bill
19/06/2005
Merci pour votre analyse et vos informations, mais je ne suis pas d’accord avec vos ” ” : alors que l’ensemble des dirigeants ont signé la Constitution dont l’une des valeurs est la solidarité entre les peuples et dont le premier article rappelle “la volonté des citoyens et des Etats d’Europe de bâtir leur avenir commun”, après que les pays riches, les plus développés, se soient employés à des querelles d’ “usuriers” et ont bloqué ainsi les négociations, les pays les plus pauvres ont proposé afin d’éviter de s’enfoncer désespérément dans la crise de renoncer à une part des engagements budgétaires qui leur avaient déjà été garantis. C’est une véritable et belle leçon de solidarité que les peuples d’Europe fondateurs ont reçue de la part des petits nouveaux qui sont dans le besoin. Il y a bien de quoi avoir honte.
Certes, on peut tout metre sur le dos de Blair ; on peut comprendre Balkenende et Chirac affaiblis par leur non ; il n’en demeure pas moins que chacun n’a rien voulu concédé sur ses exigences de fond (ristourne europeene, PAC ou contribution européenne); que dire de l’Espagne si “européenne” qui nous expliquait, pendant la campagne sur le référendum, les bienfaits de l’Europe sur l’ensemble des économies nationales, qui doit son développement économique aux aides européennes et qui a refusé les compromis de Bruxelles ?
Je trouve que la honte de Junker, en tant que membre d’un pays fondateur et riche, est tout à fait envisageable, logique et compréhensible. Quant aux propos du président du Conseil Européen à la sortie du sommet, ils n’étaient guère diplomatiques : “Je n’ai aucun commentaire à faire. Je n’ai pas non plus de conseil à donner au prochain président. Je ne crois pas que mes conseils lui soient utiles…”, ou lorsqu’il affirme qu’il ne sera pas à l’écoute du discours d’investiture à la présidence européenne de Blair .
Toutes les conditions étaient présentes pour cette tragédie bruxelloise, chacun avait ses exigences et personne ne pouvait lacher du leste à cause des pressions populaires. Voila, me semble-t-il, la raison profonde de l’échec de Bruxelles qu’aucun des “grands” dirigeants n’a pu surmonter et dominer, faute d’envergure : tout comme Balkenende, c’est par faiblesse que Chirac ne pouvait rien lâcher sur la PAC et que Blair a proposé des conditions de négociations inadmissibles aux Français (je me base sur vos propos quant à l’assez faible légétimité de Blair chez les Anglais) pour ne pas pouvoir perdre la face dans son pays.
Ce sont les intérêts nationaux incarnés par nos dirigeants au sein du Conseil Européen qui constituent le frein majeur de la dynamique européenne. Pour l’instant, je crois, et j’aimerais bien avoir votre avis sur la question, que tant que le CE,animé par des intérêts contradictoires parce que nationaux, aura une place prépondérante dans l’UE, nous resterons embourbés.
Bonne continuation,
Guillaume
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