nn
18/09/2007
C’est vraiment court comme analyse. Ressemble à un lapin dans les phares d’une bagnole le père Grasset.
La vie est décidément très compliquée et la fuite dans la littérature, si justifiée et agréable soit-elle n’aide que celui qui s’y adonne. Mais où sont, non pas les neiges d’antan, mais les débuts de mise en perspective, les tentatives de description ordonnée, les théories explicatives un peu plus générales ?
Le Pakistan est en apparence inexprimable, inextricable : Musharaf et l’ISI sont prêt à nous livrer (voire à assassiner) des coupables pakistanais désignés pour le meurtre des ingénieurs de la DCN à Karachi, tout en connaissant parfaitement le rôle de l’axe Delhi-Tel-Aviv-Washington pour empêcher que la marine pakistanaise soit opérationnelle. Et le jeu de la Chine, si proche ?
Une certitude : Kouchner Lévitte et Sarkozy n’ont pas le moindre doute sur ce qu’ils sont ni sur ce qu’ils veulent.
Ne soyez pas le dernier à vous interroger sur le jeu de ce trio. Blair en caniche, à la rigueur. Mais ces trois là ? Pitbuls, mastiffs, roquets enragés ?
Les euthanasier politiquement aurait été sage naguère. Il faut maintenant les castrer.
bituur esztreym
18/09/2007
une remarquable analyse des propos de kouchner, de tous les propos de son intervention, pas seulement une phrase, sur le fond, sur la forme, avec mise en perspective sur ses positions d’il y a quelques années, avec analyse de la position iranienne, des non-dits sur le rapport du régime iranien avec le terrorisme, autre sujet plus réel que la bombe iranienne, etc. :
http://www.iran-resist.org/article3800
dedefGM
18/09/2007
Si j’ai bien compris la tentative de sanctions économiques contre l’Iran, via la mise des pasdarans sur la liste de l’Axe du Mal, a échoué.
Deutschland a dit Nein, les affaires continueront ; d’autres, dont Sarko ont dit oui, mais c’est insuffisant.
Mais pourquoi Sarko a t il dit oui ? et pourquoi en rajoute-t-il? Likoudnik rentré? Contrats de pétrole en Irak pour Total ? autre chose?
Francis
18/09/2007
a véritable urgence est de dénouer ce psychodrame fondé sur la peur et dont les acteurs se situent aussi bien au Moyen-Orient qu’en Occident. » Armand Erchadi, enseignant-chercheur à Paris Sorbonne.
... La peur est devenue depuis 1979 le fondement de la société iranienne… les mollahs ont partiellement réussi à créer ce dont les régimes fascistes avaient à peine rêvé : un « homme nouveau ». Encadré, rééduqué, intoxiqué, l’homo iranicus est soumis à une constante surveillance biopolitique, qui vise, par la violence et par la peur, non seulement à remodeler son esprit, mais jusqu’à son corps même et sa façon de se vêtir. À l’intérieur des appartements, c’est la liberté d’expression, l’ouverture aux autres cultures, la chaleur des rapports humains. Mais dès que le seuil de la porte est franchi, les peaux se couvrent, les visages se ferment et les bouches deviennent muettes. Aussi est-il illusoire, et dangereux, de croire que la République islamique serait un colosse aux pieds d’argiles qui pourrait être renversé du jour au lendemain : nous n’avons pas affaire à l’Union soviétique de Mikhaïl Gorbatchev, mais plutôt à la République populaire de Chine de Deng Xiaoping.
La peur ne se trouve pas d’un seul côté. Dans le monde occidental, elle est nourrie par l’ignorance de va-t-en-guerre néo-conservateurs. En décembre 2003, au zénith de l’hystérie qui suivait la « libération de l’Irak » ...
Pour vaincre cette peur, en Iran et dans tout le Moyen-Orient, ainsi qu’en Occident, l’initiative doit, et peut, venir de la France. Le problème n’est pas que l’Iran possède un jour l’arme nucléaire, mais que cette perspective puisse justement constituer un problème…
Pour restaurer la confiance et faire advenir progressivement le règne du droit en Iran, trois actions s’imposent : 1° écarter des cercles du pouvoir les conseillers idéologues, dont les positions atlantistes et occidentalistes sont non seulement dangereuses pour la paix, mais profondément antifrançaises ; 2° respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Iran et lui reconnaître un rôle de puissance régionale majeure ; 3° non pas geler les investissements français en Iran, ...
... mettre en action une diplomatie de la connaissance, contre le volontarisme guerrier, qui dissimule bien souvent une politique de l’ignorance.
Un journaliste interroge un homme : « - L’Iran, c’est un pays chiite. Al-Qaida, ce sont des chiites ou des sunnites ? » La voix tremble, la tête et les mains s’agitent, et s’ensuit la plus belle série de bourdes, qui servira aux historiens de l’avenir pour décrire la méconnaissance de la géopolitique de l’Islam en France au début du XXIe siècle : « - On ne peut pas qualifier Al-Qaida comme ça… le GSPC en Algérie… non mais je vais expliquer… alors je vous réponds, il est impossible d’y répondre… pour une raison que je vais démontrer tout de suite… on ne peut pas dire les combattants d’Al-Qaida sont tous chiites, sont tous sunnites, on ne peut pas présenter les choses comme ça… il y a un certain nombre de jeunes Français qui vont se faire mourir en Irak, pour le sacrifice, est-ce qu’on peut les réduire à l’appartenance à une ethnie ?... c’est une erreur ! »
Soixante-neuf jours plus tard, l’interviewé, Nicolas Sarkozy, était élu sixième président de la Ve République.
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