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Article : L’Europe qui se compte

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CH

Stephane Eybert

  27/02/2009

Un documentaire interessant sur le protectionisme en 3 parties.

Mais prendre avec des pincettes les commentaires de Dick Cheney.

http://video.google.com/videosearch?q=commanding+heights&emb=0&aq=0&oq=commanding#

Pour une forme de protectionnisme

Ni ANDO

  27/02/2009

Pour une forme de protectionnisme.

Sur un plan “doctrinal” le libre-échange est invalidé depuis longtemps. Les théories économiques pseudo scientifiques, ou à tout le moins ayant une apparence de rationalité ou de raison, ont déjà été défaites dans des exposés magistraux. Les vertus du “libre-échange”, et son pendant, le “consensus de Washington”, et non celles des échanges (la distinction est fondamentale) ressortent d’un pure idéologie. Globalement, le libre-échange détruit de la richesse. Dans le détail, c’est différent. Il fait la prospérité d’une minorité et favorise la paupérisation du plus grand nombre. Hors des frontières, il est une arme économique permettant d’imposer ses règles et ses intérêts à de plus petits et plus faibles que soi (arme à double tranchant comme on le voit dans le cas du désastre étasunien). Les puissances britanniques, japonaises (le Meiji) puis étasuniennes se sont construites à l’abri de puissantes barrières protectionnistes. Sur un plan pratique, Stiglitz a pu démontrer récemment que les gains et les pertes du libre-échange font ressortir un solde net négatif pour les pays qui ont joué et jouent à ce jeu dangereux. Les cas les plus extrêmes, les plus visibles car ils sont les plus brutaux, se trouvent en Afrique (le mécanisme bien connu de la substitution des cultures vivrières traditionnelles par des cultures d’exportation).

Mais ailleurs, et bien que moins visibles car s’étalant sur une longue période, l’ouverture accélérée des frontières a eu des effets également pernicieux. L’un des effets du libre-échange est un processus de déflation salariale qui a touché toutes les économies développées depuis les années 80, l’une des conséquences de cette déflation étant un partage de plus en plus déséquilibré de la valeur ajoutée produite dans l’entreprise en faveur de l’entreprise elle-même (le capital) et au détriment des salaires (travail). En fait, c’est à la fois une cause et une conséquence. Conséquence parce que pour rester compétitives, les entreprises ont du soit baisser leur prix soit accroître leur productivité. Dans le premier cas (la baisse des prix), la conséquence a été une rigueur salariale. Dans le second cas (des efforts de productivité), une nouvelle organisation du travail (informatisation, formation, personnels de plus en plus spécialisés et polyvalents, délocalisations) a certes permis aux entreprises de rester compétitives, mais avec des effectifs fortement réduits. Le pari que, grâce à des formations adaptées, les personnes “laissées sur le carreau” pourraient réintégrer le salariat dans des conditions acceptables s’est révélé en partie une illusion. Nous avons donc déflation salariale et chômage (d’ajustement et structurel). Mais la déflation salariale est aussi une cause puisqu’elle déprime la demande, rendant atone le marché intérieur et contraignant les entreprises à exporter quand elles le peuvent. Enfin, les Etats ont du s’endetter dans des proportions colossales afin de compenser par une politique massive de redistribution aux particuliers et d’aides aux entreprises les effets de cette déflation salariale généralisée (déflation parfaitement identifiée également aux Etats-Unis).

Un autre effet du libre-échange, relevé pratiquement partout, c’est l’explosion de l’échelle des rémunérations au sein des sociétés (cf. l’ouvrage de Hans-Peter Martin et Harald Schumann de 1996 “Le piège de la mondialisation” ISBN 2-7427-1260-7). Une grande masse subi restructuration sur restructuration, crise après crise, voit son pouvoir d’achat net (après prélèvements obligatoires et malgré la redistribution étatique) stagner ou chuter tandis qu’une sorte d’élite aux intérêts apatrides se constitue sur les décombres de la cohésion sociale. Car en instaurant des quart-mondes au sein même des sociétés où des “élites” l’ont imposé, le libre échange fait peser une vraie menace sur la cohésion des nations. Menace qui invalide le discours politique (sentiment d’impuissance face à une “mondialisation” présentée comme inéluctable dans ses effets) et donc les possibilités de mettre en œuvre un vrai projet collectif. 

Le libre-échange est une idéologie. Elle est le vernis qui permet de donner une apparence de rationalité à des comportements économiques dont l’objectif ressort de la prédation. Pour la petite minorité qui s’en fait le héraut (avec le soutien de sa presse mainstrean type Le Monde) elle est la justification qui permet d’accaparer une richesse au détriment du plus grand nombre. On ne répétera jamais assez que le discours économique n’a rien d’une science. Qu’il s’agit d’une activité idéologique et donc sociale qui a tout à voir avec le maniement des foules et la captation des richesses (on relira avec profit les ouvrages de feu Henri Guillemin et en particulier “Nationalistes et nationaux (1870-1940)”. C’est sans doute vieux comme le monde mais autant ne pas être dupe. 

Il n’est pas question de renoncer aux échanges ni aux nécessaires changements et adaptations qu’une économie doit accepter. Ce qui pose problème, c’est le rythme et la vitesse d’adaptation qu’impose aux sociétés l’ouverture béante des frontières. Il a fallu 250 ans de développement économique aux sociétés européennes pour atteindre la relative prospérité qu’elles connaissent depuis les années 60. Pourquoi la Chine devrait-elle arriver au même stade en vingt ans seulement et au prix du sacrifice de la cohésion des nations et du niveau de vie de la plus grande partie des populations de ces sociétés ? Qui peut prétendre qu’en terme de coût le salarié européen puisse rivaliser avec celui de Shanghai ?

Un protectionnisme bien pensé (au niveau européen bien sûr) n’empêchera pas les échanges. Simplement, il permettra de réguler le flux des bouleversements et d’étaler les transformations issues de la nature des choses sur une durée acceptable par la société.

Le capitalisme triomphe : la Chine émerge, l'Occident s'immerge.

Francis Lambert

  01/03/2009

La Chine est la seule à cumuler une épargne gigantesque, un PIB croissant, une consommation positive et une bourse florissante : $2 trillions, 6,8%, 17% et 25%.
De nombreux parallèles se font avec les crises de 1873 et 1929, la Livre puis le Dollar en étaient les icônes. Le yuan devient la nouvelle icône dès 2008.
Même s’il émerge plutôt un couple Yuan-Dollar, car le Yuan est en tête, le Pacifique dépasse l’Atlantique.

En effet c’est le Yuan qui maintient la valeur du dollar ... et donc de l’Euro qui est devenu la poubelle du Dollar (débordante de ses produits pourris).
La grotesque réunion du G20 en Avril ne refondera rien du tout, c’est une bulle d’arrogance de Nations pourrissantes.
Tous le monde le sait, sauf évidemment les Nations d’europe épuisée de divisions et déjà incapable de s’accorder sur un budget de 1% de son PIB. Chaque mois ils semblent découvrir de nouvelles catastrophes. Ils s’enfoncent dans des sables mouvants. Alors “refonder le capitalisme” ! Le virtualisme déclamatoire des Nations d’europe accusera l’UE, la pissotière habituelle où ses politiciens se soulagent de leurs échecs.

Toutes ces Nations, grandes et petites, enregistreront leur allégeance au Yuan, l"organisation” leur sera signifiée dans les prochaines années. La Chine exige dès à présent des garanties sur la valeur future de ses avances de trésorerie à ses clients (T-bonds US). Ils nous offriront un “Plan Marshall”. Nos experts faillis nous le médiatiseront avec le vocabulaire condescendant et boursouflé d’aristocrates Nationaux aussi déboussolés que décadents.

En même temps nos Nations n’arriveront plus à maintenir en l’état ni leur niveau de vie, ni leur sécurité sociale, ni leur systèmes de pension, ni etc etc.
... alors développer une ligne Maginot de “protectionnisme” !  Dénoncer ou violer autant de traités internationaux comme un vulgaire traité de Maastricht ? Ou bien renégocier en quémandant ? A t’on déjà vu des faillis fixer les règles du jeu ? Et surtout les changer quand la partie se retourne ... et contre la plus grande puissance commerciale en plein dynamisme ! OK, ça s’est déjà fait ... mais donc les idiots des Nations recherchent la guerre. L’idiotie à ce point définit à nouveau parfaitement le Nationalisme européen ...
Enfin ... pour sauver la face et rassurer cette mode ils médiatiseront plutôt quelques mesurettes, comme d’habitude.

NB : “If we are all in agreement on the decision - then I propose we postpone further discussion of this matter until our next meeting to give ourselves time to develop disagreement and perhaps gain some understanding of what the decision is all about.” Alfred P. Sloan, General Motors, autour de 1930 ... je ne sais plus.

L'Europe qui se compte

Christophe Cordier

  02/03/2009

Nous luttons toujours contre nos démons, à voir le Mal là où se trouve notre Chemin.

Vous êtes clair: les organisations humaines cherchent à se protéger, pas des autres, mais d’elles-même. Se protéger ne veut pas dire se fermer à l’Autre, mais se retrouver soi-même, retrouver l’essentiel en nous pour retrouver l’Autre. Celà est valable pour les organisations comme pour les individus.
De même, autonomie ne veut pas dire autarcie.

Nous sommes dans cette phase du Projet.
Continuons.

Merci.
Christophe