GEO
26/05/2011
Mercredi 25 mai 2011 3 25 /05 /Mai /2011 12:30
Le camping urbain, nouvelle passion des classes moyennes…
“Un fantasme parcourt l’Europe”... et c’est le fantasme de la “révolution citoyenne”.
Rien de bien nouveau là-dedans. Si quelque chose caractérise le gauchisme, c’est sa capacité à lire dans tout événement l’annonce incontestable que ses prédictions commencent à se réaliser. En 1967, un jeune philosophe appelé Régis Debray publiait un livre aujourd’hui bien injustement oublié “Révolution dans la révolution”. Dans ce livre, son jeune auteur lisait dans les événements d’Amérique Latine la promesse d’un changement révolutionnaire imminent. On sait ce qu’il advint. Plus près de nous, les grandes grèves de 1995 ont donné lieu à toute une série d’ouvrages démontrant (ou du moins affirmant…) que nous entrions dans une nouvelle époque et que les luttes populaires allaient tout changer. Là non plus, rien ne vint.
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Et sur le camping de la Puerta del Sol, la question est la même: qui sont les jeunes “indignés” ? Des jeunes ouvriers ou employés ? Ou plutôt des étudiants issus des classes moyennes et menacés de déclassement ? Comment se fait-il qu’on ait une “révolution dans les places” alors que tout est calme dans les usines ? Et plus profondément, comment est-ce possible de croire qu’on fera une “révolution” en campant sur une place, alors que le monde du travail non seulement ne bouge pas, mais montre une indifférence tentée de méfiance envers un mouvement qui, de son côté, rejette d’un même mouvement partis politiques et syndicats ? Car malheureusement les faits sont là: en Espagne, les principaux bénéficiaires électoralement de la crise et de l’agitation, c’est d’abord le Parti Populaire (droite), et les partis “régionalistes”, et cela dans un contexte d’augmentation de la participation électorale. Sauf à croire que l’opinion est dans un état de schizophrénie avancée, il faut comprendre qu’il y a une totale dissonnance entre l’opinion publique et les campeurs de la Puerta del Sol. Et que le “camping des indignés” tient plus des “appéritifs SMS” organisés il y a quelques mois dans plusieurs villes françaises que d’une “révolution citoyenne”.
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La “gauche de la gauche” n’a pas réussi à transcender les intérêts de ses militants - c’est à dire des classes moyennes - pour élaborer un projet politique qui puisse s’adresser aux couches populaires. Relisez le compte-rendu de Céline Meneses cité plus haut. Qu’est-ce qui, dans le discours qui y est tenu, pourrait intéresser l’ouvrier industriel, la secrétaire administrative, la femme de ménage, le conducteur de train ? Et plus près de nous, où est le “programme partagé” du Front de Gauche, qu’on nous promet depuis des mois, et dont la publication semble remise aux calendes grecques ?
Descartes
Subotai
26/05/2011
En voulant rester poli…
En fait vous demandez à ceux qui n’ont rien demandé du bordel mondial et prennent plein la gueule les conséquences de l’avidité des “Pouvoirs” d’être plus responsables que les enfoirés qui les appauvrissent!
Je comprends bien qu’à vos yeux le “raisonnable” est ce qui a des chances de marcher, mais pensez bien que si je veux faire pencher la balance de l’autre coté pour rétablir l’équilibre, ce n’est pas près du fléau que j’appuie.
Fabrice
26/05/2011
Ce me semble pourtant une analyse réaliste. En quoi le fait de s’indigner ou de donner des bons et mauvais points à tels ou tels mouvements ferait avancer le Schmilblik?
Morbihan
26/05/2011
Cela fait des années que nos “élites” , qu’elles soient de droite comme de gauche (voyez les dépenses de DSK, et des autres…), utilisent les masses populaires comme moyen de pression sur les classes moyennes, au comportement individualiste et, donc, n’ayant pas organisé de moyens de se défendre. Rien de nouveau là, sauf que maintenant, sous prétexte de mondialisation, ce sont les masses pauvres des pays en voie de développement qui servent de moyen de pression. Et les classes dites moyennes se paupérisent à vue d’oeil. Elles finiront par rejoindre “les moyens de pression”.
Gauche. Droite. Les discours changent. Pas les actes. Et les extrêmes rêvent trop de prendre leur place.
La solution, selon moi, passe par une prise collective de conscience. Et, pour y arriver, il faudrait d’abord mettre fin à la désinformation, bien entretenue par les media. Bon courage.
Pascal B.
26/05/2011
“Les “indignados” espagnols veulent signifier le fait que le “peuple de gauche” ne fait plus confiance aux partis de gauche pour le représenter”
==> peut-être que le peuple n’a plus confiance tout simplement dans le mode de représentation devenu inadapté et que c’est aussi et peut-être avant tout celui-ci qui est à changer
“des responsables politiques qui veulent être élus ou réélus, que ce soit au plan national ou au plan local”
Ceci est la plaie de la politique et de la démocratie; on n’attend pas tant de nos responsables politiques qu’ils veulent être réélus, ce qui les amène à définir leurs programmes en fonction des études d’opinion, que des représentants politiques qui souhaitent défendre des convictions politiques au risque même de ne pas être réélus !
Les renvois de responsables se succèdent, on appelle ça l’alternance républicaine, mais à l’arrivée rien ne change. On peut résumer cet état de fait par la formule : “tout changer pour que rien ne change” car à peu de chose près, on nous met du blanc bonnet à la place du bonnet blanc.
Pascal B.
27/05/2011
“Les “indignados” espagnols veulent signifier le fait que le “peuple de gauche” ne fait plus confiance aux partis de gauche pour le représenter”
==> peut-être que le peuple n’a plus confiance tout simplement dans le mode de représentation devenu inadapté et que c’est aussi et peut-être avant tout celui-ci qui est à changer
“des responsables politiques qui veulent être élus ou réélus, que ce soit au plan national ou au plan local”
Ceci est la plaie de la politique et de la démocratie; on n’attend pas tant de nos responsables politiques qu’ils veulent être réélus, ce qui les amène à définir leurs programmes en fonction des études d’opinion, que des représentants politiques qui souhaitent défendre des convictions politiques au risque même de ne pas être réélus !
Les renvois de responsables se succèdent, on appelle ça l’alternance républicaine, mais à l’arrivée rien ne change. On peut résumer cet état de fait par la formule : “tout changer pour que rien ne change” car à peu de chose près, on nous met du blanc bonnet à la place du bonnet blanc.
Boreas
30/05/2011
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