jc
12/01/2020
Les Anciens Grecs définissaient l'aïon comme un temps "a-temporel", vide d'événements, qu'ils opposaient au chronos. Il me semble naturel de considérer ici que le Temps (T majuscule) est l'aïon et le temps (t minuscule) est le chronos.
Les concepts de contraction du temps et de dilatation de l'espace, qui apparaissent chez Guénon¹, reviennent souvent sous la plume d'un PhG qui semble les manier avec aisance. Ce n'est pas mon cas, car, comme sans doute beaucoup de scientifiques, le temps est pour moi le temps des modernes, qui est basiquement représenté par la droite réelle R (et l'espace usuel par R³).
C'est peut-être la raison pour laquelle je ne comprends pas grand chose à la définition que Thom donne d'une fonction en Biologie. Comme sa définition semble générale et donc applicable à la métahistoire en particulier, peut-être PhG pourra-t-il associer aux considérations développées dans son article une fonction historique² précise (donc une finalité) dont les contractions temporelles sont le symptôme ? Voici cette définition³:
"Certains auteurs opposent fonction et fonctionnement. Je propose de voir dans cette opposition une caractéristique
essentielle du concept de fonction. Car il est de l'essence de la fonction de fonctionner… même si parfois la fonction ne fonctionne pas. De ce point de vue le terme fonction se rapproche linguistiquement de la forme du gérondif (le "doing" anglais). On peut métaphoriquement représenter le concept de fonction par une fronce d'hystérésis associée à l'opposition de deux temps:
un temps "a-temporel", une éternité vide d'événements, ce que les Anciens Grecs appelaient aïon, et un temps qualitativement spécifié, chronos, qui est porteur d'événements catastrophiques, et où se déroule l'exécution d'actes."
Comme dans toute(?) fronce d'hystérésis, on est ici en présence d'un conflit de type tension/relâchement que l'on retrouve dans les situations les plus diverses: fonctionnement du coeur ou d'un moteur thermique, voire d'une civilisation (les cycles d'un Manvantara⁴). (Thom l'utilise dans son article pour modéliser le fonctionnement des muscles des jambes dont la fonction est de permettre de marcher (l'aïon est associé à l'état du muscle au repos et le chronos à l'état contracté.)
¹: Cf. le chapitre "Le temps changé en espace" dans "Le règne de la quantité..."
²: Pour Thom il est évident que, dans les sociétés, c'est la fonction qui crée l'organe et en tire argument pour penser qu'
il en va de même en biologie).
³: Extraite de "Structure et fonction en biologie aristotélicienne" (AL, p.257)
⁴: Cf. https://www.dedefensa.org/article/vers-un-effondrement-de-civilisation
Olivier le verseau
12/01/2020
Le temps, le fonctionnel, a échappé au Temps.
Toute accélération d’un corps peut entraîner l’impossibilité de l’arrêt de ce corps et donc la collision ou la désintégration.
Le système est totalement déréglé et le temps des évènements s’en trouve à son tour déréglé.
Comment alors appréhender le monde réel ?
Comme un satellite échappant à la gravitation qui le maintient en orbite stationnaire, le temps a perdu son orbite.
Autre piste qui pourrait se présenter : la notion de pressurisation ou de dépressurisation.
Enfin les notions d’implosion ou d’explosion selon les assemblages des bombes atomiques ( par insertion ou par implosion)
Dernière question : L’espace peut-il être maintenu sans le temps ?
Ou bien le monde réel peut-il survivre à un temps déréglé ?
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