Jean-Paul Baquiast
04/06/2014
Il est certain que celui-ci imprègne toutes nos relations avec la Russie, nous conduisant à considérer tout ce que tente de faire celle ci pour se moderniser avec pitié, sinon avec mépris.
C’est le cas lorsque la presse technique occidentale semble se réjouir intimement de tout échec russe dans le domaine du spatial, alors qu’ils tentent de faire ce à quoi nous-mêmes avons renoncé par incompétence politique.
Ce fut le cas concernant Sotchi, présenté comme un effort manqué, presque attendrissant, de Poutine pour se hisser au niveau des Jeux organisés par les occidentaux - alors nous dit-on que celui-ci en attendait tant pour redevenir fréquentable.
En fait Sotchi fut un exploit technique et humain dont les dégâts sur l’environnement, dénoncés avec emphase, furent moindres que ceux provoqués continuellement dans les Alpes par la fréquentation des skieurs et l’extension quasi infinie des remontées.
zoulikha chergui
05/06/2014
le vertige les saisit , car au bord du gouffre et sans possibilité de recul que peuvent-ils espérer sinon s’ accrocher aux lambeaux de leurs idéaux pervertis pour retarder l’inéluctabilité de la chute.
En si peu de temps, l’Europe et les Etats Unis se retrouvent comme deux larrons ivres espérant de l’autre un appui pour éviter le gouffre quitte à faire chuter l’autre pour sa propre survie.
L’exceptionnalisme comme idéologie et ligne de conduite d’une politique internationale n’est pas une nouveauté dans les concepts européens en matière de rapport au monde, il a été le fer de lance des entreprises coloniales durant tout le XIX et la moitié du XXème.
Les US ont appris et pris le relais du discours exceptionaliste, tombé momentanément en désuétude en Europe, en raison des dégâts de l’idéologie nazie et de la fin officielle de la colonisation de l’Afrique.
Les discours droits de l’homme qui ont servi à bâtir l’union européenne et le sentiment de culpabilité allemand ont mis en sourdine les prétentions de l’Europe à dominer le monde. Y a -t-elle jamais renoncé?
l’Europe retrouve ses fantômes aidée en cela par une Amérique aux abois;
les USA ont un besoin essentiel de l’Europe et pas l’inverse, mais sans les USA l’Europe ne peut renouer avec ses fantômes.
Dire que l’un est victime de l’autre est une supercherie; l’entente est parfaite et cohérente, elle va dans le sens d’une culture de l’élitisme, de l’ethnocentrisme, du suprématisme blanc (dans l’acception idéologique et non seulement ethnique) qui conduit le fil politique de l’occident depuis toujours.
La littérature abonde d’exemples de cette vision d’une Europe exceptionnelle et née pour dominer le monde. Pour exemples non exhaustifs),Relire PROUST,MAUPASSANT (Bel Ami et les passages sur les expéditions coloniales et le cynisme du discours), A.HUXLEY et son” tour du monde d’un sceptique”;
sa conclusion sera la mienne:
“Le voyage est maintenant terminé et me voici revenu au point de départ, plus riche de beaucoup dexpériences, plus pauvre de nombreuses convictions perdues, de beaucoup de certitudes détruites. Convictions et certitudes ne sont que trop souvent concomitantes de lignorance. [..] Quand je commençai mes voyages, je savais, ou je croyais savoir, comment les hommes devraient vivre, comment ils devraient être gouvernés et instruits, et ce quils devaient croire. [...] Maintenant, depuis mon retour, je néprouve plus de ces agréables certitudes. [...] Ceux qui aiment sentir quils ont toujours raison, et qui attachent une grande importance à leurs propres opinions, feraient bien de rester chez eux. En voyage, vous perdez vos convictions aussi facilement que vos lunettes, mais il est plus difficile de les remplacer.”
Dedef
06/06/2014
JUIN 4, 2014
Avec la Russie, soyons un peu plus subtils, svp (François Hollande)
Nicolas Gros-Verheyde / Analyse, Caucase Ukraine Russie /
(BRUXELLES2) Lors du dernier sommet européen, François Hollande na pas hésité à tacler un peu ceux qui sétaient empressés de faire de la politique de voisinage et de laccord dassociation, lalpha et loméga de la politique étrangère dans les bordures « Est » de lUnion européenne. Cest poli mais quand même précis. En gros, il faut réfléchir avant dagir. Etre un peu plus subtil. Autrement dit un peu moins balourd et un peu plus intelligent. Le commissaire chargé de cette politique, le Tchèque Stefan Füle, comme le président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso, artisans de cette politique dassociation sortent ainsi rhabillés pour lhiver
Savoir ce qui est utile et ce qui ne lest pas
Interrogé par B2, le 27 mai, le président français a commencé par asséner une petite pique. « Il est important de savoir ce qui est utile. Et ce qui peut, parfois, être un facteur dincertitude. » Au cas, où on serait perplexe sur le sens de cette maxime présidentielle, François Hollande précise. Dans le cas de lUkraine, « laccord dassociation ne pouvait pas être aussi global quil a être présenté ( ) Il y avait une forme de dilemme qui était posé aux autorités ukrainiennes de lépoque : être soit dans laccord dassociation, soit dans lUnion douanière voulue par la Russie ». Ce nest pas « ce qui a provoqué la crise en Ukraine » bien entendu ! Mais, pour autant, il faut arrêter de faire lautruche.
Trouver des formules plus subtiles
Il « faut permettre à lUkraine davoir laccord dassociation (avec lUE) » dun côté, « et de dialoguer pour éviter tout séparatisme et davoir des relations avec Russie » de lautre. Quant aux autres accords en cours, dans les pays du voisinage il faudrait veiller à ne pas renouveler ce genre de bêtises. En particulier « avec lArménie ». « Tout le monde connait son lien (particulier) avec la Russie. Peut-être faut-il trouver des formules plus subtiles. A lavenir, cest ce quil faudra rechercher, des formules plus subtiles ».
Le président a aussi commenté dans le même style la politique de défense de lUE, et plus généralement la politique étrangère. Détails à lire sur le Club : La politique étrangère, une des cinq priorités de la future Commission
(Nicolas Gros-Verheyde)
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