Boyan
12/11/2009
Que pensez-vous des capacités structurantes de la religion ?
dyef
12/11/2009
Je reviens sur une courte partie de votre analyse qui a attiré mon attention:
“Alors que le modèle américaniste subit une attaque (une contre-attaque) puissante et quil donne tous les signes dun effondrement que nous qualifierions de subreptice derrière lempilement de crises diverses, aucun modèle ne lui est opposé.”
il est clair qu’un des seuls points communs de l’URSS et des USA c’etait justement de véhiculer une idéologie poussée à son extrème. Finalement n’est ce pas l’origine des meaux de nos temps modernes (depuis le XIXeme), cette supprémacie de l’idéologie ?
on constate d’ailleurs que les même acteurs que vous mettez en avants (BRIC, France), sont ceux qui explorent les voies moyennes, socialisme de marché, ou capitalisme à visage humain. De ce point de vue l’europe sociale, ou ce qu’il en reste, resterait une épine dans le pied américaniste tout autant, voire plus (en tous les cas en terme de dynamisme), qu’une chine qui s’ouvre assez rapidement au libéralisme.
dans cette optique, vous mettez en avant la médiocrité de certains dirigeants actuels au motif, entres autres, qu’ils n’ont pas de véritables convictions idéologiques, mais n’est ce pas, pour ce cas précis, plutôt une progression significative?
Roger Leduc
12/11/2009
La nation, cest le prolongement du clan, qui est lui-même le prolongement de la famille.
Psychiquement, lhomme a dautant besoin de la famille, du clan et de la nation quil est éloigné de lui-même. Pour le primitif, le clan cest tout, sa famille cest lui. Les caractéristiques individuelles sont tellement diffuses quil a besoin du groupe pour sidentifier, pour se faire sa propre identité.
Plus lhomme apprend à devenir réel, à ne plus confondre le fond et la forme, lintérieur et lextérieur (la réalité et le virtualisme si lon veut), plus il devient réel et universel. Il est vrai que dans notre continuum historique la France a joué un rôle pivot dans cette guerre entre les hémisphères cérébraux, le cerveau spirituel et le cerveau matériel. Le rejet du cerveau affectif, spirituel dans le sens de transcendant, en faveur du cerveau quantitatif a conduit à laberrant système mécaniste dans lequel nous vivons.
Les grands penseurs spiritualistes, issus du christianisme et dailleurs, ont tous appartenu ou transité dans la capitale des cidées (dalors); de même que leurs ennemis qui croyaient que la raison seule pouvait conduire au bonheur.
Les germes du qualitatif, spirituel, sont immortels. Ils doivent triompher de la pensée et du cerveau unique. Ces deux réalités psychiques doivent cohabiter, il en va de léquilibre mental et du bonheur.
Nul doute que la France, terreau de ces divergences psychologiques, jouera encore ce rôle de rassembleur autour dune pensée en perpétuelle croissance. La vraie nation est celle qui sefface, qui na plus dimportance aux yeux des individus qui la composent. Ces hommes sont devenus universels. La nation doit disparaître, mais chaque partie du grand tout doit garder son bagage dexpérience à faire partager.
geo
13/11/2009
la sf n’aime ni les nations ni les peuples.
2012 (le film):
Quand viendra le prochain déluge, l’argent et le pouvoir sauront être l’humanité. Je veux dire organiser leur propre sauvetage, qui vaudra pour celui de l’Homme, et tolérer quelques intrus particulièrement débrouillards du bas peuple, avec les girafes et les éléphants que des gens si responsables n’oublieront pas.
Suite à un vote des puissants d’entre les puissants, scène émouvante, on prendra même des risques pour ne rien perdre de cette élite cooptée.
Le génocide naturel, donc, par le truchement des nobles institutions que sont le droit naturel de propriété, le marché, la technologie et le suffrage de l’élite, laissera sur une terre lavée une espèce humaine purifiée, d’une qualité éprouvée par la fortune et allégée de quelques gigamorts.
L’élite survivante sera multinationale et multiculturelle. Pas de racisme ici. On aura juste, à l’occasion d’un grand malheur, libéré la démocratie des peuples et des nations, ces survivances gothiques, ces masses irrationnelles auxquelles Il faut toujours mentir.
Où est la science-fiction? La “stratégie du choc” cherche l’utopie par le chemin du désastre. On a pasteurisé le schéma de naomie Klein pour faire un nanar. Ce qui suggère que, pour les producteurs, la vision de madame Klein est celle de tous, ou du moins de beaucoup.
2012, ou la stratégie du choc portée jusqu’à la “diminution”, au sens démographique proposé par Houellebecq.
Francis Lambert
19/11/2009
evolution of the top 4 maritime empires of the XIX and XX centuries by extent.
geo
29/11/2009
http://www.communautarisme.net/Diversite-et-metissage-un-mariage-force_a1048.html
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« Lidentité est le diable en personne, et dune incroyable importance », notait Ludwig Wittgenstein. Sa démonie tient à ce quelle est insaisissable, toujours autre quelle nest pour qui la définit.
Entité individuée assimilable à un individu collectif, mais supra-individuelle, lidentité collective résiste à toute approche conceptuelle. Il ny a toujours pas de science de lindividuel, en quoi lon ne saurait sétonner du fait que les identités nationales ne soient pas objets de science.
En toute identité collective, le « ce quelle est » ne cesse de nous échapper. Mais ce nest pas là une preuve de son inexistence. Le fait quelle résiste à la conceptualisation nimplique nullement quelle nexiste pas. Indéfinissable en elle-même, inconceptible, une identité collective quelconque existe sur un mode particulier, dans le monde des croyances et des représentations sociales : elle est le nom quon donne à la présupposition dexistence de tout groupe humain, dont la singularité échappe à lanalyse conceptuelle.
Disons simplement quune identité collective, ethnique, culturelle ou nationale, est à la fois existante et ineffable. On pourrait sen tenir là, et cesser les bavardages pour ou contre. Mais le bruit de fond de lunivers médiatique continue.
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geo
01/12/2009
http://economix.u-paris10.fr/pdf/journees/mmei/2007-01-30_Aglietta.pdf
Monnaie et histoire
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Il faut affirmer que la monnaie fait société dans des groupes humains où une dimension essentielle de leurs relations passe par labstraction du nombre. Autrement dit on pose ici, en opposition avec la pensée dominante en économie, que la monnaie est le principe de la valeur. Ce principe sexprime dans un opérateur formel : la monnaie est ce par quoi la société rend à chacun de ses membres ce quelle juge quil lui a donné. Cette définition générale na de sens que si la société est une entité différente de la somme de ses membres. Elle soppose donc à lindividualisme méthodologique qui est le postulat standard de la démarche économique. Mais au nom de quoi cette opposition est-elle légitime ? Au nom dun principe dappartenance quon appelle la souveraineté. Cest un mode dexistence du collectif sans lequel aucune société humaine ne peut exister. Il est radicalement irréductible à toute relation interindividuelle.
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Il doit donc exister une forme de confiance qui garantisse que le processus politique préserve lintégrité de la monnaie comme opérateur de cohésion sociale. On lappelle confiance éthique. En quelque sorte, la confiance hiérarchique est à la confiance éthique ce que la légalité est à la légitimité. Cette troisième dimension de la confiance qui domine les deux autres et leur permet de jouer leur rôle de lien social est cruciale. Cest le principe dappartenance qui fonde le lien entre les générations et fait reconnaître la dette sociale. Elle permet de comprendre que la monnaie, opérateur de la mesure et de la circulation de la dette sociale, nest pas une créature de létat, mais bien le lien social le plus fondamental. Il nen est ainsi que si le politique se conforme à la souveraineté qui légitime son action organisatrice.
A contrario, les crises monétaires sont aussi des crises politiques et sociales, des crises où la reconnaissance de la dette sociale est menacée. Par conséquent, ce sont des crises de souveraineté.
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Après la chute de lempire romain au V° siècle de notre ère, léconomie monétaire a reculé vertigineusement en Occident, poursuivant un processus qui avait été engagé dans la grande inflation romaine du IV° siècle. La défiance à légard de toute frappe monétaire a accompagné leffondrement de la souveraineté. Le Haut Moyen Age a régressé à des formes rudimentaires déchange qui utilisaient des lingots et danciennes pièces romaines échangées à leur poids. Car lespace social de la valeur sest morcelé.
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article passionnant
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