Ni ANDO
09/10/2008
Jacques Sapir : « Tant que les responsables et leurs conseillers nauront pas quitté le cadre théorique et idéologique du néolibéralisme non seulement ne pourront-ils pas porter remède aux raisons profondes de la crise, mais encore seront-ils peu crédibles dans la lutte contre les effets immédiats de cette dernière. On ne met pas en uvre une nouvelle stratégie avec ceux qui ont été à la base de léchec. La crise actuelle nest pas un simple mouvement du cycle des affaires. Elle met en cause des éléments bien plus fondamentaux ».
Il y a une prise de conscience de la nécessite de revoir les règles du jeu. Mais si cette prise de conscience semble générale (au moins dans les déclarations), on ne voit rien de semblable se manifester, pour le moment, aux Etats-Unis. Il faudra donc que la crise saggrave encore jusquà ce que cette prise de conscience simpose à lestablishment étasunien. Tant que cette prise de conscience naura pas fait son chemin dans ce pays, il ny aura pas de sortie de crise, tout aux moins pour les Etats-Unis puisquun découplage devrait intervenir un mois ou lautre en 2009 entre les Etats-Unis et lEurope : passé un certain cap, la situation se stabilisera en Europe tandis quelle continuera à empirer là bas. Mais cette prise de conscience débouchera fatalement sur des politiques qui ramèneront sans doute ce pays au rang dune puissance régionale un peu particulière (un peu comme la Russie de 1992 qui restait une puissance mondiale par certains aspects mais devenait régionale par beaucoup dautres). Les Etats-Unis nont donc plus devant eux quun faux choix : soit refuser de se remettre en question et subir une crise davantage dévastatrice, soit se remettre en question et perdre le statut (et les très lucratifs avantages qui vont avec) de puissance clé de voute du système euro-atlantique mondialisé.
Jean-Paul Baquiast
09/10/2008
Permettez moi d’ajouter mon avis, qui ne différe guère il est vrai de celui de Ddefensa
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=150&r_id=
Francis Lambert
10/10/2008
“l’actuelle déroute du système anglo-saxon” : ce défaussement de notre collaboration au système n’est pas à notre honneur. Il porte à nouveau atteinte à notre crédibilité, enfin ce qu’il en reste. N’oublions pas que les effets de levier bancaire (le rapport fonds propres à fonds prêtés) sont bien plus excessifs sur notre continent que dans la nébuleuse anglo-saxonne “vertueusement” dénoncée. En outre les banques des Nations d’europe ont emprunté massivement des dollars en profitant de son taux écrasé, exactement comme des ménages défavorisés ont emprunté grâce aux subprimes ! Mais en plus elles ont spéculé avec des effets de levier autour de 50 (!) sur des économies émergentes et des produits dérivés dont elles se sont gavées. Malgré les “règles prudentielles soi-disant modèles” de nos Nations. Les commentaires actuels de nos responsables sont abjects et impayables : le système a été sur-exploité dans la débauche par les banques des Nations d’europe.
De plus les Nations Historiques du continent ont eu dans les années 90 l’exemple des faillites et nationalisations bancaires des Nations Nordiques ... subitement le “modèle Suédois” n’a plus été revendiqué par “les gauches” ! Les Nations d’europe en plus de leur Histoire “éblouissante” ont donc été averties, sur leur sol, avec 15 ans d’avance.
Il y a encore l’exemple préliminaire de la crise immobiliaire du Japon. L’empire du Soleil Levant n’est toujours pas sorti de sa crise des années 80 : c’est dire ce qui nous attend. Mais là autant parler de Martiens pour Mélenchon & Co (nous).
Ne parlons pas des économistes qui nous préviennent aussi depuis des années : les Nations, autistes opportuns, sont toujours surprises.
Ainsi ces Nations nous ont répétés pendant plus d’un an que nous étions, par leurs vertus, à l’abris de la crise, de toute crise.
Evidemment les mêmes importaient une expérience pire ... mais c’est donc la responsabilité des autres. Où en sont ces Nations ? Elles se définissent imperturbablement par leur soumission, leur ignorance arrogante, leur rapacité et leur lacheté pour le coup toujours Historique !
Les glorieuses Nations d’europe sont simplement en faillite, elles n’ont même pas le courage de l’envisager !
Cette crise qui n’est qu’une suite va dépasser pour longtemps nos honteuses constantes Nationales, mais cette attitude est dans la ligne de nos “Histoires”. En effet l’histoire de nos Nations n’est qu’une posture pour se défausser de leurs crimes, chaque Histoire Nationale accuse les autres, ces grotesques “leçons de l’Histoire” sont ainsi parfaitement inefficaces car ce n’est tout simplement pas l’Histoire. Le virtualisme définit tout notre passé, alors le reste est à l’avenant, en boucles criminelles ...
Nos Nations ajoutent maintenant le grotesque du déni à leurs faillites. L’Islande nous avertis encore, mais évidemment en vain.
Stephane Eybert
10/10/2008
Je pense au contraire que nous sommes plus que jamais dans ces jeux de geopolitique. Sauf qu’aujourd’hui les jeux sont faits. Et certains ont perdu pour avoir trop joue. Quand aux autres, ils aimeraient bien pouvoir enfin s’assoir a la table. La France saura t’elle garder son strapontin..
Stephane Eybert
10/10/2008
Cette crise est la petite secousse tellurique du au jeu de ces plaques continentales geopolitiques.
Stephane Eybert
10/10/2008
Je veux croire qu’il y a un jeu geopolitique, de la part des nations certes, mais aussi de la part de groupes d’interets souvent a-nationaux et parfois trans nationaux.
Les operations psychologiques aux USA, a Londres et a Madrid pour ne parler que des plus recentes ont servi des interets pas toujours nationaux.
La crise financiere actuelle, symptome d’une crise geopolitique, a ete precipite par ceux qui ont cherche a profiter une derniere fois, a tous prix, du systeme corrompu. Des grandes fortunes se font ces jours ci. Warren Buffet grand gagnant de cette quinzaine par son achat avise de parts et son soutient comprehensible pour AIG va peut etre meme devenir le prochain secretaire au tresor. Tresor qu’il saura gerer aussi bien que le sien, mas probablement pas dans l’interet de la nation americaine.
Cette crise psychologique profonde et latente est a ne pas confondre avec la crise financiere dont le declenchement a ete opportun pour certains au centre de l’establishment.
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