Franck du Faubourg
16/03/2009
Ca sent le roussi, pour ce qui est des résultats de cette obligatoirement salvatrice réunion du 2 avril…
Ca sent le roussi, parce que cette crise est née des abus du Club de cette haute finance dont le modèle sévit depuis trop longtemps: celui de tondre la laine sur le dos du lumpen-prolo, via la Dette..et c’est monté très très haut
Cette montagne de dettes a fini par s’effondrer (c’est pas fini), et le mot d’ordre reste… de la regrimper “comme avant”
C’est comme si c’était déja raté!
Cette mécanique commence à se dévoiler au grand jour:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2307
Mais qui est le patron, au fait?
Bernanke?
non: un contremaitre puissant:
http://georgewashington2.blogspot.com/2009/03/with-one-word-bernanke-reveals-who.html
Zoellick comme Bernanke, fondamentalement du mème bord, semblent différer dans leur approche de communication, et il semble bien que Zoellick soit plus fin , en ne rosissant pas trop le tableau; le coup médiatique de Bernanke fait plus peur que rassurer, avec son show télévisé inhabituel, et son discours beaucoup trop optimiste:
http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2009/03/cream-puff-interview-with-bernanke-on.html
Que va faire le patron?
Panique t-il?
Ca sent le roussi…
Francis Lambert
17/03/2009
Merci pour ces références.
“Black Swan” author Nassim Taleb describes CDS purchases ... as tantamount to buying insurance on the Titanic from someone on the Titanic.
Francis Lambert
17/03/2009
Selon nous une tentative délibérée de la part de Wall Street et de la City de faire croire à une fracture de l’UE et d’instiller l’idée d’un risque « mortel » pesant sur la zone Euro, en relayant sans discontinuer de fausses informations sur le « risque bancaire venu d’Europe de l’Est » et en tentant de stigmatiser une zone Euro « frileuse » face aux mesures « volontaristes » américaines ou britanniques. L’un des objectifs est également de tenter de détourner l’attention internationale de l’aggravation des problèmes financiers à New-York et Londres, tout en affaiblissant la position européenne à la veille du sommet du G20.
Et les relais disponibles sont nombreux. Tout d’abord, on trouve une agence de notation, en l’occurrence Moodys, qui comme ses congénères, est d’une part au service intégral de Wall Street, et d’autre part incapable de voir un éléphant dans un couloir (ils ont juste raté les subprimes, les CDS, Bear Stearn, Lehman Brothers, AIG, .). Mais, mystérieusement, la presse financière continue à relayer leurs opinions, appliquant sûrement un principe plein d’humanité consistant à penser qu’un jour par simple hasard statistique ils finiront pas évaluer quelque chose correctement. Dans notre cas, l’écho fut unanime : Moodys avait identifié bien à l’avance une énorme « bombe » cachée dans l’arrière-cour de la zone Euro (car c’est bien de l’Euro qu’il s’agit ici) qui ne manquerait pas de dévaster le système financier européen.
Ensuite, pour crédibiliser la chose, on utilise quelques médias viscéralement anti-Euro (comme le Telegraph par exemple, qui par ailleurs produit pourtant de très bonnes analyses sur la crise, mais que la chute de la Livre et de l’économie britannique a tendance à aveugler ces temps-ci en ce qui concerne la zone Euro) ...
La tentative d’affaiblir la zone Euro et l’UE par l’Est peut donc se poursuivre. Il faut attendre les déclarations répétées des dirigeants de la zone Euro, l’annonce d’un plan de soutien financier substantiel (au regard des risques réels) et les communiqués musclés des dirigeants politiques et des banquiers centraux de la région pour que cette manipulation commence à perdre un peu de sa vigueur. Mais elle n’a toujours pas disparu, car le parallèle est maintenu dans les médias mentionnés entre crise des subprime et crise de l’immobilier en Europe de l’Est; comme si la Hongrie équivalait à la Californie, ou la Lettonie à la Floride.
Car là est bien le noeud du problème : la taille a de l’importance en matière économique et financière, et ce n’est pas la queue qui fait bouger le chien, comme certains voudraient visiblement le faire croire. Pour ceux qui connaissent mal la géographie de l’UE, le titre « la Hongrie en banqueroute » ou « la Lettonie en banqueroute » peut paraître tout-à-fait comparable à « la Californie en banqueroute ». Pour ceux qui perdent leur travail à cause de ces faillites, c’est en effet un problème identique. Mais en terme d’impact plus large, il n’y a aucun rapport entre les deux. Ainsi, la Californie, durement frappée par la crise des subprimes, est l’état le plus peuplé et le plus riche des Etats-Unis alors que la Lettonie est un pays pauvre avec une population égale à moins de 1% de celle de l’UE (contre 12% de la population US pour la Californie).
Nous espérons donc que cette explication détaillée permettra non seulement de tordre le cou au mensonge orchestré autour de la soi-disant « bombe financière » d’Europe de l’Est ; et qu’elle servira d’exemple pour permettre à chacun de « briser les apparences » et d’aller chercher « derrière le miroir » des médias financiers dominants les éléments factuels qui seuls permettent de se faire une idée précise.
Si le sommet du G20 de Londres ne parvient pas à éviter l’entrée dans la phase de dislocation géopolitique mondiale, ces opérations de manipulation et de déstabilisation vont se multiplier, chaque bloc cherchant à discréditer son adversaire, comme dans tout jeu à somme nulle : ce qu’il perd, je le gagne.
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