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On parle de la puissance de la Russie, de l’intégration de cette dernière dans la politique russe.  Certes, ne nombreux éléments concourent à diagnostiquer ce qui apparaît être une résurgence de la puissance Russe.  Pourtant, il me semble que les « fondamentals » russes, c’est-à-dire les assises sur lesquelles repose l’état réel d’une nation, ne sont guère si réjouissants.  Au-delà du prix des énergies fossiles qui dope probablement de manière artificielle la réalité, l’état de la société russe, dans son ensemble, est encore et malheureusement lamentable.  À preuve, l’espérance de vie de la population, chez les hommes surtout, qui ne cesse de reculer (http://www.sptimes.ru/index.php?action_id=2&story_id=9036).

Je soumets que le phénomène de recul de l’espérance de vie est un puissant indicateur de l’état de déliquescence d’une nation.  Sauf erreur, il faut aller en Afrique sub-saharienne, dans des pays ravagés qui par la guerre, qui par le SIDA, qui par l’incompétence des dirigeants, pour trouver d’autres exemples de tels reculs de l’espérance de vie.

Se pourrait-il que le recul de l’espérance de vie en Russie, que l’on observe présentement, soit en décalage avec le réel, à l’instar de la lumière de Proxima Centauri que nous voyons présentement telle qu’elle était il y a 4,22 ans ?  Peut-être.  Sinon, il m’apparaît indéniable, si l’on adhère à ma thèse voulant que l’espérance de vie est un indicateur de la qualité réelle d’une nation, que la présente démonstration de puissance de la Russie n’est que de l’esbroufe, du théâtre, que la réalité se chargera bien de démasquer.

En position de repli, la Russie doit panser ses plaies, c’est-à-dire prendre soin de sa population.  Quand cela sera fait, alors là pourra-t-elle prétendre à retrouver de sa grandeur.  À défaut, on peut penser que c’est de l’intérieur, par le biais de graves problèmes sociaux, que les dirigeants du Kremlin seront ramenés à la réalité.

Quant aux États-Unis, dans une situation de double déficit, budgétaire et commercial, ses prétentions impériales sont insoutenables.  Et, puisque je me dois d’être cohérent, je signalerai que l’espérance de vie de la population étatsunienne est la plus basse parmi les pays membres de l’OCDE.  Et que l’espérance de vie des hommes noirs est au seuil de la régression.  Se pourrait-il que ce recul imminent soit en décalage avec le réel, à l’instar de la lumière d’une explosion qui parvient à nos yeux bien avant le souffle qu’elle émet ?