jc
09/04/2018
Pozzo/Larry Page:
Pense! Porc!
Lucky/employé de Google: (cf. sa tirade)
NB: Lire ou relire "Vivre et penser comme des porcs" du philosophe-mathématicien Gilles Châtelet (il s'est suicidé peu après; ce qui me renvoie à une confidence de De Gaulle à Peyrefitte en 1969: "Je n'ai plus rien à faire dans ce monde-là".
EricRobertMarcel Basillais
10/04/2018
Au moins peut-on imaginer aussi que une guerre des drones ... où le machines détruisent AUSSI les machines…
jc
12/04/2018
L'intelligence artificielle se développe à grande vitesse pour remplacer les médecins, les juges, les jurys d'examen, etc.
Je flaire que ceux qui conçoivent ces logiciels sont convaincus de réaliser le programme de Leibniz. Si mon flair est correct, cela signifie pour moi qu'ils pensent professionnellement comme des porcs (au sens de Gilles Châtelet).
Pour Thom le programme de Leibniz n'est pas irréalisable, à condition de passer sous les fourches caudines de la géométrie: "L'ambition ultime de la théorie des catastrophes, en fait, est d'abolir la distinction langage mathématique-langage naturel qui sévit en science* depuis la coupure galiléenne. Quel est l'intérêt de la mathématisation en physique? C'est qu'on peut, par le calcul sur les nombres, faire des opérations que ne permet pas le langage ordinaire. Une modélisation géométrique de la pensée verbale ordinaire n'aura d'intérêt que si on peut, grâce à elle, aboutir à des assertions que ne permet pas de fournir la logique usuelle du langage naturel. Cela suppose qu'on puisse:
1) modéliser géométriquement toutes les déductions (rigoureuses) de la pensée ordinaire. Autrement dit: réaliser le rêve leibnizien de la "caractéristique universelle";
2) aller au delà.
La partie 1 de ce programme énorme n'étant pas réalisée (et de loin) (...)" (AL p.409)
* Thom: "Finalement, le problème de la démarcation entre scientifique et non scientifique n'est plus guère aujourd'hui qu'une survivance du passé; on ne la rencontre plus guère que chez quelques épistémologues attardés - et quelques scientifiques particulièrement naïfs ou obtus."
jc
12/04/2018
L'intelligence et les formes.
Dans la préface de "Faut-il brûler Darwin?" du docteur Jacques Costagliola, Thom critique sévèrement le darwinisme (beaucoup plus sévèrement que dans un précédent article "Darwin, cent ans après" (AL). En particulier:
"... le darwinisme a prétendu expliquer l'évolution des formes alors qu'il ne s'est jamais préoccupé de les définir."
(Bien entendu, Thom, lui, les définit -niveau maths +++. Voir ce qu'il en dit dans le film "René" que Godard a fait sur lui, à partir de 40'.)
Je crains qu'il n'en soit de même en intelligence artificielle, "l'ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence", si l'on définit l'intelligence à la Thom: "capacité de s'identifier à autre chose, à autrui." (Wikipédia)
On aura noté que le mot-clé de la définition ci-dessus est "simuler", dont les lecteurs de Dedefensa connaissent parfaitement la signification: il y a un abîme entre s'identifier à autrui et simuler une identification à autrui.
Penser comme des porcs…
jc
13/04/2018
Donateur ou donataire? Destinateur ou destinataire? Noteur ou notaire? Fonctionneur ou fonctionnaire? Instructeur ou instructaire? Ordonnateur ou ordonnataire? Ordinateur ou ordinataire?
(Dans un précédent commentaire je suggérais que la reconquista du langage devait recommencer par la recherche systématique d'équilibre (cru-cuit, individualisme-collectivisme, catastrophe moi, classification A2). Ce qui précède en fournit un exemple. Et je suis un peu surpris de l'efficacité du procédé -cf. plus loin)
Il est clair que ce sont les "eurs" qui mènent la danse. Et il saute aux yeux qu'il y a un intrus là-dedans: l'ordinateur qui devrait se nommer ordinataire (et par suite c'est l'informaticien qui devrait s'appeler ordinateur).
Ainsi dans la France en marche derrière le généralissime Macron, les robots-ordinataires-pitbul seraient tenus en laisse par leurs ordinateurs maîtres-chiens: c'est déjà plus rassurant. Et puis surtout ça ouvre de nouveaux horizons: en effet, tout naturellement, les citoyens, au lieu de tenter de casser du robot-ordinataire, pourraient être tentés de faire d'amicales pressions sur les ordinateurs qui les programment. Amicales pressions peut-être inutiles s'il passait par la tête des dits ordinateurs de se mette en grève. Une grève d'ordinateurs? Quelle horreur! C'est le chaos assuré!
Aussi, avant d'arriver à ce genre d'inéluctable extrémité que nous suggère la grève Google, il serait peut être bon que chaque "aire" demande à ses "eurs" situés juste au-dessus de lui dans la hiérarchie: pourquoi me demandez-vous de faire ça? pourquoi me demandez-vous de penser comme un porc?
Pas seulement chez Google.
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