jc
20/11/2018
Aux premiers chapitres de "Le règne de la quantité et les signes des temps" Guénon distingue deux sortes de quantités: l'une discrète, typiquement l'ensemble des entiers naturels, l'autre continue, typiquement l'espace-temps. Au chapitre VII en particulier il distingue soigneusement l'unité et l'uniformité.
A mon avis le fait de mesurer une manifestation au nombre de ses participants est une erreur typique des élites libérales, qui pensent que chacun applique la règle du chacun pour soi et cela seulement, et donc que les manifestants, étant alors indiscernables les uns des autres, forment une uniformité qui peut être dénombrée. La mesure de la puissance d'une manifestation doit, selon moi, intégrer les liens qui lient les manifestants entre eux.
Pour PhG il est, il me semble, inutile de comptabiliser as usual, car les liens entre les participants sont ici suffisamment forts pour former un continuum, un monolithe "d'une incomparable puissance" (on ne compte pas les "grains" d'un continuum, un continuum étant évidemment une seule et même entité):
"Au contraire, je prends la chose comme une entité, l’entité “les réseaux sociaux”, au singulier de l'Unité primordiale, sans nom, sans visage, sans carte d’affiliation, je veux dire hors du champ de notre politique et de nos agitations et ainsi d’une incomparable puissance."
Thom: "Pour moi l'aporie fondamentale de la mathématique est bien dans l'opposition discret-continu. Et cette aporie domine en même temps toute la pensée."
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