Stephane Eybert
28/05/2009
Je vois cette question du suicide en relation avec la psychologie anglo americaniste. Cette position dominante et arrogante envers le reste du monde, ce suprematisme victorien a defaut d’etre victorieux, associee a ce reve d’isolement de la mere patrie du reste du monde, cette possibilite d’une ile, ont certainement un cout, plus visible chez les individualites faibles se retrouvant a fond de cale de la machine infernale.
Jean Lemoine
28/05/2009
Dans la même veine, le Time avait fait un sujet sur la médication des soldats en Irak (30% admettaient être sous anti-dépresseurs, si j’ai bonne mémoire), et plus récemment (avril 2009) sur l’hécatombe chez les recruteurs.
Voir : http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,1889152-1,00.html
Christophe Richard
29/05/2009
Bonjour,
Il faut peut-être surtout y voir la difficulté de faire exister un modèle guerrier solide et adapté dans une société post-moderne.
1/ Une relation de plus en plus contractuelle entre l’Etat et l’individu, qui écrase les idées de citoyenneté et de nation, d’où une tension sur le mythe sacrificiel, et sur la légitimité de la violence que prétend canaliser le politique.
2/ Des G4G qui imposent des règles du jeu encore difficilement perceptibles, et soumettent les institutions militaires dans leurs structures traditionnelles là encore à de fortes tensions. C’ est cette fois le groupe guerrier, chargé de la transmission des savoirs et de la régulation des relations avec la communauté qui est fragilisé.
3/ Un refus de plus en plus grand du risque et de la responsabilité individuelle, qui ne permet pas d’accéder à cette discipline lucide qui permet au guerrier de préserver son honneur, et donc son sens de la mesure.
Tout cela avec l’usure inhérente des guerres expéditionnaires, qui en plus aujourd’hui ne coupe plus le soldat de son “arrière” grâce aux moyens de communication modernes…
C’est toutes les puissances qui fondent traditionnellement le modèle guerrier qui sont testées…Et sans ce modèle psychologique, point d’unité psychologique de l’homme dans la guerre, plus que des victimes ou des machines.
Crapaud Rouge
29/05/2009
Il serait intéressant de comparer avec la guerre d’Algérie où les combattants n’étaient pas “isolés” par des systèmes protecteurs, mais de plein pied avec leurs adversaires. Cette comparaison pourrait amoindrir la thèse “psychologiste” : il est probable que toutes les guerres sont traumatisantes, et pour tous les acteurs, (hormis les chefs qui ne sont pas sur le terrain). Les enfants soldats en Afrique, par exemple, continuent après leur libération à faire des cauchemars terribles, et typiques d’un état traumatique. Nos sociétés modernes sont seulement plus à même de révéler les traumatismes, car l’organisation sociale exige beaucoup des individus.
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