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Il n’est pas rare qu’écrivains et poètes soient plus clairvoyants et plus précoces dans le dévoilement des “choses cachées depuis la fondation (d’un) monde ” que les plus fins analystes :
dans son roman de science-fiction “Le Troupeau aveugle” (titre original : The Sheep Look Up)  paru en 1972, l’écrivain britannique John Brunner décrivait l’évolution des USA confrontés à l’implosion progressive des sociétés mondiales, et particulièrement celle nord américaine,  causée par l’accumulation des désastres écologiques et des désintégrations sociales ; acculées, les “autorités ” y font appel à un scientifique à qui l’on fourni toutes les données disponibles et toute la puissance informatique disponible, à charge de trouver LA solution; à la toute fin du roman, alors qu’émeutes, incendies et empoisonnements ravagent plusieurs métropoles, un coup de fil pressant du haut commandement parvient au dit scientifique ; toutes données malaxées, le super computer vient juste de donner sa solution - il n’y a en a qu’une, logique et efficiente ; la bonne nouvelle, c’est qu’elle est déjà en voie d’application - la mauvaise, c’est que pour sauver la planète, il faut que les USA s’autodétruisent…
Ce très bref résumé ne rend pas justice à cet ouvrage dont la lecture, comme bien d’autres de Brunner, pétille de coeur et d’intelligence politique (je citerais “Sur l’onde de choc”, The shockwave rider en édition originale, où JB décrit comment un rebelle surdoué en informatique déclenche la révolte libératrice globale en rendant accessibles à tout un chacun la totalités des informations stockées sur support informatiques, en écrivant des “serpents” informatiques ( nos “virus ” contemporains) qui se dupliquent dans toues les machines connectées… ouvrage paru en 1975 !! ) et valent toujours la lecture, le “déchaînement de la matière”, la “psychologie crisique”, ainsi que les “termites”, y sont fort présents…

Quand aux poètes, parmi bien des citations possibles, celle-ci : “Nous vivons une époque épique- et nous n’avons plus rien d’épique” - Léo Ferré

Dans le jeu géopolitique actuel, l’aspect psychologique est essentiel et il est bon de détourner de temps en temps les yeux du terrain des données purement politiques et économique pour s’intéresser à ce qui leur donne sens : les peuples et les civilisations qui leur sont liés.

Ici, il sera question de la façon dont les Chinois absorbent et digèrent les produits culturels de la civilisation occidentale à travers la prestation d’un jeune prodige du piano venu de Hong Kong. On peut faire le lien avec la façon dont les Occidentaux sont peu à peu devenus des experts dans les cultures du monde entier, meilleurs que les experts issus de ces peuples, alors que leur civilisation s’imposait progressivement au reste du monde.

L’article du Huffington Post qui rendait compte du sujet , il y a quelques mois, renvoie à une page de commentaires qui permettent de se faire une idée de la façon dont les Anglo-saxons éduqués, dont on peut penser qu’ils constituent la majorité du lectorat du site, perçoivent l’apparition de ce petit Mozart made in China.