Ni ANDO
08/09/2008
Les Russes disent (mais pas tous) qu’ils ont déclenché l’effondrement et la dissolution de l’Union soviétique dans le but de mettre à bas le soviétisme/communisme sans effusion de sang, ce pays ne pouvant démographiquement plus se permettre de nouvelles tragédies. L’Union incarnait et portait le soviétisme, le PC de l’URSS était symbiotiquement inclu dans les structures fédérales de l’Union. Dissoudre cette union c’était donc du même coup liquider l’appareil soviétique. Procédé certes brutal mais qui s’est révélé efficace et, effectivement, sans effusion de sang (excepté dans les pays baltes, mais à une toute petite échelle). Quand Eltsine s’écrie “Prenez autant d’indépendance que vous voulez” à l’attention des Républiques administratives de l’Union, ce qu’il dit en réalité c’est “Quittez au plus vite l’Union afin que le centre s’effondre, et que nous nous libérions du communisme”. La Russie “culturelle” ou “ethnique” (mais être Russe ressort de l’appartenance d’une culture et certainement pas d’une ethnie) a donc éclaté en trois composantes essentielles, la Fédération de Russie actuelle, la Biélorussie et l’Ukraine. Il faut être allé en Ukraine pour comprendre immédiatement à quel point l’Ukraine c’est aussi la Russie, n’en déplaise aux nationalistes assez durs de là bas (nationalistes que l’on appellerait nos “régionalistes” en France). L’Ukraine qui est d’ailleurs un pays provincial, avec le charme qui va avec. La culture, l’histoire, les racines, la langue, la mentalité, la géographie et l’intérêt bien compris concourent à ce que la Russie se réunifie maintenant que cette dernière a décidé de reprendre son destin en mains. De même que l’Europe a accepté que les deux Allemagnes se réunifient, il faudra bien qu’elle accepte la réunification russe, réunification qui pourrait prendre la forme d’une confédération. Cette réunification se fera sans guerre (mais peut-être pas sans drame) et sera un facteur de paix et de stabilité en Europe.
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier