoire, le peuple excédé exigera un retour à lordre, et alors surviendra un véritable empereur qui fera taire toutes les factions et les alignera dans une doctrine impériale.
Lautre possibilité serait un collapsus total du système par crise économique, et la reconstruction fatale dun régime autoritaire mené par un tyran venu du peuple. Cest ce que lon appelle tomber de Charybde en Scylla, par référence à lOdyssée, où Ulysse échappe à un monstre pour tomber au pouvoir dun autre monstre encore pire que le premier.
En attendant, Barack Obama est le pire des présidents que lon pourrait imaginer pour une telle période de lHistoire. Dabord, il est intelligent, donc il comprend ce qui arrive sans ny rien pouvoir. Ensuite il aime le compromis, quil recherche en vain entre des factions refusant tout compromis. Enfin, il na pas le nerfs pour imposer son avis par la force.
Cest une époque fascinante, et lon na encore rien vu
PLB
Francis Lambert
25/09/2009
L’Iran va constituer des réserves en euro au détriment du dollar.
L’Iran est le deuxième exportateur de l’OPEP.
http://fr.news.yahoo.com/3/20090921/tbs-iran-finances-reserves-f8250da.html
The Real Reasons Why Iran is the Next Target: The Emerging Euro-denominated International Oil Marker - William Clark, 26 October 2004
http://globalresearch.ca/articles/CLA410A.html
Saddam Hussein avait également choisi l’uro !
La première chose que Bush a fait après avoir envahi l’Irak c’est se ruer sur le Ministère du pétrole et rétablir les transactions en dollar.
Rappelons que l’uro ne peut ni ne vise à remplacer le dollar (une parano américaine de plus alors qu’ils sont eux-mêmes les pires ennemis de leur propre monnaie!)
La constitution de réserves en uro par l’étranger revient à nous avancer de l’argent gratuitement (le fabuleux privilège du dollar) et sans augmenter nos risques de change puisqu’en uro (mais nos réserves et engagements en $ et autres £ coulent).
(Toute hausse de l’uro défavorise nos exportations et pousse à délocaliser en zone dollar mais avec la consolation qu’elle modère nos coûts d’importation, les matières premières et surtout nos énormes coûts pétroliers ... surtout en vue de l’hivers.)
Morbihan
25/09/2009
... le point de vue évoqué par M. Francis Lambert est, à tout le moins, intéressant.
Je pense que sa vision est pertinente et, donc, qu’elle ne sera pas mise en oeuvre par nos “grands” dirigeants, bien qu’ils souhaitent ardemment - du moins je l’imagine - se dégager du guêpier afghan. Lequel osera - ou devra - faire le premier pas en ce sens?
PEB
01/10/2009
En ce 60ème anniversaire de la république populaire de Chine, on a eu droit à un magnifique défilé militaire.
Le made in China, ce n’est plus que du toc. On y a vu, entre autre:
- des avions de chasse (qui volent à la différence du F-35!)
- des missiles stratégiques
- des chars d’assaut
Ca ne rigolait pas.
Tout cet attirail démontre que la Chine nouvelle entend faire respecter sa puissance et son unité nationale. On sent une puissance qui rivalise subtilement avec l’Occident.
Sur France Inter, ce matin, on affirmait que:
- des Français déçus de la Françafrique se tournaient vers la Chinafrique. (Les traditions se perdent sous nos longitudes.)
- le Français était enseigné en Chine pour mieux damer le pion à la France dans son ancienne chasse gardée.
Cependant, le talon d’Achille de ce nouveau colosse serait un ralentissement économique qui, sur fond de corruption à l’échelon local, pourrait révoquer le mandat céleste du PCC.
pierre
02/10/2009
Peut-être ce papier de Paul Craig Roberts sur la situation réelle de l’économie américaine pourrait vous être utile, ou vous inspirer.
bien à vous
en français (enfin presque)
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15349
l’original
http://www.informationclearinghouse.info/article23550.htm
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier