jc
29/07/2020
"Toute analogie est vraie", a affirmé le biologiste et zoologiste Konrad Lorenz lors de son discours Nobel; mais une analogie peut être seulement subjective. Pour Thom toute analogie est vraie, à condition qu'elle soit sémantiquement acceptable. Et Thom définit ce qu'est pour lui l'acceptabilité sémantique: est signifiante une analogie qui peut être identifiée à une catastrophe archétype (dont Thom a ébauché la classification avec sa théorie des catastrophes élémentaires); Thom qualifie alors d'objective une analogie qui peut être ainsi identifiée. Pour lui toute théorie de l'analogie "est un puissant moyen d'investigation métaphysique".
Le conflit thomien archétypique entre deux actants est le conflit prédateur-proie (selon Thom l'assertion de nature translogique "le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale) lié à la catastrophe "fronce". La conviction thomienne que "les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés" suggère l'idée que cette assertion de nature translogique pourrait aussi être à la base de l'embryologie des groupes sociaux en général et des nations en particulier.
En ce qui concerne les nations, la réponse immunitaire devrait passer, il me semble, par la reconnaissance par les nations prédatrices -selon moi, typiquement les USA- qu'elles sont également leur propre proie. Pour moi la pathologie de Trump -et de l'américanisme?- est qu'il est basic-struggle-for-life, c'est-à-dire qu'il se voit et voit les USA toujours en prédateur/attaquant, jamais en proie/défenseur. Pour trouver une réponse immunitaire adéquate, dans quelque domaine que ce soit -le Sras Cov-2 par exemple-, n'est-il pas nécessaire de se penser en proie? Si jamais ça arrive à Trump (sait-on jamais), je ne l'imagine pas ne pas surjouer cette réponse…
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