Tatanka
08/09/2007
Dites aux polonais que l’Amérique, c’est loin.
Apparemment ils n’ont pas vraiment regardé la carte du monde.
Lecteur
10/09/2007
A mon avis, vous êtes dans l’erreur en ne voyant pas ce qui se joue ici.
La Pologne est en train de poser LA question : quelles bases éthiques pour le projet européen ?
Si la seule base, c’est de répéter ; pas de peine de mort, pas de peine de mort. Alors qu’elle est abolie dans tous les pays de l’UE, sauf pour les enfants dans le ventre de leur mère et que certains pensent l’introduire pour les vieillards, c’est de la propagande mensongère de cabris amoraux.
Au même moment, le pape Benoît XVI vient de lancer un appel vigoureux à Vienne à l’Europe pour qu’elle entende ceci. Ce n’est ni accidentel, ni anecdotique. Cela pose au fond la question, qui, à mon avis, demain ou après demain fera tomber l’UE comme est tombée l’URSS.
VISITE APOSTOLIQUE EN AUTRICHE
RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS ET LE CORPS DIPLOMATIQUE
DISCOURS DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI Source http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2007/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20070907_hofburg-wien_fr.html
Vienne, Hofburg,
Vendredi 7 septembre 2007
Monsieur le Président fédéral,
Monsieur le Chancelier fédéral,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement fédéral,
Mesdames et Messieurs les Députés du Parlement national et les Membres du Sénat fédéral,
Mesdames et Messieurs les Présidents régionaux,
Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs !
Introduction
Cest pour moi une grande joie et un honneur de vivre aujourdhui cette rencontre avec vous, Monsieur le Président fédéral, avec les Membres du Gouvernement fédéral, et avec les Représentants de la vie politique et publique de la République dAutriche. Cette rencontre au Palais de la Hofburg est le reflet des bonnes relations, empreintes dune confiance mutuelle, entre votre Pays et le Saint-Siège, dont vous avez parlé, Monsieur le Président. Je men réjouis vivement.
Les relations entre le Saint-Siège et lAutriche sinscrivent dans le vaste ensemble des relations diplomatiques dont la ville de Vienne constitue un important carrefour, parce que cest ici que plusieurs organisations internationales ont aussi leur siège. Je me réjouis de la présence de nombreux Représentants diplomatiques, que je salue respectueusement. Je vous remercie, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, pour votre engagement non seulement au service des pays que vous représentez et de leurs intérêts mais aussi au service de la cause commune de la paix et de lentente entre les peuples .
Cest ma première visite, comme Évêque de Rome et comme Pasteur suprême de lÉglise catholique universelle, dans ce pays que je connais cependant depuis longtemps et par de nombreuses visites précédentes. Cest permettez-moi de le dire véritablement une joie pour moi de me trouver ici. Jy compte de nombreux amis et, en tant que voisin Bavarois, le mode de vie et les traditions autrichiennes me sont familiers. Mon grand Prédécesseur le Pape Jean-Paul II, dheureuse mémoire, a visité lAutriche à trois reprises. Chaque fois, il a été reçu par la population de ce pays avec une grande cordialité, ses paroles ont été écoutées avec attention et ses voyages apostoliques ont laissé leurs traces.
...” Europe
La « maison Europe », comme nous aimons appeler la communauté de ce continent, sera pour tous un lieu agréable à habiter seulement si elle est construite sur une solide base culturelle et morale de valeurs communes que nous tirons de notre histoire et de nos traditions. LEurope ne peut pas et ne doit pas renier ses racines chrétiennes. Elles sont une composante dynamique de notre civilisation pour avancer dans le troisième millénaire. Le christianisme a profondément modelé ce continent : en rendent témoignage, dans tous les pays et particulièrement en Autriche, non seulement les nombreuses églises et les importants monastères. Mais la foi se manifeste surtout dans les innombrables personnes quelle a portées, au cours de lhistoire jusquà aujourdhui, à une vie despérance, damour et de miséricorde. Mariazell, le grand Sanctuaire national autrichien, est en même temps un lieu de rencontre pour plusieurs peuples européens. Cest un de ces lieux dans lesquels les hommes ont puisé et puisent toujours « la force den haut », pour vivre une vie droite.
Ces jours-ci, le témoignage de foi chrétienne au centre de lEurope sexprime aussi dans le « Troisième Rassemblement cuménique européen » qui se tient à Sibiu (en Roumanie), avec pour thème : « La lumière du Christ brille pour tous. Espoir de renouvellement et dunité en Europe » . Bien entendu, on se souvient également du « Katholikentag » dEurope centrale qui, en 2004, sur le thème « Le Christ espérance de lEurope », a rassemblé tant de croyants à Mariazell !
On parle souvent aujourdhui du modèle de vie européen. On entend par là un ordre social qui conjugue efficacité économique avec justice sociale, pluralité politique avec tolérance, libéralité et ouverture, mais qui signifie aussi maintien des valeurs qui donnent à ce continent sa position particulière. Ce modèle, face aux impératifs de léconomie moderne, se trouve placé devant un grand défi. La mondialisation, souvent citée, ne peut être arrêtée, mais la politique a le devoir urgent et la grande responsabilité de lui donner des règlements et des limites capables déviter quelle ne se réalise aux dépens des pays les plus pauvres et des personnes pauvres dans les pays riches et au détriment des générations futures.
LEurope, nous le savons, a certainement vécu et souffert aussi de terribles erreurs. Que lon pense aux rétrécissements idéologiques de la philosophie, de la science et aussi de la foi, à labus de religion et de raison à des fins impérialistes, à la dégradation de lhomme par un matérialisme théorique et pratique, et enfin à la dégénérescence de la tolérance en une indifférence privée de références à des valeurs permanentes. Cependant, lune des caractéristiques de lEurope est la capacité dautocritique qui, dans le vaste panorama des cultures mondiales, la distingue et la qualifie.
La vie
Cest en Europe qua été formulé, pour la première fois, le concept des droits humains. Le droit humain fondamental, le présupposé pour tous les autres droits, est le droit à la vie elle-même. Ceci vaut pour la vie, de la conception à sa fin naturelle. En conséquence, lavortement ne peut être un droit humain il est son contraire. Cest une « profonde blessure sociale », comme le soulignait sans se lasser notre confrère défunt, le Cardinal Franz König.
En disant cela, je nexprime pas un intérêt spécifiquement ecclésial. Je voudrais plutôt me faire lavocat dune demande profondément humaine et le porte-parole des enfants qui vont naître et qui nont pas de voix. Le faisant, je ne ferme pas les yeux devant les problèmes et les conflits de nombreuses femmes et je me rends compte que la crédibilité de notre discours dépend aussi de ce que lÉglise elle-même fait pour venir en aide aux femmes en difficulté.
Jen appelle dans ce contexte aux responsables de la politique, afin quils ne permettent pas que les enfants soient considérés comme des cas de maladie ni que la qualification dinjustice attribuée par votre système juridique à lavortement soit de fait abolie. Je le dis par souci profond des valeurs humaines. Mais ceci nest quun aspect de ce qui nous préoccupe. Lautre aspect est de faire tout notre possible pour rendre les pays européens de nouveau plus ouverts à laccueil des enfants. Je vous en prie, encouragez les jeunes qui, par le mariage fondent de nouvelles familles, à devenir mères et pères! Vous ferez ainsi du bien, non seulement à eux-mêmes, mais aussi à la société tout entière. Je vous encourage fermement dans vos efforts politiques pour favoriser des conditions qui permettent aux jeunes couples délever des enfants. Tout ceci, cependant, ne servira à rien, si nous ne réussissons pas à créer de nouveau dans nos pays un climat de joie et de confiance en la vie, dans lequel les enfants ne sont pas perçus comme un poids, mais comme un don pour tous.
Le débat sur ce quon appelle « laide active à mourir » constitue aussi pour moi une vive préoccupation. Il est à craindre quun jour puisse être exercée une pression non déclarée ou même explicite sur les personnes gravement malades ou âgées pour quelles demandent la mort ou pour quelles se la donnent elles-mêmes. La réponse juste à la souffrance en fin de vie est une attention pleine damour, laccompagnement vers la mort en particulier aussi avec laide de la médecine palliative et non une « aide active à mourir ». Pour soutenir un accompagnement humain vers la mort il faudrait mettre en place des réformes structurelles dans tous les domaines du système sanitaire et social, ainsi que des structures dassistance palliative. Ensuite, il faudrait prendre aussi des mesures concrètes: dans laccompagnement psychologique et pastoral des personnes gravement malades et des mourants, de leurs parents, des médecins et du personnel soignant. Dans ce domaine, le « Hospizbewegung » fait des choses remarquables. Toutes ces tâches, cependant, ne peuvent leur être déléguées à eux seuls. Beaucoup dautres personnes doivent être prêtes ou être encouragées à se rendre disponibles, sans regarder au temps ni à la dépense pour se consacrer à lassistance pleine damour aux personnes gravement malades et aux mourants.”
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