bert
27/03/2008
Je vois les deux situations comme plutôt symétriques, voire opposées.
Dans le cas de l’Irak, il s’agit d’un pays occupé militairement par les USA, dont le gouvernement est totalement dépendant des USA et de ses forces militaires, et qui n’a qu’une très faible assise populaire, et aucune marge de manoeuvre, ni avec le peuple, ni avec l’occupant. L’Irak est une province de l’empire, aurait dit l’empereur Hadrien.
Le Pakistan est quasiment dans une situation inverse. les USA ont délégué au Pakistan, et notablement à son armée (le Pakistan était communément appelé le pays des trois “A”, Allah, l’Armée et l’Amérique)et à l’ISI qui en est issue, la totalité de sa politique dans la région, et cela est flagrant depuis le règne de Zia Ul Haq. Au Pakistan, au gré des errances de la politique étrangère US dans la région, dont les intérêts sont souvent bien différents de ceux défendus au Moyen Orient (Asie centrale, Russie, Chine, Iran…), ce sont les USA qui dépendent de l’armée pakistanaise, tandis que le pouvoir politique pakistanais, plus ou moins ouverts selon les époques (Bhutto, Sharif, Musharraf) disposait d’une forte assise interne, parfois très localisée géographiquement (Bhutto), parfois très ancrée sur le pouvoir militaire (Musharraf), mais toujours très forte.
Les USA n’ont jamais pu réellement imposer une politique directe et suivie au Pakistan. D’abord favorable aux taleban, comme l’étaient les pakistanais, ils leur devinrent hostiles alors que le Pakistan continuait à les soutenir. Parfois favorable à un partage “ethnique” du pouvoir en Afghanistan, ils s’opposèrent alors aux revendications pakistanaises hostiles à l’entrée dans le jeu des tadjiks ou des ouzbeks.
Menaçant depuis 2001, ils ont pourtant été “baladé” par Musharraf jusqu’à aujourd’hui.
Si la situation en Irak a radicalement été modifié depuis la chute de saddam Hussein, il n’en va pas de même au Pakistan, qui continue à jouer le même jeu vis à vis des USA.
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