Francis Lambert
30/08/2008
AFP 30/08/2008 L’OSCE met en cause la Géorgie.
Des observateurs de l’OSCE ont gravement mis en cause la Géorgie dans le déclenchement de la crise dans le Caucase, rapporte l’hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi, citant des “rapports” parvenus de “manière informelle” au gouvernement allemand.
La Géorgie a intensément préparé l’action militaire contre l’Ossétie du Sud et a lancé son offensive avant que les chars russes soient entrés dans le tunnel de Roki reliant la Russie et la Géorgie, d’après Der Spiegel qui cite des rapports d’observateurs militaires de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en mission dans le Caucase.
Ces documents évoquent même la possibilité que des crimes de guerre aient été commis par la Géorgie qui aurait attaqué des civils d’Ossétie du Sud alors qu’ils dormaient, selon la même source.
Frédéric GUILLIEN
31/08/2008
C’est passionnant toutes ces gesticulations.
Les agents atlantistes qui annoncent des sanctions européennes à coup sûr… les européens moins atlantistes qui sont obligés de dire que non. Comme prévu depuis le début. Parce qu’on le sait tous depuis le début que l’Europe va dire oui à la Russie, sans éclat, et qu’elle ne va pas dire non aux US, non plus… comme d’habitude.
J’ai envie d’émettre une thèse très optimiste.
Les russes veulent un retour des affaires internationales à l’ONU. Ils veulent que l’indépendance du Kosovo soit annulée, et l’indépendance de l’Ossétie et de l’Abkhazie seraient la monnaie d’échange…
J’avoue que c’est terriblement naïf comme point de vue. Mais tout dans leur action semble dicté par cette volonté... de signifier, avec mesure, qu’ils peuvent eux aussi agir unilatéralement… et que si ça doit se généraliser, ça va se finir en pugilat. Finalement, la Chine aussi, d’ailleurs, a intérêt à ce que cette affaire aille jusqu’au bout, eu égard à ce que vous rappeliez, le Tibet… Et donc, qu’à la fois l’affaire du Kosovo et l’affaire de Géorgie se soldent par une annulation des différentes déclarations d’indépendance.
Les russes sont-ils aussi machiavéliques et aussi soucieux de l’ordre du monde ?
Bilbo
01/09/2008
Plus je lis d’appréciations sur cette crise, plus mon sentiment est celui d’une partie d’échecs semblable à celles que pratiquait Kasparov. Ce grand champion avait pour habitude d’amener l’adversaire à faire un choix/pari. Ce choix/pari était matérialisé par une pièce qu’il proposait de prendre à l’adversaire, le reste de l’échiquier étant presque neutralisé. Parfois il fallait prendre, parfois il ne le fallait pas.
Kasparov ne pouvait déterminer le déroulement du reste de la partie sur ce seul coup, mais il en ressortait un avantage souvent déterminant.
Sa force résidait dans cette capacité à faire des paris tout en restant insondable par ses adversaires.
Je crois qu’il en va de même pour Poutine.
Dans le cas présent, les pièces dont il dispose sont individuellement moins puissantes que celles dont disposent les USA. Mais leur disposition semble beaucoup plus solide que celle des USA et elle offre un bien meilleur potentiel d’utilisation.
Poutine a fait un pari sur la Géorgie. Il a pu anticiper assez facilement les premiers coups suivant ce pari, comme l’illustrent les actions russes jusqu’à présent (forte impression de maîtrise totale du timing). Dans une seconde phase, il réagit et réagira au coup par coup aux actions occidentales, la contre-offensive médiatique semblant faire partie de cette seconde phase.
Quant aux Américains, il leur faudra 2-3 ans pour comprendre pleinement ce qui s’est passé en Géorgie, tout comme il leur a fallu du temps pour comprendre Staline au sortir de la seconde guerre mondiale. Entretemps Poutine sera avantagé par le jeu stéréotypé américain.
Le reste du monde n’est que spectateur de cette formidable partie. Chacun peut réfléchir à la partie en cours mais personne ne peut déterminer vraiment quelle sera la suite de la partie.
Bilbo
01/09/2008
Medvedev annonce les “cinq principes” de sa politique étrangère
SOTCHI, 1er septembre - RIA Novosti. Le président russe Dmitri Medvedev a exposé dimanche à Sotchi les “cinq principes” de sa politique étrangère, au lendemain de la reconnaissance par Moscou de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
“Pour la politique étrangère, je m’inspirerai de cinq principes”, a-t-il affirmé dans un entretien accordé à trois chaînes de télévision russes.
Premièrement, la Russie reconnaît la primauté des normes fondamentales du droit international qui régissent les rapports entre les nations civilisées.
Deuxièmement, la Russie prône un monde multipolaire. “L’unipolarité est inacceptable”, a souligné le chef du Kremlin. La Russie “ne peut pas accepter un ordre mondial où toutes les décisions sont prises par un seul pays, même aussi important que les Etats-Unis”, car ce monde est “instable et conflictuel”, a relevé le président russe.
Troisièmement, la Russie ne veut de confrontation avec aucun pays. “La Russie n’a pas l’intention de s’isoler. Nous développerons dans la mesure du possible un partenariat amical avec l’Europe, les Etats-Unis et d’autres pays du monde”, a affirmé le chef du Kremlin.
Quatrièmement, la protection de la vie et de la dignité des citoyens russes, “où qu’ils se trouvent”, est une priorité incontestée. “Nous défendrons les intérêts de nos entreprises à l’étranger. Et le monde doit savoir qu’il y aura une riposte à toute agression”, a-t-il souligné.
Cinquièmement, la Russie défendra ses intérêts dans les régions “amicales”. “Comme beaucoup d’autres pays, la Russie a des intérêts privilégiés dans un certain nombre de régions. Ces régions abritent des pays qui entretiennent avec la Russie des liens amicaux”, a constaté M. Medvedev, précisant qu’il ne s’agissait pas forcément de pays frontaliers.
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