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17/07/2006
Lech Wamesa a affirmé - propos rapportés par le Figaro il y a quelque temps - “un jour, nous dirons merci aux Français pour le 29 mai”.
Evidemment, les belles âmes européistes diront de lui ce que les Etats-Uniens dirent de Soljenitsyne lorsqu’il découvrit que le sysstème US n’était pas si libre que cela : c’est un réactionnaire. un traditionnaliste.
Et pourtant. Cecui est significatif : les idéologues du libéralisme façon anglo-saxonne aime bien ceux qui combattent pour la liberté jusqu’à ce qu’ils découvrent queleur conception de la liberté n’est pas celle qu’ils promeuvent, eux.
Et oui, le monde n’est pas et ne sera pas anglo-saxon. La question est très vieille : elle traverse les siècles. D’un côté, il y a le monde catholique, latin qui plus est : fondé sur la vraie liberté. D’un autre, il y a les ennemis de la liberté : qu’ils soient “démocrates” (c’te balgue, diraot ODette de Crécy, Proust, La REcherche) ou franchenment anti, façon Séoudie ou Maoie. Peu importe.
C’est un seul et même combat : et l’Eglise seule en a les clefs. Parce qu’elle seule est légitime à parler au nom de Dieu.
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01/05/2009
A propos du boycott des élections européennes. André Bellon
samedi 25 avril 2009, par Comité Valmy
Entretien avec André Bellon, Ancien Président de la commission des affaires étrangères de lAssemblée nationale 20 avril 2009
Comité Valmy : Vous animez ou participez à différents groupes républicains. Vous contribuez ainsi au travail de réflexion, délaboration et de propositions du Comité Valmy. Vous avez appelé, dès le 12 mars, à boycotter les prochaines élections européennes de juin. Pourquoi ?
André Bellon : Tout dabord pour que les choses soient claires : ma prise de position est personnelle et nengage que moi-même. Je me suis petit à petit convaincu que le « parlement » européen demandait, au travers de cette élection, une légitimité quil na pas. Il est, par exemple, extraordinaire, face à la crise économique générée par la dérégulation habilement baptisée mondialisation, de voir M.Barroso, président de commission européenne, demander à renforcer encore la mondialisation et, dans le même temps, développer les moyens de propagande en faveur du vote pour le parlement européen.
Comité Valmy : Cest-à-dire que vous considérez que nest pas un Parlement.
André Bellon : En 1957, comme lavait alors exigé la France, elle nétait quune assemblée composée de députés des parlements nationaux sans aucun pouvoir. Cest Giscard dEstaing qui poussa, en 1979, à le présenter comme un Parlement et à le faire élire au suffrage universel direct. Ainsi, depuis lors, on nous peignit cet organisme comme notre émanation démocratique. On tient ainsi pour tranchées des questions loin dêtre subalternes. Par exemple, existe-t-il un « peuple européen » différent des peuples nationaux, sous entendu au dessus deux ? Ce nest pas un hasard si le « parlement » européen a voté une résolution demandant quon ne tienne pas compte des votes des français, des néerlandais et des irlandais contre le traité constitutionnel européen. Il introduit ainsi une supériorité qui nest ni dans les textes, ni dans lesprit. Il sarroge une autorité sans aucune légitimité.
Comité Valmy : Cette position ne peut-elle pas être qualifiée de nationaliste ?
André Bellon : Une telle attaque est systématiquement utilisée à chaque fois quon veut faire voter en faveur du système de Bruxelles. Lors du débat référendaire de 2005, cétait un des épouvantails principaux agités contre les partisans du non au traité constitutionnel européen (TCE). Javoue être las de répondre à ce type dattaques de bas étage qui ont pour but de nous assimiler à lextrême droite. Remarquons au passage que lextrême droite de Jorge Haider en Autriche ou de Bruno Mégret en France étaient favorables au TCE On peut être hostile à ce qui se construit en Europe et ne pas être favorable au repli dans les frontières. Lalternative nest pas « Lunion européenne ou le repli frileux derrière les frontières nationales ». Les nations dEurope peuvent sassocier de manière efficace sans participer à un bidule intégré liberticide. Les grandes réalisations que sont Airbus ou Ariane sont faites dans le cadre daccords intra européens sans être des réalisations de lUnion. Jajoute que si la démocratie existe (ou a existé) dans lespace national, personne ne sait ce quest une démocratie supranationale. Pour linstant, on démantèle les cadres nationaux de la démocratie sans construire de démocratie véritable au niveau européen. On peut dailleurs sinterroger sur les conditions de possibilité dune démocratie supranationale, en particulier dans une Europe à 27.
Comité Valmy : Certains considèrent votre position comme non démocratique. On doit exercer son droit de vote.
André Bellon : Il y a des cas, assez rares évidemment, par exemple les plébiscites, où un républicain peut se sentir le droit de refuser de participer. Cela peut même être son devoir. Quon souvienne de lopposition de Victor Hugo au plébiscite de Napoléon III. Plus près de nous, remarquons au passage quen 1972, lorsque François Mitterrand, premier secrétaire du parti socialiste, a appelé à labstention au référendum sur ladhésion du Royaume uni, de lIrlande et du Danemark aux communautés européennes, personne ne la qualifié dantidémocratique. Une élection a ou na pas sa légitimité et les véritables atteintes à la démocratie sont celles qua exercées le « parlement » européen contre la souveraineté des peuples français, néerlandais et irlandais en demandant de ne pas tenir compte de leurs votes.
Comité Valmy : En ne votant pas, vous empêchez, disent certains, de rééquilibrer le parlement de Strasbourg et vous affaiblissez ceux qui étaient pour le non en 2005.
André Bellon : Le système est ainsi fait que la grande majorité des élus à Strasbourg est et restera favorable à lunion telle quelle est. Il y a dailleurs un accord entre les deux principaux groupes politiques pour cela. Les tentatives contraires nauront donc quune valeur de témoignage et légitimeront un système dont on sait quil est intrinsèquement, depuis lorigine, non démocratique. Les fondateurs de la construction ont bâti les institutions de Bruxelles sur une méfiance vis à vis du débat politique et sur une valorisation du « gouvernement des experts ». Je ne saurais donc quengager ceux qui sont dans cette voie à boycotter aussi cette élection. Ils seront plus cohérents.
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