Léon Chibolet
08/02/2012
On voit bien que les militaires égyptiens sont dans la seringue et que les voies se ferment les unes derrière les autres. Qu’en est-il d’un néo-nassérisme auquel vous faisiez allusion dans un texte précédent?
L’effort de rationalisation que vous proposez est très intéressant mais peut-être faudrait-il y ajouter que l’urgence est partout car l’arrière-plan est terrible.
L’Egypte est un pays dévasté par des maux liés aux séquelles innombrables du colonialisme, du néo-colonialisme et de la gabegie cynique des élites “comprador”! Le déversoir humain des populations du Sud vers le nord a été inouï au point que les cimetières, les parkings, tous les lieux inoccupés sont immédiatement remplis de monde.
Ces problèmes économico-démographiques sont devenus des cauchemars incroyables : “il y avait 21 millions dégyptiens en 1950 (17 millions, en 1945), il y en a 85 millions aujourdhui, soit 4 fois plus en 60 ans. Pour 2011, lIned indique pour ce pays un taux de natalité de 23,8 pour mille avec 2,73 enfants par femme et un taux de croissance de la population de 1,7 % par an, soit une augmentation de 1,4 million du nombre dhabitants chaque année ! Ces chiffres expliquent lextrême jeunesse de la population égyptienne (30 % des égyptiens ont moins de 15 ans !) et larrivée continue dun grand nombre de personnes sur le marché du travail. Un travail que justement, dans ces conditions, nul ne peut leur proposer.”
Une autre remarque remarque montre que la danse du scalp sur le volcan et qu’il ne s’agit pas d’ONG mais de famine:
“LÉgypte compte aujourd’hui 85 millions dhabitants pour une surface dun million de kilomètres carrés, soit un peu moins de deux fois la France. Chacun sait toutefois que ce pays nest en réalité habitable et cultivable que sur une faible proportion de ses terres. A 90 % la population et les cultures se concentrent sur le delta du Nil ainsi que sur une bande dune dizaine de kilomètres de large au bord du fleuve sur 1.000 km de long, allant du Caire jusquau au pied du barrage dAssouan. Grosso modo lÉgypte ne peut compter pour vivre et se nourrir que sur une quarantaine de milliers de kilomètres carrés. Ainsi ramenée à la “surface utile”, la densité de peuplement égyptienne approche 2.000 habitants au kilomètre carré (avec une telle densité la France accueillerait près dun milliard dhabitants)”.
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