jc
25/05/2017
" (...) rappelle Mattei, depuis Platon : « Au troisième niveau de réalité, on constate une rupture : la simulation se substitue à la modélisation et à la représentation. Le simulacre, en tant que résultat de cette opération, possède un pouvoir de déréalisation des précédents niveaux de réalité en raison de son procès de virtualisation. »
PhG: " (...) l’allégorie de la caverne de Platon est le simulacre-type."
En général je me prétends* en symbiose avec ce que je crois comprendre à la fois de René Thom, esprit de géométrie, et à la fois de Philippe Grasset, esprit de finesse. Mais là ("l’allégorie de la caverne de Platon est le simulacre-type") il ne fait guère de doute pour moi que les deux appréciations de RT et de PhG diffèrent fondamentalement.
Voici en effet ce qu'écrit Thom dans la dernière partie de la conclusion de "Esquisse d'une Sémiophysique", intitulée "Démiurgie et herméneutique", après avoir dans un premier temps qualifié l'approche des physiciens modernes de "démiurgique":
"A cela s'oppose une attitude que j'appellerai "herméneutique". Là on se place dans la situation de l'homme assis dans la caverne de Platon, qui voit les ombres projetées par la lumière d'un feu sur le mur de la caverne. Et l'on essaie de reconstruire les êtres réels dont on voit les ombres. Reconstruire un corps tridimensionnel à partir de son contour apparent, telle est la tâche herméneutique par excellence. Elle peut conduire à la manifestation d'entités permanentes, dont on s'efforcera de préciser les contraintes qualitatives ou quantitatives pesant sur leurs interactions. L'observation fait alors place à cette "démiurgie contrôlée" qu'est la modélisation (qualitative ou, dans le meilleur des cas, quantitative). On peut aussi avoir à changer d'ontologie sous-jacente si cela conduit à une modélisation plus compréhensive, plus exacte et plus intelligible. On trouvera dans le tableau ci-contre une classification des grands modes d'explication du réel."
Ainsi, pour Thom, le problème soulevé par Platon relève de la modélisation** et non du simulacre, et renvoie à sa citation héraclitéenne favorite:
"Le Maître, dont l'oracle est à Delphes, ne dit ni ne cache; il signifie". Autrement dit la Nature nous envoie des signes qu'il nous appartient de tenter d'interpréter.
Par contre lorsque les mathématiciens croient modéliser adéquatement le continu unidimensionnel par "la droite réelle", il ne s'agit en fait que d'un simulacre de modélisation, simulacre qui se révèle par l'impossibilité de résoudre les paradoxes de Zénon (cf. Guénon ou Thom). (Et pour moi, l'informatique, la robotique, etc., ne peuvent être que simulacres…)
Pour ceux qui ne s'intéressent pas à la science:
"Finalement le problème de la démarcation entre scientifique et non scientifique n'est plus guère aujourd'hui qu'une relique du passé; on ne le trouve plus guère que chez quelques épistémologues attardés -et quelques scientifiques particulièrement naïfs ou obtus".
* Je suis prétentieux.
** Son "Stabilité structurelle et morphogénèse" est sous-titré: "Essai d'une théorie générale des modèles".
jc
29/05/2017
Je suis de ceux qui pensent que le monde numérisé que l'on nous propose (et parfois nous impose) n'est, ne peut être, que simulacre.
Typiquement il s'agit métaphoriquement de l'inversion carte-territoire, la numérisation donnant l'illusion que la carte est plus réelle que le territoire. Formidable inversion qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives et tous les délires*. Citations:
" (...) où se trouve le monde réel, l'univers concret dans lequel nous vivons? La réponse est simple: le monde concret se trouve immergé dans cet abîme, qui sépare le vrai continu, celui que nous procure l'intuition immédiate du temps, du faux continu pseudo-numérique [la simulation] que nous fabriquent les Logiciens et autres théoriciens des fondations de la Mathématique."
(Je rappelle que "le faux continu pseudo-numérique" ne permet pas de résoudre les paradoxes de Zénon.)
" En ce qui me concerne je préfère croire à un réel - non globalement accessible parce que de structure stratifiée - dont l'herméneutique de la théorie des catastrophes permettant de dévoiler progressivement les "fibres" et les strates. Mais tout progrès dans la détermination d'une telle ontologie stratifiée en "couches" d'être nécessitera: i) l'emploi de mathématiques pures spécifiques - parfois bien difficiles - dans les théories jusqu'ici purement conceptuelles des sciences de la signification; ii) La reprise d'une réflexion philosophique sur la nature de l'être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis longtemps occultée."
* La dette mondiale cumulée (publique et privée) est, paraît-il, de l'ordre de 100.000 milliards de dollars. Cela représente une liasse de billets de 1 dollar (épaisseur 0,13 mm) dont la hauteur est de l'ordre de 10 fois la distance terre-lune (10 fois plus pour un empilement de pièces de 1 dollar). Et au cours actuel cela représente environ 3 millions de tonnes d'or (30.000 tonnes avant guerre, réserve supposée US actuelle de l'ordre de 10.000 tonnes).
Georges Dubuis
30/05/2017
FANTAISIE sociétale,pré dévoreuse, pré occupant de temps, le monde meilleur sans cesse renouvelé style IKEA, liberté uber alles vs servitude à l'Est juste remis d'une vérole du vraisemblabla théorique…le marxisme qui se décompose rapidement ici….avec Mélanchon comme dernier des héros quoi de la REVOLUTION…. dernière religion du délire du mieux qui comme chacun sait est l'ennemi du bien.
GPS: un autre autodidacte, Mr Grasset….à la poursuite de l'étude Damien Viguier…... toute la, sa, vie.
https://www.youtube.com/watch?v=YuN1xydKheY
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