Franck du Faubourg
21/02/2014
Martin Armstrong sur l’Ukraine:
“this just the beginning”
http://armstrongeconomics.com/2014/02/20/as-kiev-burns-just-the-beginning/
Cela fait plusieurs mois ( voire années) qu’Armstrong s’inquiète de l’arrivée du “cycle de violence” prévu pour 2014. En attendant 2015,75 , dit le Big Bang des dettes souveraines et la période de restructuration /effondrement systémique qui suit jusqu’en 2020,05..
Très intéressant également l’analyse “sur le vif” déniché sur E&R:
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Entretien-avec-Roman-Halauniov-Ukraine-bientot-la-guerre-civile-23581.html
Ca promet!
Ni Ando
21/02/2014
Il est étrange de voir se poser en « médiateurs » les régimes qui ont encouragé très directement depuis la fin 2013 une rébellion à contester un pouvoir ukrainien pourtant sorti des urnes en 2010. Soit il sagit dun procédé particulièrement cynique, soit cest un signe dincompétence inquiétant.
Cela étant, lorsque les Russes ont décidé de dissoudre lUnion soviétique en 1991 ils lont fait de la manière quil leur semblait la moins douloureuse possible. Puisque le PCUS se trouvait placé au niveau fédéral et non au niveau des « Républiques » administratives il suffisait de dissoudre la fédération pour ôter toute emprise et tout pouvoir au parti unique. Doù le fameux mot dordre de Boris Eltsine à lattention des « Républiques » : « Prenez autant de pouvoir et dindépendance quil est possible den prendre». Il nétait certes pas dans lintention des Russes dabandonner lUkraine. Cela létait dautant moins que ce que lon appelle improprement « économie ukrainienne « était, et reste en grande partie, un sous-ensemble de léconomie russe. Il faut insister sur ce point : nous navons pas affaire à deux économies qui coexistent lune à côté de lautre, mais à une même économie gérée par deux Etats différents pour la zone qui les concernent. Depuis 1991, il est devenu une politique constante des régimes occidentaux dempêcher absolument et par tous les moyens (promesses, chantage, corruption) la réintégration de lUkraine dans la sphère russe. Ce blocage a nuit au développement russe depuis 1991 sans pour autant lempêcher. Il a, par contre, placé léconomie ukrainienne en état de léthargie, devenu flagrante aujourdhui alors que lUkraine a désormais atteint les limites dune dette devenue insupportable, le pays étant virtuellement en faillite. Lobjectif des régimes de louest est essentiellement géopolitique, même si le prix du découplage de lUkraine par rapport à la Russie est payé par les Ukrainiens eux-mêmes.
Les chiffres du FMI sont sans appel. En 1992, le PIB par habitant était comparable en Russie, Biélorussie et Ukraine, les trois éléments qui composent le monde russe, autour de 400/500 dollars par habitant. LAlbanie était à ce moment à 255 dollars/ hab. En 2013, la Russie est à 15.000 $/hab. (18.000 $ selon dautres évaluations) et pourrait avoir rattrapé la Pologne dici deux ou trois ans. LUkraine affiche pour 2013 un pib/hab. de 3.800 $, inférieur à celui de lAlbanie (4000 $), pays présenté comme le plus pauvre dEurope, la Bielorussie est à 7.400 $. On mesure ainsi le désastre pour lUkraine de ces vingt-deux années de découplage. Les Ukrainiens pourraient se prendre à rêver de ce que serait leur niveau de vie aujourdhui sils étaient restés dans le train russe en 1991 ou sils lavaient réintégrés peu après 1991. Ce désastre économique a bien sûr ses conséquences sociales (pauvreté, misère, corruption, absence totale de perspectives) qui ont fait le terreau de lextrémisme des « radicaux » nationalistes et fascisants daujourdhui en Ukraine. Mais peu importe le sort de lUkraine au regard de la nécessité impérieuse pour Washington, Berlin, Varsovie ou Paris, de maintenir à toute force lUkraine dans un marécage sans issue, éternellement placé entre un Ouest ruiné qui ne ladmettra jamais dans son club et une Russie qui ne peut pas faire davantage que ce quelle a fait jusquà présent pour maintenir ce pays la tête hors de leau. Il est ainsi ironique de voir l « opposition » ukrainienne faire appel à l « Europe », cest-à-dire à ceux-là même qui ont mis lUkraine dans létat de déréliction où elle se trouve aujourdhui. Le monde est une farce pour les hommes desprit, une tragédie pour les hommes de cur. Lheure était à la tragédie hier, place de lindépendance.
Les nécessités économiques ont cependant la vie dure puisquelles sont vitales. La zone dactivité fondamentale de lUkraine est la Russie. Aucun autre pays que la Russie, malgré ses défauts (et ils sont nombreux), et si elle en a encore l’envie, ne peut sortir lUkraine de son marécage désespérant et délétère. Jacques Sapir notait récemment (http://russeurope.hypotheses.org/1822) : « Ce qui est impressionnant cest de constater que ces exportations [de lUkraine] vers la Russie qui ne représentaient que 14% du total des exportations en 2004 sont aujourdhui à plus de 22%, soit un accroissement de 58%. Par ailleurs, on peut constater que ces exportations vers la Russie sont parallèles à celles du Belarus et du Kazakhstan. Ceci est la preuve de la réussite de lUnion Douanière, qui est loin davoir donné tout son potentiel ». « Cela signifie que lUkraine, comme les autres pays, doit chercher à développer son commerce en direction de la Russie. De ce point de vue, la signature de lUnion Douanière représenterait un progrès important pour les relations commerciales, et pourrait, à terme et compte tenu des complémentarités qui existent entre les industries russes et ukrainiennes permettre à lUkraine déquilibrer son solde commercial. Dailleurs, lune des raisons du soutien de lUkraine de lEst au Président et à son gouvernement réside justement dans limportance de ce commerce pour les populations concernées ».
Bernard Scaringella
21/02/2014
Comme on le constate chaque jour, le chaos est produit partout
où passent les évangélistes universalistes grâce à des extrémistes.
C’est à dire la négation même de l’universalisme prescrit.
Chaque état est différent, chaque extrémisme est différent, il n’y
à pas de modèle et il ne peut y en avoir. Et c’est rationnel.
Et cette singularité extrême ne peut, à plus ou moins long terme
que se désolidariser de l’universalisme qui l’utilise pour tenter
de créer son propre universel à prescrire à l’humanité.
Tout cela est rationnel. Cette confrontation singulier/universel
est éternelle. Elle est le moteur de l’histoire. Mais d’où vient
ce moteur? Il est en chacun de nous, spécificité de l’humain,
de tous, des foules donc, du plus petit village au plus grand
empire. Les films divers (les expériences?) que nous montre la
lucarne magique nous démontrent chaque jours cette rationalité
qui s’exprime dans une politique ou une autre, avec toujours les
mêmes acteurs et les mêmes résultats prévus.
Il est toujours satisfaisant de voir les résultats de la science, celle
qui prouve se déployer dans la vie des hommes.
Ni Ando
22/02/2014
Erratum. En terme de pib/ hab. la Pologne est dépassée par la Russie depuis 2012. Il est intéressant de constater, toujours selon les chiffres du FMI, que la plupart des pays membres du bloc soviétique avant 1991 et ayant rejoint l’UE ont été aujourd’hui rattrapés par la Fédération russe alors qu’en 1991 celle-ci partait de beaucoup, beaucoup, plus bas. Ainsi, pour 2013, le pib russe par habitant est supérieur à celui de la Pologne, de la Roumanie, de la Hongrie, de la Bulgarie, de la Lettonie. Il n’y a guère qu’en République Tchéque (18.862 $), et dans les tous petits pays d’Estonie et de Lituanie (18.127 $ et 14.924 E) que le ratio y est encore supérieur, mais pas pour longtemps. S’il faut croire Sergueï Javoronkov, expert en chef de l’Institut de politique économique Gaïdar, les revenus par habitant en Russie se chiffreraient en fait à 18.000 dollars pour 2013. Le critère pib/hab. est par lui-même un critère imparfait, mais la tendance de son évolution est claire.
Schlachthof 5
28/02/2014
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