Forum

Article : Notes sur le sort des banksters

Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier

Scandale du Libor : les banquiers sont-ils totalement indignes de confiance ?

Francis Lambert

  19/07/2012

“Ce qui est exigé des banques consultées dans la détermination du LIBOR est très loin d’être indifférent de leur propre point de vue, l’information demandée étant en fait extrêmement sensible.

La raison en est celle-ci : le taux exigé d’une banque pour lui prêter comprend une prime de risque – qui peut constituer quand les choses vont mal, la part prédominante de ce taux – reflétant de manière généralement assez fidèle le degré de confiance que lui accordent ses prêteuses quant à sa capacité, non seulement de rembourser la somme empruntée, mais aussi de verser les intérêts qui ont été promis contractuellement. Plus la perception est forte qu’il existe un risque de non-remboursement, plus la prime incluse dans le taux réclamé sera élevée.

En étant entièrement franche quant aux taux d’intérêt qu’on exige d’elle pour lui prêter, une banque révèle donc la confiance que lui accordent ses consœurs.

La question pourrait être relativement indifférente si n’existait un instrument financier dérivé appelé Credit-default Swap (CDS) qui permet à un prêteur de s’assurer contre le risque de non-remboursement mais que peut également acquérir un simple spéculateur pour parier sur la détérioration de la situation financière d’une firme, permettant que si elle semble en difficulté, ses concurrentes auront la possibilité, non seulement de parier sur sa chute mais aussi, ce faisant, de provoquer celle-ci (cela s’est vu en particulier en 2008).
()
“On aura donc compris que la manière dont avait été défini le mécanisme de détermination du LIBOR contenait une erreur logique flagrante : elle encourageait les firmes impliquées à mentir aussitôt que le contexte économique cessait d’être optimal.

Ceci souligne que – comme c’est malheureusement le plus souvent le cas en finance – la question n’avait été que très imparfaitement conceptualisée par les intervenants, confirmant une fois encore que l’incompétence des financiers constitue dans la plupart des cas un péril plus sérieux que leur volonté délibérée de nuire. Nous trouvons bien entendu beaucoup plus excitant d’invoquer la malveillance des intervenants plutôt que d’être forcé de constater leur stupidité, les faits n’en demeurent pas moins les faits.”“

http://www.pauljorion.com/blog/?p=39607

interprétation métahistorique

laurent juillard

  24/07/2012

En réponse a l’interrogation de JP Baquiast : « A quoi servent les tonnes de supposée matière grise censée conseiller ces gouvernements? »
En plus des explications avancées par les autres intervenants je proposerai aussi celle-ci : Une civilisation, comme un individu, a sa vie soumis aux lois du destin. Et, comme un individu, une civilisation a, écrite en elle dès sa naissance, sa mort, c’est-à-dire sa déchéance. Et tout espoir de « Beyond history » n’est que l’illusion d’une société espérant échapper à ce destin inéluctable.

A ce moment là (le moment de la déchéance) comme nous le démontre si bien De Defensa, les individus qui composent cette civilisation agissent inconsciemment pour amener cette déchéance, comme les cellules d’un corps humain peuvent le faire quand la vieillesse arrive.

La cellule grise de Washington tourne donc bien a plein rendement mais juste pour accélérer la chute, et quelle accélération ! Finalement ils font bien leur travail au service des lois de la vie, de la métahistoire, en rasant le terrain pour qu’une civilisation nouvelle puisse émerger.