Thierry Videlaine
07/06/2013
Je me réfère à la fin de votre article, où vous évoquez le Mal, et même le “Mal absolu”.
C’est Guénon qui a dit que l’inversion des valeurs ( et c’est bien à cela que nous sommes en train d’assister, il me semble ) est un signe particulièrement caractéristique d’une intervention satanique…
Jack v.
08/06/2013
Merci pour cet article qui m’a interpelé !
Il m’a poussé à me pencher à nouveau sur la vie de H.G. WELLS, à qui il m’a fait penser. Le déclin de l’Humanité qui y est décrit avait déjà été évoqué par l’auteur britannique, qui, dans «The Time Machine» décrit une humanité scindée en deux sous-espèces antagonistes, dont l’une au moins montre une baisse des capacités cognitives.
On pourra lire l’article de wikipédia sur l’auteur. J’y ai (re)découvert qu’il avait participé à la rédaction de la Charte des Nations Unies, qu’il s’était opposé à la mention du mot «démocratie» dans ce texte parce qu’il estimait que les Hommes devaient être gouvernés par de plus intelligents qu’eux..
L’article de wikipédia cite Bernanos à son propos :
Avec réserves ou ironies, Georges Bernanos souligna de façon suivante : « dans le dernier petit livre de Wells, l’Esprit au bout du rouleau, malédiction plutôt que testament, l’écrivain célèbre qui se crut jadis naïvement le prophète du futur paradis des machines, du nouvel âge d’or, écrit ces paroles désespérées » :
« L’espèce humaine est en fin de course. L’esprit n’est plus capable de s’adapter assez vite à des conditions qui changent plus rapidement que jamais. Nous sommes en retard de cent ans sur nos inventions. Cet écart ne fera que croître. Le Maître de la Création n’est plus en harmonie avec son milieu. Ainsi le monde humain n’est pas seulement en faillite, il est liquidé, il ne laissera rien derrière lui. Tenter de décrire une fois encore la Forme des choses à venir serait vain, il n’y a plus de choses à venir. »
Pour ma part, je pense que le monde n’ira pas mieux, tant que l’Humanité ne se sera pas débarrassée de l’héritage empoisonné et dangereux de ce type d’idéalistes européens du 19ième-20ième siècle. Cette génération fut passionnée de guerre et de massacres (faites le compte !) fanatisées qu’elle était par son adoration du Progrès par la Science puis déçues et amère, l’âge venant, quand elle a sans doute inconsciemment désiré que l’Humanité toute entière l’accompagne dans son propre déclin physique. Elle envisagea toutes sortes de génocides et d’éradications, justifia toutes sortes d’oppression.
Aujourd’hui, des Wells, il y en a toujours - voyez Bill Gates et Mark Zuckerberg - et le désespoir qui se montre à travers les textes que vous citez n’est que la manifestation du constat par ces « élites » du fait que le pouvoir de modeler l’Humanité à leur guise leur échappe parce que ce pouvoir succombe devant celui du désordre qui grandit, , ne leur laissant que le loisir de répandre l’oppression et la mort.
Je suis d’une génération qui a profondément détesté voir les hommes en rang , aux ordres d’un plus intelligent ou plus filou qu’eux, donc, je me réjouis pour le désordre qui vient et je suis optimiste pour l’Humanité car ce qu’elle recherche, ce n’est ni le pourvoir, ni le progrès, ni la performance, ni même l’ordre mais un peu plus… d’humanité.
Cette génération a vu les effets secondaires de l’agriculture intensive, de l’édification du barrage d’Assouan, du défrichement de l’Amazonie, des pesticides, de la pollution de notre environnement, et j’en oublie, et à chaque fois, les forts en thème lui ont imposé leurs solutions mortifères avec l’obstination fanatique qui les caractérise.
Aujourd’hui, elle craint moins le désordre qu’un ordre (un de plus) qui lui serait imposé par ses tyrans de toujours, car son désir le plus profond n’est pas de reconstruire une Tour de Babel à leur gloire, avec sa sueur et son sang, mais simplement, comme depuis le temps où on la forçait à construire les Pyramides, pouvoir édifier un petit bonheur simple et à la portée d’un Q.I. modeste. C’est peut-être pour cela qu’elle paraît bête et qu’on la maltraite de plus en plus.
GEO
08/06/2013
Samedi 1 juin 2013
Devant moi, dans la rue piétonne, marchaient des silhouettes lentes, légèrement voûtées
on aurait dit des moines plongés dans leur missel
ma parole : tous ces gens lisaient ! Miracle ! Tout nétait donc pas perdu. Jaccélérai le pas pour tenter de voir quels auteurs tenaient ainsi leurs lecteurs captifs jusque dans la rue
Mais non, ces passants consultaient tous leur portable dun il stupide. Cétait dailleurs plutôt leur nez qui semblait concerné, semblable au bec de la poule qui picore.
(Lévolution nétait donc pas achevée : lhomme a désormais lair plus ouvert, plus curieux, plus cultivé, plus intelligent et plus sagace de dos !)
Eric Chevillard
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