Thierry DELFORGE
02/01/2007
Le phénomène du mercenariat n’est certes pas nouveau. C’était, dans la plupart des pays, un délit.
Je ne peux manquer de réagir à la comparaison abusive entre les milices fascistes et celles créées par des partis communistes.
La guerre d’Espagne, d’abord : peut-on comparer les goumiers marocains enrôlés dans l’armée franquiste et les volontaires des Brigades Internationales. Je laisse le lecteur averti effectuer cete comparaison…
L’Allemagne : dans la période de montée du nazisme les S.A. et S.S. venait le plus souvent à l’appui de la police contre les “gardes rouges”.
Le Chili : le coup de Pinochet a réussi dès la mise en oeuvre de la loi sur le contrôle des armes, loi votée sous le gouvernement d’Unité Populaire. “Patria et libertad”, organisation fasciste, possédait ses propres sicaires qui agissait en coordination avec l’armée, “loyale” à l’ordre constitutionnel. La garde personnelle d’Allende ne comptait que très peu d’hommes et les organisations révolutionnaires étaient très, très faiblement armées.
Le Congo : les mercenaires et colons armés se sont coordonnés avec les troupes belges d’intervention.
Le Vietnam : outre les corps spéciaux de nombreux agents nord-américains agissaient sur contrat privé.
Il serait intéressant d’examiner la reconversion de l’armée sud-africaine post-aparthaid. En effet
de nombreux militaires se sont reconvertis dans des sociétés de “sécurité”. C’est un phénomène massif.
On peut dire que désormais le mercenariat est légalisé. Dans le cas des Etats-Unis, c’est une tradition et, à ma connaissance, les “Minutemen”, n’ont jamais fait l’objet de poursuite.
Il faut s’interroger aussi sur les réseaux “Stay Behind” qui concernent des civils agissant sur ordre d’une puissance étrangère.
Et s’interroger aussi sur les missions de la Sûreté belge à l’étranger s’agissant des “intérêts belges”, en l’occurence ceux de groupes financiers et industriels. Des agents de la sûreté se sont baladés au Kazakhstan à l’appui d’une tentative d’Electrabel/BBL de mettre la main sur l’exploitation du gaz.
La Convention de Genève prévoit expressément le statut de combattant insurgé, statut auquel ne peuvent prétendre les groupes paramilitaires agissant hors du cadre légal mais assurés de l’impunité que leur garantit le gouvernement.
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