patrice sanchez
26/03/2019
Par delà vérité et mensonge ... Le règne du mensonge prend fin, dans un chaos libérateur, souquons ferme, cramponons nous à la barre et à nos idéaux purs, la délivrance est en point de mire !
patrice sanchez
26/03/2019
J'ai relu le Zarathoustra avec des yeux neufs dernièrement et j'ai découvert que le philosophe au marteau s'était spiritualisé à l'extrême ...
Extrait d'Ainsi parlait Zarathoustra, PP 184-185, Editions Gallimard
« N'es-tu cette lumière que réclame mon feu ? N'es-tu pour mon discernement cette âme qui est une sœur ?
Ensemble nous avons tout appris ; ensemble nous apprîmes, plus haut que nous-mêmes, à nous élever jusqu'à nous-mêmes, et à sourire sereinement.– à sourire sereinement là-haut, sourire des yeux clairs et des immenses lointains lorsqu'au dessous de nous exhalent leur pluvieuse vapeur contrainte et but et faute.
Et je cheminais seul ; de qui avait elle faim, mon âme, sur des sentiers de nuits et d'égarement ?
Et lorsque je gravis des montagnes, qui cherchais-je jamais si ce n'est toi, sur les montagnes?
Et tout mon cheminement et toutes mes escalades, rien que nécessité et expédient d'inexpert ; – voler, c'est cela seul que veut mon entier vouloir, jusqu'au dedans de toi, voler !
Et qu'ai-je plus haï qu'errantes nuées et tout ce qui le souille ?
Et j'ai même haï ma propre haine parce qu'elle te souillait !
A ces errantes nuées j'en veux, à ces chattes ravisseuses qui se glissent ; elles nous privent tous deux de ce qui nous est commun : l'immense et sans limites dire Oui et dire Amen ! »
« Le Zarathoustra » est une ode à cette âme soeur que Nietzsche avait redécouvert grâce à son expérimentation de pensée solitaire, il en parle et la décrit merveilleusement dans « Ecce Homo » où il relate son expérience de l'inspiration tout droit venue " d'un ailleurs "...
Par delà bien et mal, l'âme sœur qui nous offrirait la possibilité de nous reconnecter à notre part de Divinité sommeillant en chacun de Nous ?!
patrice sanchez
26/03/2019
Extrait du passage d'Ecce Homo où Nietzsche décrit son expérience de l'inspiration chuchotée nuitamment par son âme soeur !
« POURQUOI J'ÉCRIS DE SI BONS LIVRES
Je raconterai maintenant l'histoire de Zarathoustra.
Quelqu'un a-t-il une idée nette, à la fin de ce XIX siècle, de ce que les écrivains des époques vigoureuses appelaient l'inspiration ? Si non je
vais vous l'expliquer. Pour peu que nous soyons restés superstitieux, nous ne saurions nous défendre de l'impression que nous ne sommes
que l'incarnation, le porte-voix, le médium de puissances supérieures. L'idée de révélation, si l'on entend par là l'apparition soudaine d'une
chose qui se fait voir et entendre à quelqu'un avec une netteté et une précision inexprimables, bouleversant tout chez un homme, le renversant
jusqu'au tréfonds, cette idée de révélation correspond à un fait exact. On entend, on ne cherche pas ; on prend, on ne demande pas qui donne ; la
pensée fulgure comme l'éclair, elle s'impose nécessairement, sous une forme définitive : je n'ai jamais eu à choisir. C'est un ravissement dont
notre âme trop tendue se soulage parfois dans un torrent de larmes ; machinalement on se met à marcher, on accélère, on ralentit sans le
savoir ; c'est une extase qui nous ravit à nous-mêmes, en nous laissant la perception de mille frissons délicats qui nous parcourent jusqu'aux
orteils ; c'est un abîme de félicité où l'horreur et l'extrême souffrance n'apparaissent pas comme le contraire, mais comme le résultat, l'étincelle du bonheur, comme la couleur nécessaire au fond d'un tel océan de lumière ; c'est un instinct du rythme qui embrasse des mondes de formes - car l'ampleur du rythme dont on a besoin donne la mesure de
l'inspiration : plus elle écrase, plus il élargit… Tout cela se passe involontairement, comme dans une tempête de liberté, d'absolu, de force, de divinité... C'est dans le cas de l'image, de la métaphore, que ce
caractère involontaire de l'inspiration est le plus curieux : on ne sait plus du tout ce qui est symbole, parallèle ou comparaison : l'image se présente à vous comme l'expression la plus juste, la plus simple, la plus directe. Il semble vraiment, pour rappeler un mot de Zarathoustra, que les choses mêmes viennent s'offrir à vous comme termes de comparaison (« - Toutes les choses viennent alors pour flatter ton
discours et pour te caresser : car elles veulent que tu les portes. Chaque symbole t'offre son aile pour t'enlever vers chaque vérité. Tous les trésors du verbe s'ouvrent d'eux-mêmes pour toi ; tout être veut devenir verbe et tout devenir veut apprendre de toi à parler. ») Telle est mon expérience de l'inspiration ; et je suis sûr qu'il faudrait remonter jusqu'à des milliers d'années dans le passé pour trouver quelqu'un qui eût le droit de dire : « Cette expérience est la mienne aussi ».
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