jc
06/04/2024
Je ne suis pas (du verbe suivre) PhG et Douguine sur ce point. Je préfère suivre Michel Maffesoli : tout passe, tout lasse, tout casse.
Il y a entre cinq et huit siècles il y eut la querelle des universaux, remportée par les nominalistes avec l'aide de Gutenberg -Douguine en parle-, qui ouvrit la porte au matérialisme, il y eut les victoires du pouvoir temporel sur l'autorité spirituelle (Philippe le Bel, Henri VIII, etc.) annonçant le jacobinisme, il y eut la rupture galiléenne, remportée par les quantitatifs sur les qualitatifs, par les techniciens sur les artisans, par les physicists sur les physicians, cil y eut l'époque de l'individualisme, du rationalisme et du progressisme. Tout lasse, tout passe, tout casse. Pour moi l'autorité spirituelle yang (si bien représentée en France par la constitution de la Vème république voulue par de Gaulle) va laisser place à une autorité yin : Auctoritas ab populo disait Thomas d'Aquin et Vox populi, vox Dei, disait Machiavel -et de Gaulle allait dans ce sens :
""La révolution n'a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu'est la bourgeoisie. En réalité il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d'argent, à droite, et la bourgeoisie intellectuelle, à gauche. Mais les deux font la paire, elles s'entendent comme larrons en foire pour se partager le pouvoir, même si c'est contraire aux intérêts de la France. Tandis que le populo ne partage pas du tout ces sentiments, le populo est patriote, le populo a des réflexes sains, ... , le populo sent où est l'intérêt du pays , le populo ne s'y trompe pas souvent."
À la fin d'un cycle, le temps se change en espace, disait Guénon, et ce sera la revanche d'Abelle sur Caïn, la revanche de l'espace sur le temps, la revanche des puissances terrestres sur les puissances célestes, la victoire de la Russie sur les Anglo-saxons, ce sera la revanche du Yin sur le Yang, je crois que c'est ça qu'il voulait dire (non pas éternellement, mais jusqu'au cycle suivant).
jc
07/04/2024
Je préfère la deuxième voie, plus optimiste : nous avons la connaissance car elle est en nous mais cette connaissance n'est pas encore parvenue à notre conscience.
C'est le sens que je donne à la fin de l'épilogue "prophétique" de "Stabilité Structurelle et Morphogénèse", que j'ai souvent citée ici :
" En écrivant ces pages j'ai acquis une conviction ; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'homme connaîtra l'univers. Dans cet essai d'une théorie générale des modèles, qu'ai-je fait d'autre, sinon de dégager et d'offrir à la conscience les prémisses d'une méthode que la vie semble avoir pratiquée dès son origine? ".
Pour Thom la véritable connaissance ne peut être qu'une co-naissance (et toute autre forme de connaissance est insignifiante) :
"(...) notre modèle offre d'intéressantes perspectives sur le psychisme, et sur le mécanisme lui-même de la connaissance. En effet, de notre point de vue, notre vie psychique n'est rien d'autre qu'une suite de catastrophes entre attracteurs de la dynamique constituée des activités stationnaires de nos neurones. La dynamique intrinsèque de notre pensée n'est donc pas fondamentalement différente de la dynamique agissant sur le monde extérieur. On s'expliquera ainsi que des structures simulatrices des forces extérieures puissent par couplage se constituer à l'intérieur même de notre esprit, ce qui est précisément le fait de la connaissance."
Thom encore : "Nous ne pourrons jamais connaître que ce que notre esprit peut connaître. Mais, fort heureusement, on ne connaît pas la limite de ce que l'esprit peut connaître."
https://www.youtube.com/watch?v=aHRyQQYJphM ( à 3'05 )
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