Francis
22/07/2008
Bien vrai tout cela, mais aussi :
- L’industrie US c’est le quart de l’industrie mondiale
- sa productivité de 1987 à 2005 a cru de 98 %, contre 38 % pour l’économie en général
- Plus de 60 % des exportations US sont manufacturées (moins de matières premières)
- 40 % des recherche et développement dans le monde et 60 % des brevets
- 1000 ans de réserve de charbon
- auto suffisant en gaz naturel
- des réserves importantes de pétrole (gelées)
- 40 % autosuffisant en pétrole et toujours 3e producteur mondial (ce n’est pas l’angleterre)
- électricité 44 %, essence 49 %, gazole 32 %, charbon 63 % MOINS CHERS qu’en OCDE.
- gain de productivité de 50% dans l’utilisation de l’énergie (en production constante)
- une monnaie sous-évaluée et des exportations en plein boom (15% en volume)
- des importations en baisse de 10%
- une balance commerciale qui se redresse donc(?... disons que le taux de chute se redresse, retirons la chine et le pétrole : ça devient bien mieux qu’ici)
- les entreprises américaines ont moins de 10% de dettes au bilan (europe 60%...) et presque $1000 milliards de réserves !
Oui ils font aussi de Grandes Conneries alors que dans l’europe des Grandes Nations il suffit de dire “Non” pour que tout aille mieux.
Comment faire le bilan, restons au moins prudent.
Rendez-vous dans quelques années, mais il faudra peut être que les Grandes Nations d’europe courent et courent encore ... à leur âge, avec une natalité auto-exterminatrice (pour changer de moyen), une culture d’épuisement dans la division, etc. etc.
Ando
22/07/2008
Pour commenter le post de Francis.
Rappel: les régles de la comptabilité nationale font apparaître en production étasunienne ce qui est en réalité, matériellement, produit oversea. Physiquement parlant, il reste bien peu d’industries de production localisé sur le sol étasunien. S’agissant de la recherche & Développement plus de 60% des chercheurs localisés aux EU sont étrangers. Par exemple, on estimait en 1995/1997 que plus de 50% des chercheurs en physique fondamentale employés aux EU étaient des ressortissants russes. Le système de formation généraliste est d’un niveau pitoyable, il a commencé à se dégrader courant des années 70. S’agissant du dollar et de la détermination de sa valeur: il s’agit d’une créance détenue sur le Trésor étasunien et donc sur l’économie étasunienne. Il n’existe plus aujourd’hui aucune sorte de rapport normal de proportion entre les colossales quantités de dollars détenues par les non-résidents et la valeur de l’économie étasunienne de sorte que cette devise ne vaut sans doute même plus la valeur du papier qui a servit à l’imprimer. Sa “valeur” repose sur la confiance des détenteurs de dollars (confiance liée à la puissance attribuée à ce pays) et sur son utilité d’usage. C’est-à-dire qu’elle ne repose plus que sur des facteurs extrinsèques. L’évolution de la balance commerciale étasunienne est à l’évidence dans une tendance lourde de dégradation (besoin de financement de l’ordre 2 à 3 milliards de dollars PAR JOUR) , tendance structurelle qui ne pourrait que se stabiliser et s’inverser que si la population de ce pays renoncait à l’“american way of life”. L’endettement des ménages a atteint un niveau peu supportable (taux d’épargne négatif), endettement d’ailleurs à l’origine de la crise des subprimes… Enfin, les Etasuniens eux-mêmes contestent les chiffres officiels donnés comme indicateurs de référence de la santé de cette économie. Comme du temps de la Chine maoïste à l’époque du"Grand bond en avant” ces chiffres sont manipulés. Le taux d’inflation réel, en ce moment, serait de l’ordre de 10%, idem pour le taux de chomage (10/11%). Le cas (malheureux) de cette économie qui n’est plus d’ailleurs qu’une économie financière de type “château de carte financier” voire du type “village Potemkine” est aujourd’hui bien documenté (hors la presse officielle, bien sûr). Par contre, cela reste une “grosse” économie, “grosse” se référant à une notion quantitative seulement et qui cherche encore, pour sa survie, à conserver le rôle charnière qu’elle a joué autrefois. L’évolution inéluctable des événements en cours érode jour aprés jour cette position charnière.
André
22/07/2008
Merci à ‘Francis’ et ‘Ando’ pour leurs commentaires ! J’aime les échanges d’idées ! Un seul regret, cependant : l’absence de liens pour confirmer les chiffres avancés par les uns ou les autres.
Pour le reste, encore merci !
Antoine
22/07/2008
La pertinence du post d’Ando est tout à fait établie.
Le système financier américain ne tient plus qu’a deux fils, le bris d’un seul étant une condition nécessaire et suffisante pour un krach de qualité verticale:
1/ les pétrodollars : tout pays qui souhaite importer du pétrole est obligé d’acheter des USDollars qui devient ainsi LA monnaie de réserve mondiale. L’Irak a essayé, L’Iran et la Russie ne se laissent pas faire. (remarquons l’invasion du premier, les démèlés risqués du second et la crise du bouclier anti-missiles avec le troisième)
2/ la dette US: elle est tellement pharamineuse que si un créancier tant soit peu lourd voulait vendre une quantité de bons du trésor US, que ça reviendrait à se tirer une balle dans le pied.
Les USA font ainsi payer leur dette au monde entier. La dévaluation étant d’ailleurs également une méthode reconnue.
And…What about a few nukes ?
yann
22/07/2008
@Tous
Si les remarques de Ando et Antoine sont juste il faut tout de même rappeler que l’empire américain est lié au reste du monde par un rapport inextricable pour le reste de la planète. La réduction immédiate du déficit courant US mènerait (ou mènera) l’Europe et l’Asie à la faillite. C’est toute l’ironie du système sans la capacité délirante des américains et des anglosaxon en général à s’endetter les contradictions fondamentales du libre-échange se seraient fait sentir il y a plusieurs décennies. L’occident redécouvre que pour vendre des produits il faut des consommateurs solvables, mais que pour avoir des consommateurs solvables il faut des salariés bien rémunérés. Or nos élites américanistes, pour reprendre le terme cher à dedefensa, ont tout fait pour abaisser les revenues des salariés. L’Asie qui concentre maintenant la majorité de l’emploi industriel de la planète à des salaires insuffisants pour compenser la perte salariale occidentale, et pour cause, les emplois industriels y ont fuit pour cet même raison. Donc dans ce système sans dette pas de croissance mais l’accumulation de dette devait nécessairement mener à la situation actuelle. C’est la conséquence absolue d’un système qui promeut l’intérêt individuel en pensant que la sommes des intérêts individuels est égal à l’intérêt collectif. Les libéraux viennent de démontrer par l’absurde l’invalidité de leur axiome de départ et nous allons tous en payer le prix.
Francis
22/07/2008
J’avais résumé l’article sans ses références (ça arrive même à un collectionneur) ... mais sous la question j’ai retrouvé : Journal Des Finances Hebdo, JDF HEBDO 19.07.2008 Le Tyrannosaurus rex est lâché, CHARLES GAVE !
En fait le monsieur vous conseille d’acheter des actions US (le Tyrex), pas de bol je suis à sec, ce n’est pas comme tous les touristes français qui achètent aux USA, illico présentement avec le maudit € !
La comparaison du $ avec la £ me semble pertinente vu la composante temps : plus de 50 ans, quelques guerres et les certitudes des bouffons d’empires. C’est long le temps.
J’ai appris à aligner des idées en deux colonnes et j’admire beaucoup ceux qui savent en établir le bilan ... en fait je m’en méfie comme la peste, je préfère le point d’interrogation Socratique aux points d’exclamations napoléonien. Ce qui est vrai quand il fait chaud le devient moins quand il le fait moins.
En tout cas ça déroute de présenter la première colonne et deux jours après la deuxième.
FB
24/07/2008
Tout d’abord merci à Francis de nous présenter “un autre regard” sur la situation.
Ceci étant, faisons la part des choses.
Après analyse..
Les USA souffrent de 2 problèmes fondamentaux, bien sûr liés:
- une Crise financière grave, “Systémique” probablement, en cours de développement. Cette crise est la conséquence de pratiques liées à la gestion de leur monnaie, mais pas seulement. En fait nous sommes tous concernés, car le propre d’une “monnaie de papier” fabriquée sur la base de promesse de payer (de la dette, donc) finit invariablement par un crash. La question depuis plusieurs années portait sur son déclenchement…
Depuis aout 2007, la crise est ouverte..
- une Elite financière et politique, à la morale douteuse, qui est toujours en place. Pour ceux qui auraient quelques doutes,deux éléments sont particulièrement intéressant à analyser;la FED et les conditions de sa création en 1913 d’une part - sans omettre de relever son actionnariat historique-, et pour illustration de leur méthode actualisée; la combine sur Bear Stearns..Un vrai scénario de gangsters!
Pour ce qui est du peuple américain, et de certains aspects de leur “culture nationale”, le meilleur cohabite avec le pire..
J.P. Immarigeon ,par exemple, démolit avec justesse leur aveuglement imposé par “leur Système de valeurs”(qui est un peu le notre aussi), mais il ne révèle pas la grande qualité intellectuelle de certains, et surtout leur énergie!
Un Ron Paul ne peut pas exister en Europe!
(ni un Butler, ni un Lindberg!)
Pour ce qui est des ressources naturelles, c’est plus difficile à évaluer..
- Pétrole et gaz: si on suit William Engdahl, à condition de changer de technologie, PERSONNE ne devrait avoir à souffrir de déficit de production.. La réalité, c’est qu’il faut au minimum 10 ans pour mettre ne place un nouveau système technologique en place. Sur ce plan, il faudrait rajouter 10 ans de mieux pour la formation et recrutement des équipes -sans crash financier!-
Les seuls qui savent sont les russes, parait-il..
- ressources alimentaires et eau: si les Monsanto et autres clubs prédateurs se ramassent, il faut compter aussi 10/15 ans environ pour un “retour à l’équilibre”écologique. S’ils persistent à durer, ça peut ètre plus long!
- structures urbaines et réseaux de transport (actuellement inadaptées)? 15 à 30 ans avec de l’énergie humaine!
Bilan perso:
les USA tels que semblent en sursis et ont toutes les chances de s’effondrer rapidement, très profondément, et probablement radicalement.
On sera tous touchés car leur Système actuel conditionne tous les autres, particulièrement les Pays d’Europe de l’Ouest.
Ce serait à mon avis très bien que nous puissions tous prendre la mesure de l’insanité de notre système financier actuel, et de la réalité d’une caste élitiste qui pilote ça. Ce n’est pas de la paranoia; l’existence de la FED est là pour nous rappeler à la réalité!
Mes sources et inspirations du jour (hors dedefensa): le blog de Mike Shedlock(http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/), celui de Bob Chapman (theinternationalforecaster.com : radical mais très riche en infos financières!), atimes.com, bloomberg, boursorama.com, et William Engdahl..
De temps à autre,lifeaftertheoilcrash.net
...sans omettre les lettres du LEAP (sur abonnement)
J’arrète de pontifier; désolé!
Bonnes réflexions!
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