Solsys
28/08/2005
Votre réponse est intéressante, mais elle n’aborde pas cette question-ci :
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En ne mettant qu’une faible partie des moyens dont ils disposent pour s’attaquer à ce problème, ne peuvent-ils pas inonder le Web d’un grand nombre de sites soi-disant libres mais finalement bien-pensants
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Nous pourrions envisager une sorte d’hydre à cent têtes, chaque tête étant un site à 10.000 USD, mais reliée à une même organisation coordinatrice centrale.
Le centre, dispose alors de tous les moyens techniques pour coordonner efficacement l’action de ses “têtes”, ainsi que d’une veille active à la fois locale (les “yeux” des têtes, qui constatent ce qui se passe sur leur forums par exemple) et globale.
Il ne s’agirait pas ici de supprimer les sites “dissidents” par asphixie, les visiteurs allant ailleurs. En effet, d’aucuns pourraient créer un “blog” dissident par vanité, sans avoir besoin de lecteurs au-delà du cercle de ses proches.
Il s’agirait, bien plus, de créer l’illusion que la “dissidence” est en forte minorité, puisque tant de sites, divergents sur tellement de points (de détail ou cosmétiques…) s’accordent finalement sur l’essentiel.
Roland Trique
28/08/2005
Ton hydre a quand même une drôle de tête ! Et de sérieux problèmes de mise en place… Comment définis-tu par exemple le “centre”, sinon comme une tête particulièrement développée ? Comment la mettre en oeuvre ? Comment assurer le secret d’une telle entreprise ? Il faut supposer que des centaines de gens acceptent de travailler comme des agents secrets… Que se passe-t-il en cas de fuite ? Tes millions de dollars partiront immédiatement en fumée… Comment faire en sorte que personne ne se rende compte de la supercherie ? Il faut supposer que les lecteurs soient incapables de faire la différence entre le fond et les détails cosmétiques ! Il faudrait aussi que chaque sous-tête adapte son discours, donc qu’elle pense individuellement… Tu vois le danger pour le centre ?
Ecraser une dissidence sur le net, économique cette fois, a déjà été tenté : les maisons de disques contre les prétendus “pirates”. L’échec est total, par contre, la grande réussite, c’est l’autodestruction de l’image de marque de l’industrie du disque !
En fait, tu oublies le caractère ontologiquement horizontal du net : n’importe qui peut devenir au moins prescripteur (ne serait-ce qu’en propageant un lien autour de soi). Cela signifie que chacun peut quitter le rôle de consommateur passif pour devenir actif. Et manipuler des millions de gens actifs, cela coûte vraiment très très cher… Car ils sont tous capables de mettre en oeuvre, voire de créer, des contre-mesures. Quand l’industrie du disque s’est mise à diffuser des millions de faux fichiers sur les réseaux P2P, les listes de “fakes” sont apparues, réduisant la manoeuvre à néant. Dans le cas d’une dissidence mise en minorité, elle pourrait aisément multiplier elle aussi ses sites, ou créer des listes de sites bidons… Mais en matière d’information, ce n’est pas la quantité qui compte, mais la qualité.
Il est aussi courant que les fans d’un forum aillent sur le forum “ennemi” pour y semer les trolls. Il serait trivial de réduire à néant la veille des “yeux des têtes”, ou mieux, de lui faire dire n’importe quoi…
Quoi qu’on y fasse, la créativité et la réactivité de gens pensant, imaginant, rêvant, indépendemment en réseau sera plus grande que celle du système hiérarchisé selon le paradigme réducteur/disjonctif. Pour y faire face, l’hydre devrait devenir elle-même un vrai réseau, et s’y perdre du même coup…
François
30/08/2005
Pourtant il y a au moins un cas (la disparition après de multiples attaques du précieux site Solidarité-Palestine) qui montre que lorsque un site est efficace dans la contre-désinformation il est aisé et parfaitement possible que les forces adverses le liquident.
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