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Monsieur Grasset, je ne sais pas si ma pensée est plus optimiste, ou plus pessimiste que la vôtre.
Vous concluez :
« Au contraire, l’Occident doit vivre comme l'un des pôles d'un monde multipolaire... »
Pour ma part, mais je peux me tromper, je pense que pour s'insérer dans cette nouvelle donne, ce qu'on appelle aujourd'hui "l'occident"  ne peut que se désagréger en ses constituants. La France est une et indivisible, à mon avis elle le restera. Mais pour l'Allemagne par exemple, sa structure récente pourrait ne pas résister, et je verrais assez bien une sorte de débâcle en trois morceaux : grosso modo l'ex-Allemagne de l'Est, un nord tourné vers la Baltique comme au temps de la Hanse, et un sud se rapprochant de l'Autriche. Pour la Grande-Bretagne, je ne serais pas surpris que l'Écosse réussisse à reprendre sa liberté, perdue il y a à peine plus de trois cents ans ; et que l'Irlande retrouve son entièreté, à la perte encore plus récente. Pour le Pays de Galles je ne pense pas qu'il se sépare de son voisin de l'Est aussi facilement. En raison des velléités de la Ligue du Nord, l'Italie pourrait bien se casser en deux, elle dont l'unité date d'à peine plus de deux cents ans. Quant à l'Espagne, bien malin sera celui qui pourra prédire si les forces centrifuges catalanes et basques seront assez fortes pour prendre pied sur la fragile unité actuelle.
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Ces considérations posées, un bilan provisoire pourrait indiquer que ce qu'on appelait "l'Occident" se prépare à voler en éclats : c'est d'autant plus plausible, que de l'autre côté de "la flaque à harengs" comme l'énonce un ami québécois, il pourrait y avoir très facilement une brisure entre le GOP et les turbulents "Democrats", au niveau des États. Déjà ceux-ci font le maximum pour se défaire de l'hégémonie du District de Columbia, lieu de folie, « de bruits et de fureurs ».
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Si tous ces évènement arrivent dans le futur, tout simplement l'Occident n'existera plus, ne resteront que de nouveaux États, plus petits et tout contents de prendre leur place modeste dans le concert des nations. Remplacer la morgue et le mépris par la solidarité, ne serait-ce pas un bel avenir ? Ce ne serait pas si facile, mais au moins cela constitue UN avenir, car au train où vont les choses sous l'impulsion de quelques psychopathes, notre petite planète pourrait bien ne pas avoir d'avenir du tout…..