Jean-Paul Baquiast
26/07/2013
Ne pensez vous pas que les amoureux inébranlables de l’Amérique, si nombreux en Europe, vont prendre argument de ces évènements, bien décrits par vous (Système versus anti-Système) pour se convaincre que le régime américain est et reste le pire et le meilleur du monde, comme on le dit de la démocratie. En effet, diront-ils, c’est le seul régime capable de susciter à la fois ses aspects opprimants et ses antidotes.
Autrement dit l’américanisme qui fait tant de dégâts chez nous va rebondir plus haut que jamais dans les esprits européens.
Il est vrai que l’on cherchera sans succès des caractères de cette nature en Russie ou en Chine… Quant à l’Europe, ayant abandonné toute originalité à part l’américanisme, inutile d’en parler…
Théo TER-ABGARIAN
26/07/2013
Bizarre que la nomination de M. Bajolet à la DGSE ait fait si peu de bruit…
Car la nomination de Bernard Bajolet à la tête de la DGSE en avril dernier est un signal plutôt inquiétant sur les orientations prises les oligarques français au Proche-Orient.
Pour plusieurs raisons. Pourquoi mettre ainsi au centre de la politique étrangère française notre piteux acharnement à renverser Bachar el-Assad coûte que coûte ? On connaît le parcours de B. Bajolet conseiller à l’ambassade de Damas, puis ambassadeur à Amman, on connaît son passage à Baghdad au moment de l’invasion de l’Irak, là son comportement a été très «cadre d’Orient» des Affaires Etrangères, traitant avec désinvolture les dignitaires chiites d’Irak et manquant de réserve à l’égard de leurs menus défauts (Moktada Sadr). Cette façon d’ignorer les rapports de force a été désastreuse pour la diplomatie française, d’autant que la France porte une lourde responsabilité (déjà) dans la pérennité de la guerre Iran-Irak. Les Sunnites ont leur place et leur rang à jouer en Irak et en Syrie, c’est évident. Quant à considérer, ce que fait l’étudiant de base de l’INALCO, que le sunnisme c’est l’arabité... Il y a beaucoup d’immaturité dans l’affirmation de ce principe, mais aussi de violence en niant une égalité de droits, comme étant anormale, aux chiites d’obédiences variées ou aux chrétiens de tous horizons.
Le cadre d’Orient type, celui du moule, méprise l’Arabe chiite et l’Arabe chrétien. Pour lui, ils sont des anomalies, des anartemata disait Aristote : des anomalies de la nature. Voilà donc un signe très inquiétant donné aux Syriens dans le cadre de la guerre syrienne voulue par MM Sarkozy et Hollande que placer à côté du tristement agressif Fabius, M. Bajolet. La France n’a décidé de ne jouer qu’une carte celle des Frères Musulmans qui ne sont pas des poètes malgré la tendresse qu’ont pour eux les bobos domiciliés la rue Jacob et la rue du Cherche-Midi. Le «tout Frère Musulman» s’appuyant sur Qatar, Tunisie, et surtout Turquie est un pari d’un cynisme fou qui est de plonger la tête sous l’eau et de l’y maintenir avec une poigne de fer la jeunesse et les forces-vives du Proche-Orient. Partout où je vais, la haine de la France a atteint un degré d’une intensité inquiétante. Pour Hollande (pour Bayrou, etc…. aussi) un jeune Français d’origine arabe n’a de consistance en droit que par la religion de ses père et mère, c’est tout et rien d’autre. C’est maintenant la même règle pour tout citoyen arabe en son pays pour Fabius et Bajolet. C’est un paradoxe désopilant de voir ce régime qui compte beaucoup de Francs Maçons (certes qui n’ont plus la qualité de ceux de la IIIe République) se vautrer dans l’excommunication des «laïcs». Les bouffeurs de curé sont loin.
Tout ceci a sa cohérence, car M. Bajolet est un clone. C’est même l’archétype de ces êtres amphibies que ces trente dernières années ont générés, des mécaniques administratives sans convictions, bourrés de clichés, de préjugés, pensant et parlant par automatismes, pétris de petites haines secrètes (M. Bajolet est du clan Aubry-Lamy), donc d’une nocivité terrible. Ce sont ces gens-là les artisans du naufrage syrien. Ils laisseront derrière eux un pays dévasté mais comme ils ont les médias pour eux, du Canard Enchaîné au Parisien Libéré qui font croire que c’est la faute à l’Autre, forcément infect, les «mister Jones» d’Orwell… Eux, les hommes de la Liberté, de la Démocratie (und so weiter…), ils auront droit à tous les égards. C’est la fatalité de notre temps.
Jean-Paul Baquiast
27/07/2013
Merci à Théo TER-ABGARIAN qui éclaire bien des choses
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