laurent juillard
30/08/2011
Intellectualisme est, dans son utilisation populaire, souvent utilise pour qualifier un discours dont les subitilites echappent a la comprehension de l’interlocuteur.
Plutot que de remettre en cause ses capacites de comprehension on projette sur l’autre en le traitant “d’intellectuel”. Ca soulage.
Vincent .
30/08/2011
Certes ... Mais “intellectualisme” sert aussi pour désigner un excès de rationalisme caractérisé par la non prise en compte de certaines réalités, de manière consciente ou inconsciente.
Les intérêts divergents expliquent probablement la mise au ban de certaines réalités.
Sous-entendre que les autres sont trop stupides pour “comprendre”, ça soulage aussi. Les capacités intellectuelles n’expliquent pas tout. La preuve.
Morbihan
30/08/2011
Hier, 29 août 2011, Laurence PARISOT, à la tête du MEDEF, indiquait que les banques françaises faisaient l’objet d’attaques de la part des USA.
Sans prendre la défense de ces banques, corrompues jusqu’au cou, je voudrais, simplement, souligner le manque quasi-total de prise en compte de cette sortie par les media français. Intéressant, non? Tout comme la sortie de Christine LAGARDE, “patronne” (?) du FMI, mettant aussitôt des pare-feu: les banques françaises sont sous-capitalisées…
Ce silence, comme cette réaction de cette personne, sont impressionnants, dans ce qu’ils démontrent de notre sujétion au système “libéral” anglo-saxon.
Mister $, Miss £, priez pour nous
Ilker de Paris
04/09/2011
Pour saisir la généalogie de la mondialisation et du globalisme, un excellent livre que je me permets de conseiller vivement : “la mondialisation de la communication” d’Armand Mattelart aux éditions “que sais-je”.
Pour en faire une rapide systhèse, l’auteur y dresse une histoire de la globalisation, en distinguant également les termes “globalisation” et “mondialisation” :
“Pour Armand Mattelart, la différence entre les termes « mondialisation » et « globalisation », réside dabord dans leur déclinaison dans les langues latines, pour le premier, et anglo-saxonnes, pour le second [MATTELART’2005]. La globalisation peut alors être définie comme « un modèle de gestion de lentreprise qui, en réponse à la complexité croissante de lenvironnement concurrentiel, procède à la création et à la mise en valeur de compétences au niveau planétaire en vue de maximiser ses profits et de consolider ses parts de marché », ce qui connote une « vision cybernétique de lorganisation fonctionnelle des grandes unités économiques »3. Alors que le mot « mondialisation » ne correspond, pour sa part, quà une vision limitée à la dimension géographique du processus, la notion de « globalisation » nous renvoie à lidée d « unité totalisante » ou encore d « unité systémique ». « La firme globale est une structure organique dans laquelle chaque partie est supposée servir le tout. Tout défaut dinteropérabilité entre les parties, tout manque au libre-échange des flux, entraîne le risque de gripper le système. La communication se doit donc dêtre omniprésente »4 et linformation y joue un rôle fondamental”
Par ailleurs, dans son livre Mattelart analyse les fondements intellectuels et matériels du globalisme :
Pour ce qui est des fondements intellectuels, il cite “les Lumières et le libéralisme”, dont il dit qu’ils sont “tantôt opposés, tantôt convergents” et sont “deux projets de construction d’un espace mondial sans entraves [qui] cherchent à se réaliser. D’un côté, les “grandes Républiques démocratiques” de l’utopie révolutionnaire; de l’autre, la “République mercantile universelle” de l’économie classique”.
La “communication” (puis la publicité et le marketing) seront alors des conditions indispensables pour réaliser cette “République” :
“les ingénieurs des Ponts te Chaussées de l’Ancien Régime ont été parmi les premiers à formaliser une problématique de communication associée à l’organisation d’un espace national et à la construction d’un marché intérieur en lappliquant aux routes et canaux. En jetant des ponts et en traçant des voies, ils entendaient accomplir les desseins de la raison. En domestiquant la “mauvaise nature”, lirrationnelle, celle qui sépare les hommes et les empêche de s’entraider, ils prenaient faire triompher “la bonne nature”, la rationnelle, celle qui assemble, relie et assure la fluidité des flux de la circulation des personnes et des marchandises”.
Dans le dessein de “Grande République” il fallait homogénéiser “les rapports juridiques et la circulation de l’argent, des biens et des personne”, supprimer la barrière linguistique : “Une Nation. Une loi . Un idiome”. L’uniformisation du temps - heure du Greenwich - ou du calcul des mesures : système métrique etc sont également des signes et éléments de cette homogénéisation.
Dans cette voie l’économiste Adam Smith “fait de l’individualisme sur un marché unique régenté par la division internationale du travail, la pierre de touche de son régime universel. La communication est fonctionnelle de la division du travail. Indispensable pour gérer au mieux la séparation des tâches au sein de la fabrique, elle l’est aussi pour organiser latelier mondial.”
Les progrès techniques seront là pour réaliser ces utopies : “le train”, “le télégraphe optique”, “les câbles sous-marins”, “la radiocommunication”, etc jusqu’à “l’Internet” de nos jours, tous ces progrès techniques réduiront les distances et permettront, par homogénéisation du monde, l’établissement des concepts d’internationalisme et plus tard de globalisme.
Enfin, pour gérer cette nouvelle configuation du monde , les systèmes de communication, de publicité et de marketing se développeront. Ainsi, la culture de masse avec la presse, le cinéma puis la télévision apporteront aux gens la bonne parole.
Mais cette globalisation, au lieu de créer un monde constitué de personnes aux jugements raisonnés et libres, soumettra les hommes à de plus en plus de propagandes, de mensonges et de manipulations. La première guerre mondiale en a été un des premiers exemples, plus récemment la seconde guerre d’Irak ou la Libye fournissent des exemples de manipulations qui s’appuient sur les systèmes de communication.
Bref, la montagne a accoché d’une souris et les grandes utopies de départ se sont écrasés dans de petits calculs qui au lieu d’agrandir le monde le rende toujours plus étroits.
justin gregoire Dubois
07/09/2011
A lire sur le même thème :
Paul Jorion, Le capitalisme à l’agonie, Edition Fayard
Ce livre est à recommander car il clarifie les choses…
Par contre si le problème est bien défini, il n’y a pas encore de solutions en vue…
Comme quoi, il n’ y a que les anglophones qui posent un diagnostic pessimiste
justin gregoire Dubois
13/09/2011
Le roi des Belges et la reine d’Angleterre sont à mes yeux des personnalités très respectables indépendamment du fait que les positions que ces personnalités occupent ne sont pas issues d’un processus démocratique. En Belgique particulièrement, la royauté est le dernier rempart contre l’incurie des politiciens, c’est pourquoi il est très malvenu d’interpréter mes précédents propos comme une quelconque critique à l’encontre de la personnalité du roi.
Kadhafi non plus n’occupait apparemment pas une fonction issue d’un processus démocratique mais est ce une raison suffisante pour ne pas le respecter, bombarder son pays et terroriser sa population ?
La démocratie est elle une valeur ultime au nom de laquelle il soit nécessaire de rejeter certains régimes ? Certains régimes autoritaires sont moins corrompus que certaines démocraties et c’est sans doute ce qui leur est réellement reprochés (les “affaires” qui secouent actuellement la Françafrique sont d’ailleurs emblématiques de la corruption de notre modèle démocratique).
Georges W Bush aurait il déployé tellement d’enthousiasme pour envahir l’Irak et y imposer la “démocratie” s’il n’avait su, de part son expérience de président, à quel point le dés de la démocratie sont pipés ?
La “corruption de la démocratie” fait partie intégrante du “Système” c’est pourquoi on a cherché à l’imposer partout, via des programmes d’ajustement structurel pour les pays endettés du tiers-monde, via la guerre pour les pays non endettés car une démocratie corrompue est tellement “intéressante” pour “le climat des affaires”. Actuellement l’arme de la dette est utilisée pour détruire les démocratie européennes dans lesquelles il reste peut-être encore des personnalités politiques intègres et au service des citoyens.
Le régime “démocratique” qu’on essaie d’imposer à la Libye sera t il meilleur (selon le point de vue du peuple) que le régime de Kadhafi ? Il est permis d’en douter !
Qu’il me soit permis d’encourager l’auteur de ce site à mieux explorer les liens entre le “système” et la “démocratie” tellement il me semble évident que l’écroulement de l’un s’accompagnera de l’écroulement de l’autre.
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